Trois mois de prison ferme et 750 € de dommages et intérêts, c'est la peine la plus lourde jamais prononcée par la Justice française pour insultes sur Facebook. C'est la condamnation faite vendredi par le tribunal de Brest à un Breton de 19 ans positif à un contrôle d'alcoolémie.
Le samedi 23 janvier, Alexandre Planade et ses passagers avaient été contrôlés à un rond-point par les gendarmes du Faou. Coupable d'ivresse manifeste, tout ce petit monde a dû rentrer à pied. Furieux, le conducteur s'est vengé en couvrant d'injures les gendarmes sur sa page Facebook. «Baize les kepi niker vs mer bante de fils de pute...»
Ce message accessible à tout le monde, le jeune homme ayant réglé ses paramètres par défaut, a été détecté au printemps au sujet d'une autre affaire de voiture abandonnée. La brigade de gendarmerie l'a alors convoqué au poste en mai dernier. L'absence à l'audience du prévenu déjà condamné à cinq reprises pour affaire de drogues, outrages, vols, violences n'a pas incité à la clémence. Le Finistérien sans emploi a l'intention de faire appel de la décision du tribunal de Brest.
«La publication sur des réseaux sociaux a un caractère public et engage la responsabilité du rédacteur», rappelle au Journal du Dimanche du 3 octobre un policier spécialiste des nouvelles technologies. L'association Internet sans frontières s'est élevé contre la «sévérité inédite» de la peine. C'est en effet la première fois qu'une personne écope de prison ferme pour de tels faits.
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