BE BREIZH ! : Maria Vadillo présente la campagne touristique

Interview publié le 25/08/10 15:26 dans Politique par Ronan Le Flécher pour Ronan Le Flécher
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Maria Vadillo vice-présidente du Conseil régional de Bretagne en charge du tourisme.

Avant de prendre des vacances bien méritées à l'issue d'une tournée des professionnels ((voir notre article)), Maria Vadillo, vice-présidente du Conseil régional en charge du tourisme, a présenté à ABP Be Breizh !, la campagne de promotion de la Bretagne qui a été lancée début août. Si la série de vidéos (film réalisé par l'Anglais Daryl Goodrich et 4 clips (voir le site) ) ne fait pas encore le buzz, cela ne saurait tarder, espère-t-elle.

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ABP - Quel est l'esprit de cette série de vidéos de la campagne Be Breizh ?

Maria Vadillo - C'est de donner envie de venir en Bretagne en montrant la richesse des paysages, du patrimoine, de la culture et des fêtes. On ne vient pas en Bretagne comme au parc Astérix. On est invités par ses habitants qui vous proposent ce qu'ils ont de mieux. Venez-y et repartez avec la force et la pêche que donnent le climat breton, les paysages bretons, la culture bretonne et les Bretons eux-mêmes. Be Breizh !

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Pourquoi avoir mélangé l’anglais et le breton dans un slogan ?

M. V.Be accolé à Breizh, ça marche très bien. Be, ce n’est plus vraiment anglais, mais international. Tout le monde comprend. Nous nous sommes aperçus que Breizh, c’était extrêmement moderne. Nous avions déjà pu mesurer, lors de la Breizh Touch, combien ces mots étaient devenus internationaux.

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Le Télégramme, dans son édition du 9 août 2010, vous a prêté les propos suivants : « Pourquoi opter pour un slogan breton qui aurait immanquablement ramené à l'idée d'un repli identitaire ? » Qu’avez-vous voulu dire par là ?

M. V. – Un slogan en breton n’aurait pas eu de sens. Si nous voulons attirer les étrangers, il faut leur parler avec des mots qu’ils peuvent comprendre. Il faut leur donner envie de venir.

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« Repli identitaire », le terme que vous avez employé, lors de cette conférence de presse à Lorient, est fort, non ?

M. V. – Ce n’est pas moi qui ai dit ça. Cela a peut-être été raccourci ? Tout ce que nous voulions montrer, c’est qu’il n’y a pas de repli sur soi. Mais, le mot identitaire n’est pas négatif. La Bretagne a une extraordinaire identité qu’il faut promouvoir.

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Le nouveau site Internet du comité du tourisme de la région administrative Bretagne est en cinq langues, mais pas en breton. Votre explication ?

M. V. – Le site Internet www.tourismebretagne.com (voir le site) s’adresse d’abord aux personnes de l’extérieur. Si elles arrivent en Bretagne et sont vraiment Breizh, elles peuvent étudier le breton. Je ne regarde pas comment défendre la culture bretonne, mais comment développer notre territoire sur le plan touristique. Nous avons des outils de communication pour tout le monde. Les produits d’appel, il faut que ça parle aux gens.

Propos recueillis par Ronan Le Flécher


Vos commentaires :
François Martin
Vendredi 27 décembre 2024
Il est intéressant de noter que le site en question a été «réalisé en partenariat avec les Comités départementaux du tourisme des Côtes d'Armor, du Finistère, d' Ille et Vilaine et du Morbihan.»
A nouveau, je me demande où est et que fait la commission mixte L-A/B4 sur une question aussi cruciale que le tourisme en tant que produit d'appel. Et naturellement pourquoi le comité départemental du tourisme du 44 ne fait pas partie des partenaires d'un site qui pourtant en parle (un peu). Proposition de partenariat rejetée? Leur a-t-on seulement proposé?

Jean Landais
Vendredi 27 décembre 2024
Passons sur le «repli identitaire» qui est en fait la marque soit d'un syndrome de Bécassine (ou complexe d'infériorité) intériorisé, soit d'une volonté délibérée, j'en viens au film Be Breizh : joli, de belles images, tendance pays des Bisounours, mieux que ce qu'on avait vu avant mais que c'est mou, que ça manque de startijenn, que ça manque en fait de Bretagne ! Les paysages ne sont pas tout, la côte non plus et le soleil encore moins ! nos visiteurs viennent aussi pour ce que nous sommes, pour notre culture , notre langue, notre cuisne, etc... Or dans ces films du CRT , où est notre culture ? une scène indéfinie de danses indéfinies ... ça se résume à ça ?? Et pourquoi ne voit-on pas par exemple une danse fisell ou pourleth , un extrait des défilés de Quimper ou de Lorient ? Où est la musique bretonne ? Bref, c'est aseptisée, joli mais sans aucune saveur , comme du beurre mais sans sel.... Joli mais ce n'est pas la Bretagne, la vraie , la réelle, celle que nos visiteurs viennent voir , sentir , apprécier;

Be Breizh yes but truly !

L'interview de la dame du CRT est révélatrice des autocensures de nos «décideurs» , «bretons oui mais pas trop» ...

C'est quand même assez ridicule et pitoyable. Lors de la journée sur la diaspora au Festival de Lorient, le fonctionnaire européen présent dont j'ai oublié le nom, donnait un seul conseil, «suivez l'exemple des Ecossais» . Et en matière de tourisme, leur promotion est tout sauf neutre et aseptisée, écossaise de A à Z .

En résumé, secouez-vous donc au CRT , un effort supplémentaire et passez au-delà des cartes postales , présentez la Bretagne , la vraie, celle qui bouge, qui crée.....


Jean Cévaër
Vendredi 27 décembre 2024
Voilà, unefois encore l'illustration parfaite de la volonté des partis au pouvoir dans le CR de B4 d'une part, de ne donner à la culture betonne que la place d'une touche folklorique au sein d'une campagne «sérieuse» de promoton touristique et, d'autre part de renforcer, s'il en était besoin la partition adminstrative vichyste qui reste l'objectif des chefs parisiens de ces partis.



Yann Kristoc'h C
Vendredi 27 décembre 2024
Je suis d'accord avec l'analyse de Mr Jean Landais.

Je me demande à quel point le réalisateur du film est breton ou connait la Bretagne... Un exemple «la scène du Fest-Noz» avec le gars debout sur son tonneau qui joue du fiddle (violon traditionnel) et des gens qui sautillent de partout... Difficile de croire que ce réalisateur ait déjà participé à un «vrai Fest-noz», mais on le sens clairement «inspiré» par la scène du «Ceili irlandais» dans le film «Titanic» de Cameron...

Y a t-il un problème à filmer un vrai fest-noz breton avec la vraie ambiance et de vraies personnes? Mais c'est certainement parce que les «Sonnerien Du» et autres groupes n'étaient pas libre le jour du tournage!

Dans un film irlandais de promotion, on voit toujours des gens avec des «gueules d'Irlandais», paysans, marins ou business men dans un pub ou dans la rue. Ici, la petite famille est 100% lambda, voir limite Parisienne installée en Bretagne...

En fait on aurait envie de dire comme à Paris : « quelle est belle cette Bretagne sans ses Bretons (blague courante mais à force un peu énervante)»!!! Mais l'esprit de ce film, n'est-ce pas un peu de cela?!

Madame Vadillo, si c'est vrai ce que vous dites que la Bretagne à une extraordinaire identité qu'il faut promouvoir, pouvez vous nous expliquer pourquoi cela n'apparaît pas dans votre film? Quelle conclusion pensez-vous que nous devons en déduire?

Pour finir, présenter la Bretagne sans la moindre évocation de la Loire Atlantique est d'emblée innaceptable, peu importe les accords ou autres!

«Be Breizh, yes but truly!»


Caroline Le Douarin
Vendredi 27 décembre 2024
Je propose d'aller mettre ces messages sur le site du Conseil régional... Il faut qu'ils les reçoivent...

Voir le site

Il faut sélectionner un thème. Plusieurs conviennent : Tourisme et patrimoine, Culture, mais aussi Communication...


iffig cochevelou
Vendredi 27 décembre 2024
Michael Dodds , nouveau directeur du CRT lors de son passage sur notre stand de Bretagne Réunie au Festival Interceltique, m'a affirmé qu'il était ouvert à toutes critiques, et que la Loire Atlantique en Bretagne était une évidence et ne lui posait aucun problème : alors le problème viendrait-il de Madame Vadillo ?
Je pense aussi que tous ces commentaires sont à faire passer : que nous rabache-t-on pas que l' «identité est un des éléments prioritaire des touristes venant en Bretagne », alors ?

Yann Kristoc'h C
Vendredi 27 décembre 2024
Merci à Ronan Le Flécher pour nous avoir préciser la nationalité du réalisateur. En effet, il était évident que ce film ne pouvait pas être l'oeuvre d'un breton.

Par contre, la question sur la connaissance de la culture bretonne des personnes ayant validées le film reste posée au CR.

En effet, comment un breton peut-il confondre un Ceili irlandais et un Fest-noz breton!

A quand, un film promotionnel sur la Bretagne ou les sonners des bagadou seront en kilt comme les écossais ou en short de cuir comme les bavarois?!
(Précision, je n'ai rien contre les kilts ni les shorts en cuir)


Caroline Le Douarin
Vendredi 27 décembre 2024
Clin d'oeil à Yann Kristoc'h et aux kilts !
J'ai noté avec plaisir que le pipe band Cap Caval, tout pipe band qu'il soit pour la musique, reste breton pour l'identité ! Voir le site . Ils ne s'habillent pas en kilt. A mon sens ce serait du déguisement.


LE BORGNE Jean-Claude
Vendredi 27 décembre 2024
Bien d'accord avec l'analyse de Jean LANDAIS. Ce film est plat, lisse, soft et....mou. Et je crains effectivement que ce soit pas cette Bretagne là que nos visiteurs viennent chercher.
Clin d'oeil à Yann Kristoc'h, Cette « petite famille, 100% lambda, voire limite parisienne installée en Bretagne» n'est pas à mon sens, dans l'esprit de film, une famille bretonne qui montre la Bretagne, mais une famille étrangère qui découvre la Bretagne....Decouverte un peu classique, très convenue mais qui manque furieusement d'authenticité.

Glen L.B.
Vendredi 27 décembre 2024
Mes impressions aprés un visionnage sont les suivantes :
- la vidéo est froide, assez terne. Disons que la chaleur humaine aurait pu «contrebalancer» une certaine beauté froide des paysages. Là c'est quand même un vrai défaut dans le but d'attirer des touristes.
- insistance sur l'aspect «beauté naturelle vierge». C'est un spot pour la Nouvelle-Zélande. C'est à la mode...rien de grave.
- La dimension humaine bretonne actuelle est quasi inexistante (physiquement et culturellement). La Bretagne est presque une terre à coloniser, avec quelques petits vestiges (petite chapelle, dolmens). Pas de villes. cela rejoint un peu l'image de la «Bretagne néo-zélandaise».


C'est assez logique cela dit, dans le sens où les touristes cherchent une terre paisible, sans soucis (donc lisse quelque part), clean.
L'aspect festif (festivals etc) ne ressort pas de cette vidéo. C'est un défaut.
Il est également étonnant que des monuments majeurs comme les châteaux (Fougères, Vitré etc) dans le cadre d'une inscription au patrimoine mondial de l'UNESCO soient ici totalement occultés, ce qui me fait dire que cette idée n'est pas sérieusement défendue (le contexte administratif n'y est pas pour rien).


Yann Kristoc'h C
Vendredi 27 décembre 2024
@LE BORGNE Jean-Claude :
Oui dans ce film la solution de la famille en visite est plus logique, c'est en fait ce père qui saute avec son parachute Gwenn Ha Du qui m'interpelle. Si la famille est une famille de touriste, je dirai que c'est étrange ce père touriste qui arbore si ostensiblement les couleurs de la Bretagne sans avoir véritablement rencontré les nationnaux.

Si vous regardez les 4 autres films, c'est pire : le sujet est le parisien stressé caricatural qui débarque en Bretagne pour se ressourcer et toujours aucune rencontre avec l'autochtone. Ils arrivent dans un pays vide mais beau et ils l'aiment vraiment beaucoup ce pays!!!

Dans les films équivalents irlandais, ce sont les nationnaux qui «invitent» les touristes à se sentir Irlandais : «Vous viendrez pour l'Irlande, vous reviendrez pour les Irlandais». Vous pensez découvrir des paysages mais ce sont des gens et une culture que vous découvrirez... C'est juste, c'est humain, c'est beau!

Dans tous les films touristiques internationnaux que j'ai vu, les nationaux «invitent» le touriste, cette «invitation» est au coeur du message car elle implique une «rencontre culturelle» et c'est cette rencontre qui vous fait du bien.

D'où, sans cette invitation et sans cette rencontre culturelle avec les nationnaux, je me pose la question comment le CRT considère que ce touriste puisse devenir autant breton?!


Gilbert Josse
Vendredi 27 décembre 2024
@ Caroline Le Douarin
Il existe à ce jour une quinzaine de tartans bretons, dont le TNB (Tartan National Breton) et plusieurs centaines de porteurs de kilts.
Je vous invite à visiter ce site : Voir le site
Cordialement.

Yann-Kristoc'h C
Vendredi 27 décembre 2024
@Caroline Le Douarin

En fait Cap Caval n'est pas un Pipe Band mais un Bagad. Un pipe band est une formation écossaise ou irlandaise composée d'un pupitre de Biniou Braz (Great Highland Bagpidpe) et d'un autre de caisses. Le Bagad possède un pupitre supplémentaire formé par les bombardes mais surtout sa musique est exclusivement bretonne. Il arrive que les Bagadou se forment en pipe band pour jouer un air écossais, c'est l'une des spécialistés de Cap Caval et leur niveau et digne des meilleurs pipebands écossais/irlandais (l'article que vous indiquez). En formation pipeband il arrive que les sonners portent le kilt exceptionnellement, mais uniquement parce que c'est un usage mondial à l'exception des pipes bands de Singapour qui restent pentalons. Il faut savoir que peu de pipebands osent la même performance dans le registre musical breton au prétexte qu'ils n'ont pas de bombardes, à l'unique exception à ma connaissance du pipe band de Frédéricton Canada.

Les bagadou ne portent pas de kilts mais un uniforme inspiré du costume traditionnel de leur région de Bretagne. D'ailleurs, le kilt n'est en rien un vêtement breton, en Bretagne chaque pays porte son propre costume qui nous permet de reconnaitre notre région d'origine. Le Tartan est un motif gaelic qui diffère en fonction de la famille (clan), on le trouve sur les kilts mais aussi sur tous autres types de tissus, nappes, rideaux, etc.
Depuis quelques temps, des Tatans bretons sont apparus mais ils n'ont rien de traditionnel, même s'ils sont jolis. D'un point de vu traditionnel, porter le kilt pour un breton n'a aucun sens sauf à vouloir s'habiller en écossais, pas plus que si une écossaise voulait faire écossais en portant une coiffe bretonne.

Les écossais ont su rendre leur costume traditionnel pertigieux au point que la haute société aime à le porter en de grandes occasions, comme le font d'ailleurs d'autres peuples européens autrichiens et bavarois, nous les bretons nous méprisont nos propres costumes (leur port se limite aux cercles celtiques). Pourtant, les qualités de broderies sont d'extraordinaires oeuvres d'arts. Nos maîtres artisants brodeurs professionnels disparaissent, ils se comptent sur les doigts d'une main quand leur homologues écossais, bavarois, autrichiens gagnent des fortunes.
A quand nous bretons seront suffisamment décomplexer pour faire comme les écossais et acheter chez ces derniers Maîtres Brodeurs nos costumes et les porter fièrement lors des grands soirées de prestiges. Nos costumes ne sont pas moins celtiques que les leurs, c'est notre comportement complexé qui l'ait. Je ne peux que vous invitez à découvrir le talent de nos brodeurs et à leur demander de vous faire votre costume. Cela coûte cher, mais les écossais eux mette le prix.
Et peut-être qu'un jour nous verrons notre Président de région ouvrit une soirée de prestige dans le Châteaux des Ducs en portant son costume lorientais avec fièreté! ;-)


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