Si la politique volontariste de la municipalité de Landerneau pour promouvoir la langue bretonne dans l'espace public, gare comprise, est connue, pour ce qui est du «service public» de la Poste il en va tout autrement.
En effet, alors que l'association Aï'ta ! Bro Leon manifestait pacifiquement dans la Poste de Landerneau – qui, après des travaux de rénovation, ignore toujours autant la langue bretonne et le bilinguisme dans sa signalétique – le directeur de l'agence a fait intervenir la gendarmerie pour évacuer les lieux et fait connaître son intention de porter plainte pour « entrave au commerce ». Cette réaction est disproportionnée et inadmissible de la part d'un établissement à vocation de service public. Heureusement que le ridicule ne tue pas.
Après l'épisode des apostrophes de janvier 2009 où le directeur général de la Poste, monsieur Amiard, se piquait de « recommander aux communes de Bretagne de donner des noms de rues et des numéros d'habitations aux villages qui n'en n'ont pas et de choisir plutôt le français que le breton pour ces dénominations » au motif que « les lecteurs optiques de la Poste étaient perturbés par les apostrophes », ce nouvel épisode de la guerre linguistique met en relief la mauvaise volonté de la Poste dans l'écoute d'une partie non négligeable de sa clientèle et dans la prise en compte de la diversité et des particularités territoriales, culturelles et linguistiques de la France.
L'UDB :
– soutient le juste combat pacifique des militants d'Aï'Ta pour la reconnaissance et l'usage du breton dans l'espace public ou ouvert au public,
– demande, au nom des Droits de l'Homme, au directeur de l'agence de la Poste de Landerneau de retirer sa plainte ;
– propose à Guy Jeanin, le délégué régional du groupe La Poste, de signer la charte « Ya d'ar brezhoneg - Oui au breton » afin que les bureaux de Poste de Bretagne puissent bénéficier de la signalétique bilingue,
– attend avec impatience la loi en projet qui donnera un réel statut aux langues et cultures minoritaires et régionales.
Pour l'Union démocratique bretonne, la porte-parole Mona Bras
Pour consulter le communiqué sur le site web de l'UDB : (voir le site)
La Direction départementale de la Poste avait signé un accord de partenariat avec l'Ofis ar Brezhoneg au printemps 2006.
Il serait bon que l'Ofis mette en ligne la liste des signataires de ces accords (comme c'est le cas des collectivités territoriales) pour savoir ce que sont devenues leurs bonnes intentions passées, et s'ils ont eu le label à l'expiration du délai indiqué dans la Charte.
La Directive Européenne 2008/6/CE
Voir le site
impose à compter du 31 décembre 2010 la libéralisation des services postaux.
Créons une poste Bretonne qui soit un véritable service public à l'usage des Bretons plutôt que maintenir le mythe de la poste française «service public» ce qu'elle n'est plus depuis quelques mois.