Le Salon du livre de Nantes prévu en janvier 2011 tombe à l'eau

Dépêche publié le 11/09/10 14:18 dans Cultures par Maryvonne Cadiou pour ABP
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Après plusieurs tentatives de Salons du livre à Nantes, éphémères depuis plus de 20 ans, il semble que la culture intellectuelle à Nantes n'engendre pas d'enthousiasme officiel. Les plus récentes – à La Beaujoire dans la fin des années 80, puis sous chapiteau sur la place de la Petite Hollande dans les années 90, enfin dans les Salons Mauduit « Les BouquiNantes » (1) en septembre 2001 – n'ont pas eu de suite depuis 9 ans.


L'association M le livre (2), créée en 2010, avait annoncé en mai dernier vouloir organiser en 2011 un Salon du Livre à Nantes et avait déjà obtenu l'accord de plusieurs éditeurs, Siloë, Le Petit Pavé, Opéra Éditions... Elle pensait à des rencontres littéraires, à créer 3 prix, dont celui du « P’tit Lu »...


Or elle vient d'avoir la désagréable surprise d'apprendre que la Ville de Nantes les lâche pour un soutien dans l'organisation d'un Salon du livre à Nantes qu'elle avait prévu en janvier prochain à la Cité des Congrès.


Pourtant « Les élus en rêvaient », comme le signale Presse Océan en mai dernier : (voir le site)


Un lien avec l'esprit du XVIIIe siècle ?

Est-ce à mettre en relation avec une lettre du maire Gérard Mellier de 1728 ?

Extrait d'une lettre de Gérard Mellier – maire de Nantes de 1719 à sa mort en 1729 – à M. de la Tour, le 10 octobre 1728 :

« On m'écrit qu'il y a apparence que l'Université de cette ville sera transférée à Rennes. J'avoue franchement, Monsieur, qu'elle serait mieux placée à Rennes capitale de la province et pays de lettres, qu'à Nantes où l'on ne respire que le commerce, elle est composée à Nantes de médiocres sujets, on en trouverait d'autres à Rennes pour remplacer ceux qui viendraient à quitter ou à décéder ; nous avons intérest [sic], Monsieur, à purger cette ville des gens de chicane qui ne sont bons qu'à gâter tout. Il est infiniment plus propre de peupler la ville de Nantes de bons bourgeois et de négociants qui supportent les charges publiques au lieu que les privilèges des gens de l'Université les en exemptent, eux, leurs veuves, les supports de l'Université, les libraires... ». (3)


Maryvonne Cadiou



Notes :

(1) Les BouquiNantes : Le salon des éditeurs en Bretagne, organisé par l'Institut Culturel de Bretagne (voir le site)


(2) M le livre : association fondée par Gaëlle Le Pavic et Sandrine Pilet, deux Nantaises passionnées de littérature et Jérôme Caylat, auteur parisien de chroniques littéraires et de romans.


(3) Document des Archives municipales de Nantes, cote GG 651/10. Reproduit dans le catalogue (110 pages) de l'exposition : « Un siècle en marche : les courants de pensée à Nantes au XVIIIe » réalisée par le Comité Municipal pour la Commémoration du Bicentenaire de la Révolution Française en 1988 et 1989. L'historienne Anne-Claire Déré (voir notre article), dans sa contribution à l'exposition, commente « Par ce choix délibéré, Gérard Mellier venait de priver Nantes de l'Université que le dernier Duc de Bretagne, François II, avait instaurée ». Voir le PDF.



Vos commentaires :
Jeudi 2 mai 2024

Le lettre de Gérard Mellier est savoureuse. Il faut croire que les élus se suivent et se ressemblent; La culture ? est-ce que ça rapporte des voix ?Paul Chérel
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