Colloque de Plésidy : la suggestopédia expliquée aux enseignants par un spécialiste canadien

Reportage publié le 26/10/10 21:43 dans Cultures par Fanny Chauffin pour ABP
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Petit homme à la grande cravate orange, la moustache rieuse et sans cesse en mouvement, le spécialiste canadien Lonny Gold est intervenu à Plésidy lors du colloque organisé par Studi ha Dudi pour les enseignants de breton du premier et second cycle, ainsi que des enseignants des cours de breton pour adultes.

En moins de deux heures, après avoir donné quelques bases sur la suggestopédia, il va faire jouer deux fois un groupe de huit personnes avec un ballon, des chaises, va faire rapper le groupe de 150, distribue une quinzaine de photocopies, alterne théorie et pratiques, fiches d'exercices, écoute de musique baroque et classique, ... Après ce marathon pédagogique, les participants sortent épuisés, mais ravis de cette performance. Certains parleront de show, de clownerie, de conditionnement, de délire New Age ... Mais au fait, c'est quoi, la suggestopédia ?

C'est en 1977 que Georgi Lozanov, psychologue bulgare fait des recherches sur l'hypnopédie. Il essaie de faire apprendre un poème à des personnes pendant leur sommeil. Il définira alors la suggestion comme étant “toute information d'intensité faible qui vous parvient à votre insu”.

Les quatre principes de la suggestopédia sont les suivants :

1- on a le droit de faire des erreurs

2- on se rappelle des choses qui ont une signification affective

3- ce que retient la mémoire à long terme (semi-consciente, pas analytique, synthétique ou globale, pas linéaire, immédiate et intuitive), c'est ce qu'on a retenu à la périphérie de ce qu'on a appris. La mémoire à court terme est consciente, rationnelle, analytique, linéaire et séquentielle.

4- on n'analyse rien avant qu'on ait assimilé. On assimile d'abord, on explique ensuite.

La musique a un rôle important. Les textes lus aux élèves sont sur une musique baroque ("détente concentrée") ou classique (“concentration détendue”). Elle est souvent utilisée comme un sas entre le monde du dehors et la séance pédagogique, en début et en fin de séance.

Lonny insiste sur le fait que la suggestopédia n'est pas une technique, mais une démarche, une approche philosophique, une découverte humaniste, un moment privilégié.

Cela implique pour les enseignants qui la pratiquent un travail de recherche, de création de jeux, et injecte beaucoup de créativité dans les travaux scolaires. Pour Lozanov, “l'art est la forme la plus élevée de la suggestion”.

L'enseignant doit innover, changer souvent d'activité. Les enfants ne chantent pas ? Pourquoi en France, chanter ferait pleuvoir ? Souvent les enfants ne chantent pas, sont réticents, car l'enseignant est réticent. On a des réticences en face quand on a des réticences soi-même.

Et de conclure : “Le rôle d'un prof, c'est de créer les conditions pour que le miracle se présente, et foutre le camp tout de suite après”...

Pour en savoir plus : (voir le site)


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Mercredi 8 mai 2024

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