Je voudrais relayer le cri d'alerte lancé par une physicienne Bella Belbeoc'h qui a collecté les chiffres sur les niveaux de radioactivité au Japon publié sur le du MEXT, (ministère de l'Éducation, Culture, Sports, Science et Technologie au Japon) et les a analysés.
Voici des extraits de son courriel :
« Les rejets des réacteurs accidentés ne se sont pas seulement dirigés vers l'Océan Pacifique. Ils ont changé de cap vers l'intérieur des terres après le 15 mars en se dirigeant vers l'Asie. C'est la raison pour laquelle, depuis le mercredi 16 mars, les autorités sud-coréennes renforcent le contrôle de la radioactivité des produits animaux et de la pêche en provenance du Japon.
Dans l'indifférence générale, 140.000 habitants sont confinés dans la zone de 20 à 30 km autour de la centrale de Fukushima Dai-ichi depuis cette date. Bien évidemment aucune donnée n'existe sur la contamination des aliments qu'ils consomment, ni sur la contamination atmosphérique. Par contre des données existent sur les débits de dose relevés dans des stations de référence dépendant du MEXT, (Ministère de l'éducation, Culture, Sports, Science et Technologie) et aussi de JAEA, agence de l'énergie atomique japonaise publiées par MEXT.
Nous analyserons ces données du 16 au 20 mars qui renseignent sur l'irradiation externe des habitants, et par défaut, peuvent servir d'indicateurs de leur exposition aux radiations.
Les débits de dose sont élevés dans la zone de confinement - entre 20 et 30 km, et au-delà de cette zone. Les zones d'évacuation et de confinement de la population auraient dû être plus étendues.
Rappel : Après une première évacuation sur 3 puis 10 km autour de la centrale de Fukushima Dai-ichi il a été décidé le 15 mars l'extension de l'évacuation à un rayon de 20 km et le confinement de la population pour les localités situées entre 20 et 30 km de la centrale. Le même jour l'ambassade américaine a conseillé à ses ressortissants de s'éloigner à 80 km de la centrale. (....)
La CRIIRAD (Commission de Recherche et d'Information Indépendante sur la RADioactivité) nous informe samedi 19 mars que le lait et des épinards sont contaminés dans la préfecture d'Ibaraki au sud de Fukushima. La situation n'est pas normalisée ce 20 mars (…).
Finalement, si, à partir du 15 mars la production agricole des localités de la préfecture d'Ibaraki est contaminée, il faut, impérativement, contrôler la nourriture de toutes les localités de la préfecture de Fukushima, en particulier celles situées dans l'éventail ouest-nord/ouest et nord/ouest de Fukushima. Il faut assurer la surveillance médicale des habitants. Il serait prudent d' étendre le contrôle de contamination des aliments à d'autres préfectures, celles de l'ouest, Niigata et Yamagata et au nord Miyaji.
L'autre question concerne le confinement. Mais pendant combien de temps la population va-t-elle rester confinée dans la zone des 20-30 km ? Il paraît légitime de les évacuer et d'assurer leur contrôle médical.
La population de la zone des 20-30 km a été abandonnée et c'est inadmissible ! »
Bella Belbéoc'h, 21 mars 2011
Complément au dossier, 23 mars 2011.
L'AIEA confirme la fourchette de doses pour la région située entre 16 et 58 km de la centrale et les valeurs disponibles de contamination surfacique sont très élevées.
« Des mesures de débits de dose gamma et de contamination beta-gamma ont été effectuées le 20 mars sur davantage de localités. Les débits de dose sont dans une fourchette 2-160 microsievert par heure. Des niveaux élevés de contamination ont été mesurés entre 16 et 58 km de la centrale. Les données disponibles montrent une contamination entre 0,2 et 0,9 mégabecquerels par mètre carré. ».
(voir le site) de AIEA
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