Un article paru dans Le Monde (édition du 5 novembre) informe que l'inspecteur général Jérôme Bouet a reçu pour mission de demander aux directeurs régionaux des affaires culturelles (DRAC) d'« étudier le transfert expérimental de gestion des crédits du ministère de la Culture par les métropoles ». Et Le Monde d'ajouter : « seraient concernées Bordeaux, Lille, Lyon, Marseille, Nantes, Nice, Toulouse... »
Cette initiative gouvernementale s'inscrit dans le droit fil du projet de réforme des collectivités voulu par Nicolas Sarkozy, projet qui fait la part belle aux principales agglomérations en les dotant d'un statut sur mesure, celui de « métropole ». Le projet en question prévoit d'ores et déjà que ces « métropoles » puissent accaparer les compétences économiques des régions et des départements. C'en serait fini alors d'un aménagement équilibré des territoires régionaux.
L'Union démocratique bretonne (UDB) n'est pas dupe de l'idéologie néolibérale, axée sur la mise en compétition des territoires plutôt que la coopération, qui sous-tend les intentions gouvernementales. Pour autant, si transfert de gestion des crédits du ministère de la Culture il devait y avoir, l'UDB rappelle la singularité culturelle de la Bretagne et du peuple breton qui justifie qu'un tel transfert se fasse plutôt vers la Région. La culture en Bretagne c'est aussi la culture bretonne, y compris dans ses dimensions les plus modernes et les plus innovantes dont témoigne par exemple le tout nouvel album « Mesk ! » (« mélange » en breton) né de la rencontre artistique du pianiste Didier Squiban et du groupe de trip-hop électro Sheer K. Et cette culture s'exprime non pas seulement dans les agglomérations urbaines mais sur l'ensemble du territoire breton.
Un tel transfert à la Région devrait accélérer le processus de réunification administrative de la Bretagne (réintégration de la Loire-Atlantique), sachant que plusieurs organismes culturels fonctionnent d'ores et déjà à l'échelle des cinq départements tels que les établissements publics de coopération culturelle (EPCC) « Livre et lecture en Bretagne » ou « Office de la langue bretonne ».
L'UDB attend du Conseil régional de Bretagne, du Conseil général de Loire-Atlantique et de leurs présidents qu'ils plaident et agissent dans ce sens auprès du gouvernement.
Même si la Bretagne est très mal servie par la politique culturelle de l'État (moins de 2 % des crédits du ministère pour 7 % de la population française), l'UDB souligne que la gestion de ces crédits par la Région Bretagne signifierait une multiplication par quatre de son budget de la culture. Ces crédits s'avèrent indispensables pour sortir beaucoup d'artistes et de petites scènes de la précarité quotidienne dans laquelle la réforme du statut des intermittents les a précipités. Ils permettraient aussi de réaliser enfin les grandes ambitions de la Bretagne dans le secteur audiovisuel.
Pour l'Union démocratique bretonne, la porte-parole Mona Bras
Pour les élus UDB au Conseil régional de Bretagne, le président du groupe Herri Gourmelen
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