En Occitanie la guerre à un panneau bilingue d'agglomération est ouverte
À Villeneuve-lès-Maguelone près de Montpellier (Hérault), plus exactement à Vilanóva-de-Magalona.
À défaut d'un voyage éclair là-bas, voici des photos de chez nous !
Des habitants menés par Robert Hadjadj, 71 ans, ont obtenu du tribunal administratif de Montpellier la déclaration d'illégalité des panneaux en occitan d'entrée et de sortie du village. Le juge s'est basé sur le code de la route. Ce n'est pas la langue occitane que le tribunal administratif interdit, mais le caractère illégal de l'implantation.
Les panneaux peuvent « prêter à confusion dans l'esprit des conducteurs dont la vue est perturbée par cette double indication. Ils sont en situation d'insécurité » déclare ce protestataire ; il ajoute même « il y a un accent sur le O qui n'existe pas dans la langue française » !
Pourtant le maire du village, Noël Ségura, à l'origine de ces nouveaux panneaux en occitan, tient bon. Il rappelle que « le département de l'Aveyron vient de s'engager à doubler toutes les indications de ville ». Il poursuit « Je ne vois pas pourquoi Villeneuve-lès-Maguelone se priverait de cette possibilité. Ici les gens parlent l'occitan. Il est enseigné à l'école et au collège ».
Le maire ne veut pas lâcher ses panneaux et pose devant pour La Dépêche (Toulouse). (voir le site)
La mairie va faire appel. Le maire veut bien juste déplacer les panneaux en occitan mais certainement pas les enlever.
Si Vilanóva-de-Magalona perdait en appel, il est probable que le cas ferait jurisprudence et nous risquons en Bretagne un réveil de tous les grincheux anti panneaux bilingues, ce qui promet du travail dans les tribunaux... La “croisade” pourrait même être menée par la fille d'un dirigeant du parti d'extrême droite français... si un contexte électoral la favorise...
Que dire alors des panneaux bilingues de Loire-Atlantique ? Double peine puisqu'ils ne sont pas en territoire administratif breton ? L'affaire peut aller très loin...
Dans le pire des cas du scénario catastrophe à envisager – tout en ne le souhaitant pas, bien sûr – certains s'en tireront peut-être par le fait que le nom en breton de la ville est d'une autre couleur ou en italique... (voir photos).
Un commentaire assez judicieux mais utopique de l'expéditeur de cette info par courriel « Si les informations sont exactes en ce qui concerne les lois françaises, il suffirait de supprimer la version française pour que le panneau soit légal... ».
Source : liste de discussion : "etnismo" : etnismo@googlegroups.com de IKEL, Internacia Komitato por Etnaj Liberecoj (IKEL) : Comité International pour les Libertés Ethniques.
Maryvonne Cadiou
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