Britanniques et Bretons saluent les héros de l'Opération Chariot à Saint-Nazaire

Dépêche publié le 6/04/11 9:14 dans Histoire de Bretagne par Hubert Chémereau pour Hubert Chémereau


Un grand moment d'émotion entre Britanniques et Bretons venus rendre hommage aux commandos et marins de l'Opération Chariot tombés pour la liberté le 28 mars 1942. À la fin de la cérémonie, le jeune commandant de la frégate Campbeltown, Keri Harris, a serré dans ses mains un Gwenn ha Du avec une grande émotion en prononçant cette phrase « It's great ! » (c'est grand - dans le sens c'est fort).

Il a pu dire aux Nazairiens qui l'interrogeaient sur son geste, qu'il était très reconnaissant pour l'amitié manifestée par les Bretons et l'importance de la présence du drapeau breton à cette cérémonie. L'Irlandais Corran Purdon, l'un des trois survivants présents, salua chaleureusement comme des «frères celtes» les Nazairiens du CREDIB que son compatriote James Dorrian (voir le site) avait tenu à lui présenter.


Alors que l'ensemble des Britanniques et des Irlandais présents ont manifesté leur plaisir de voir des « Breton flags » en l'honneur des braves de l'Opération Chariot, Joël Batteux, le maire de Saint-Nazaire, demandait au protocole de faire dégager les Gwenn ha Du.

Les porteurs des couleurs bretonnes et interceltiques ont refusé ce diktat en répondant courtoisement qu'ils étaient là pour la mémoire des courageux soldats venus des Îles britanniques défendre notre liberté au sacrifice de leur vie.

Un ancien combattant de l'armée française à la fibre bretonne trouva tout naturel que le Gwenn ha Du soit présent en bonne place à cet hommage.

La vue d'un drapeau breton aux côtés des marins du Campbeltown n'a nullement dérangé ces derniers, bien au contraire. L'accompagnement musical de la cérémonie par un groupe breton fut aussi très apprécié par l'assistance (1).


Il est de tradition en fin de cérémonie de saluer les porteurs de drapeaux. Alors que les porteurs des couleurs bretonnes et interceltiques étaient salués par l'attaché de l'ambassade de Grande-Bretagne et le commandant du Campbeltown, le maire, Joël Batteux, et le sous-préfet les ignoraient superbement...

Il y a 69 ans

« Les commandos du Colonel Newman se ruent sur le quai, à partir du HMS Campbeltown, sous les feux nourris de l'ennemi.

Ils ne cherchent plus aucune gloire, car ils sont tous morts. Ils reposent dans un cimetière de La Baule, à environ 15 km du lieu où ils sont morts. Un vent salé souffle au dessus d'eux. Ils ne sont pas tous enterrés là, car on ne les a pas tous retrouvés. Ils n'ont pas pu tous être identifiés lorsqu'on les a retrouvés.

Des balles de Luger et de Schmeizer, des obus incendiaires tirés sur les espaces découverts, le carburant en feu et l'explosion complète pour finir, avaient rendu certains corps impossibles à identifier.

Pendant les jours suivants, beaucoup furent récupérés au fil des flux, reflux et courants de l'estuaire.

Les tatouages sur la peau humaine sont habituellement trop discrets pour fournir nom et adresse. « I love Glad » n'en dit pas long.

La bataille où ils sont morts était d'une envergure relativement petite. Mais elle fut réussie et coûta cher. Ce fut un épisode bref, sanglant, sauvage, de flammes et d'explosions, qui surgit par une douce matinée de mars. C'était ça, le raid sur Saint-Nazaire ».

Du Lieutenant Colonel Stuart Chant Sempill, OBE (Order of the British Empire, MC (Military Cross), 1956. (voir le site) de la citation. Traduction Yvette Daniel du CREDIB.


Hubert Chémereau président du CREDIB

(1) Le groupe XX Celtes, du Bagad Sant-Nazer, interpréta Amazing Grace et Highland Cathedral.

(voir le site) du CREDIB en date du 30 mars 2011.

(voir le site) de la Saint-Nazaire Society.


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