Il était une fois le Minahouët... épave à Royan

Reportage publié le 27/08/10 19:58 dans Cultures par Maryvonne Cadiou pour Maryvonne Cadiou
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Le Minahouët. Photo papier don de J. Briois.
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Jack Briois raconte...
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Le stand square Rio.

C'est un conte de fées – solidement aidées par la volonté d'un homme – que raconte Jack Briois à son stand de l'Association Voiles d'Iroise lors du Festival interceltique de Lorient. En haut, square Rio entre le Village solidaire et la Taverne du roi Morvan, n'avez-vous pas été attirés par un parfum de sardines grillées ? Jack Briois tient un stand de poisson grillé, thon, bar... on y déguste aussi des frites excellentes et le café est délicieux. Un endroit calme et reposant à ne pas rater l'année prochaine.


Parisien depuis 5 générations, passionné de mer et de vieux bateaux, à 35 ans il décide de vivre sa passion. Il quitte son travail de commercial pour la General Food à Paris et met le cap sur Saint-Malo. Il s'y lance dans la restauration – pas encore celle d'un bateau mais celle qui nourrit – avec un mini-capital ! Et c'est ainsi qu'il baigne dans la culture maritime depuis 40 ans.


Pourquoi Saint-Malo ?

« Je voulais venir en Bretagne pour la mer et à Saint-Malo car c'est là-bas la représentation parfaite de ce qu'est la mer. Promenez-vous sur les remparts en hiver, une aura se dégage... »


Jack Briois et la mer, des responsabilités au fil des ans

Il est un des membres fondateurs de Old Gaffers Vieux Gréements de France, dont il est maintenant le trésorier. Pendant 7 ans il a été président de la Fédération régionale pour la Culture et le Patrimoine Maritimes (FRCPM). Il est le fondateur des Ateliers de l'Enfer à Douarnenez qui forme des charpentiers de marine traditionnels.


L'association Voiles d'Iroise (voir le site)

Jack Briois en est le président. Il l'a fondée en 1989 avec un premier but, social, amener à la navigation sur des vieux gréements toute personne en difficulté physique, mentale, sociale... et toute personne intéressée par la navigation en mer n'en ayant pas les moyens. « On avait trois bateaux : le Solveig, le Manureva – une barque sablaise – et le Kermor ».

Puis l'association s'est dirigée vers la restauration du Minahouët dont Jack Briois est devenu propriétaire en 1992. Les deux jeunes gens de la photo sont des employés de l'association qui compte environ 60 membres. Et 200 bénévoles sympathisants qui ont aidé à la rénovation du Minahouët. Les bénéfices sur le stand de Lorient iront dans la caisse de l'association pour poursuivre la restauration du bateau, comme une ardoise verte le montre clairement. (voir le site)


Le Minahouët, l'épopée

Jack Briois a acheté une épave à Royan, coup de coeur ? Un cotre pilote de Gironde construit en 1912 pour un armateur de Saint-Nazaire, Auguste Moreau, qui cherchait un bateau de plaisance. Ce monsieur connaissait les bateaux réputés des chantiers Foncillon de Royan. Le charpentier Augustin Gauraud ne fabriquait que des bateaux de pêche ou de plaisance, et en plaisance que des pilotes, alors va pour un cotre pilote a dû se dire M. Moreau et il leur commanda le Minahouët. C'est le dernier cotre pilote de Gironde encore en vie. Bientôt 100 ans...

Jack, une fois son acquisition décidée, achète à Meslan, dans le Morbihan à 10 km sud du Faouët, un grand hangar abandonné par une crêperie industrielle qui avait fait faillite. De 25 m sur 15 m et avec de la hauteur, c'était parfait pour le bateau. Il organise le transport de l'épave par route, en convoi exceptionnel. Le hangar est transformé en chantier naval. Les bénévoles affluent...

Après une restauration qui a duré 15 ans, le Minahouët a fait son « retour à la mer » le 2 juin 2007 à Kernevel près de Larmor-Plage, après un nouveau convoi exceptionnel sur 40 à 50 km. Il n'y a pas eu de lancement. Jack Briois voulait une « renaissance » naturelle. « Le bateau a été installé sur la cale, sur des tains, la mer a monté et il s'est mis à flotter. »

Depuis il navigue, pour la journée, pour 3 ou 8 jours. Avec des membres de l'association. La cotisation est de 20 € par an. Avant le Festival, ils ont fait 500 milles (900 km) dans la région. «Nous ne faisons pas le charter, nous n'embarquons pas de touristes. Il y a d'autres bateaux qui le font en Bretagne. Nos embarqués ne sont pas des valises, ils doivent participer, tirer sur les bouts, passer le faubert, faire leur tour de cuisine...». Il semble dur mais il sait ce qu'il veut et il a le coeur sur la main. La “carte d'identité” du bateau est un peu compliquée : son port d'attache est Royan. Il est immatriculé au Quartier maritime de Lorient depuis 2007 et son port d'accueil est Pont-Aven.

Il sera à Pont-Aven pour la grande fête maritime et musicale des Vieux Gréements ce week-end, la fête de la belle plaisance, entend-on parfois, et a pour mission de faire remonter l'Aven aux musiciens.


La Fête de la Belle Angèle est un Rassemblement annuel, depuis 10 ans, de vieux gréements ou de répliques, dont La Belle Angèle de Pont-Aven même (voir le site) , Le Dalh Mad, de Landerneau (voir le site) et Le Corentin, le lougre de l'Odet de Kemper (voir le site) Avec animations de chants de marins et autres musiques.

Cette année est prévue la mise à l'eau du maquereautier Austerlitz restauré par l'associaton Belle Angèle, la participation du Saint Michel II, le bateau de Jules Verne reconstruit par l'association La Cale de l'Île, de Nantes.

Restauration possible sur place.

Feu d'artifice et grand Fest noz.


Maryvonne Cadiou


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