Avant de prendre des vacances bien méritées à l'issue d'une tournée des professionnels ((voir notre article)), Maria Vadillo, vice-présidente du Conseil régional en charge du tourisme, a présenté à ABP Be Breizh !, la campagne de promotion de la Bretagne qui a été lancée début août. Si la série de vidéos (film réalisé par l'Anglais Daryl Goodrich et 4 clips (voir le site) ) ne fait pas encore le buzz, cela ne saurait tarder, espère-t-elle.
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ABP - Quel est l'esprit de cette série de vidéos de la campagne Be Breizh ?
Maria Vadillo - C'est de donner envie de venir en Bretagne en montrant la richesse des paysages, du patrimoine, de la culture et des fêtes. On ne vient pas en Bretagne comme au parc Astérix. On est invités par ses habitants qui vous proposent ce qu'ils ont de mieux. Venez-y et repartez avec la force et la pêche que donnent le climat breton, les paysages bretons, la culture bretonne et les Bretons eux-mêmes. Be Breizh !
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Pourquoi avoir mélangé l’anglais et le breton dans un slogan ?
M. V. – Be accolé à Breizh, ça marche très bien. Be, ce n’est plus vraiment anglais, mais international. Tout le monde comprend. Nous nous sommes aperçus que Breizh, c’était extrêmement moderne. Nous avions déjà pu mesurer, lors de la Breizh Touch, combien ces mots étaient devenus internationaux.
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Le Télégramme, dans son édition du 9 août 2010, vous a prêté les propos suivants : « Pourquoi opter pour un slogan breton qui aurait immanquablement ramené à l'idée d'un repli identitaire ? » Qu’avez-vous voulu dire par là ?
M. V. – Un slogan en breton n’aurait pas eu de sens. Si nous voulons attirer les étrangers, il faut leur parler avec des mots qu’ils peuvent comprendre. Il faut leur donner envie de venir.
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« Repli identitaire », le terme que vous avez employé, lors de cette conférence de presse à Lorient, est fort, non ?
M. V. – Ce n’est pas moi qui ai dit ça. Cela a peut-être été raccourci ? Tout ce que nous voulions montrer, c’est qu’il n’y a pas de repli sur soi. Mais, le mot identitaire n’est pas négatif. La Bretagne a une extraordinaire identité qu’il faut promouvoir.
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Le nouveau site Internet du comité du tourisme de la région administrative Bretagne est en cinq langues, mais pas en breton. Votre explication ?
M. V. – Le site Internet www.tourismebretagne.com (voir le site) s’adresse d’abord aux personnes de l’extérieur. Si elles arrivent en Bretagne et sont vraiment Breizh, elles peuvent étudier le breton. Je ne regarde pas comment défendre la culture bretonne, mais comment développer notre territoire sur le plan touristique. Nous avons des outils de communication pour tout le monde. Les produits d’appel, il faut que ça parle aux gens.
Propos recueillis par Ronan Le Flécher
■Be Breizh yes but truly !
L'interview de la dame du CRT est révélatrice des autocensures de nos «décideurs» , «bretons oui mais pas trop» ...
C'est quand même assez ridicule et pitoyable. Lors de la journée sur la diaspora au Festival de Lorient, le fonctionnaire européen présent dont j'ai oublié le nom, donnait un seul conseil, «suivez l'exemple des Ecossais» . Et en matière de tourisme, leur promotion est tout sauf neutre et aseptisée, écossaise de A à Z .
En résumé, secouez-vous donc au CRT , un effort supplémentaire et passez au-delà des cartes postales , présentez la Bretagne , la vraie, celle qui bouge, qui crée.....
Je me demande à quel point le réalisateur du film est breton ou connait la Bretagne... Un exemple «la scène du Fest-Noz» avec le gars debout sur son tonneau qui joue du fiddle (violon traditionnel) et des gens qui sautillent de partout... Difficile de croire que ce réalisateur ait déjà participé à un «vrai Fest-noz», mais on le sens clairement «inspiré» par la scène du «Ceili irlandais» dans le film «Titanic» de Cameron...
Y a t-il un problème à filmer un vrai fest-noz breton avec la vraie ambiance et de vraies personnes? Mais c'est certainement parce que les «Sonnerien Du» et autres groupes n'étaient pas libre le jour du tournage!
Dans un film irlandais de promotion, on voit toujours des gens avec des «gueules d'Irlandais», paysans, marins ou business men dans un pub ou dans la rue. Ici, la petite famille est 100% lambda, voir limite Parisienne installée en Bretagne...
En fait on aurait envie de dire comme à Paris : « quelle est belle cette Bretagne sans ses Bretons (blague courante mais à force un peu énervante)»!!! Mais l'esprit de ce film, n'est-ce pas un peu de cela?!
Madame Vadillo, si c'est vrai ce que vous dites que la Bretagne à une extraordinaire identité qu'il faut promouvoir, pouvez vous nous expliquer pourquoi cela n'apparaît pas dans votre film? Quelle conclusion pensez-vous que nous devons en déduire?
Pour finir, présenter la Bretagne sans la moindre évocation de la Loire Atlantique est d'emblée innaceptable, peu importe les accords ou autres!
«Be Breizh, yes but truly!»
Il faut sélectionner un thème. Plusieurs conviennent : Tourisme et patrimoine, Culture, mais aussi Communication...
Par contre, la question sur la connaissance de la culture bretonne des personnes ayant validées le film reste posée au CR.
En effet, comment un breton peut-il confondre un Ceili irlandais et un Fest-noz breton!
A quand, un film promotionnel sur la Bretagne ou les sonners des bagadou seront en kilt comme les écossais ou en short de cuir comme les bavarois?!
(Précision, je n'ai rien contre les kilts ni les shorts en cuir)
C'est assez logique cela dit, dans le sens où les touristes cherchent une terre paisible, sans soucis (donc lisse quelque part), clean.
L'aspect festif (festivals etc) ne ressort pas de cette vidéo. C'est un défaut.
Il est également étonnant que des monuments majeurs comme les châteaux (Fougères, Vitré etc) dans le cadre d'une inscription au patrimoine mondial de l'UNESCO soient ici totalement occultés, ce qui me fait dire que cette idée n'est pas sérieusement défendue (le contexte administratif n'y est pas pour rien).
Si vous regardez les 4 autres films, c'est pire : le sujet est le parisien stressé caricatural qui débarque en Bretagne pour se ressourcer et toujours aucune rencontre avec l'autochtone. Ils arrivent dans un pays vide mais beau et ils l'aiment vraiment beaucoup ce pays!!!
Dans les films équivalents irlandais, ce sont les nationnaux qui «invitent» les touristes à se sentir Irlandais : «Vous viendrez pour l'Irlande, vous reviendrez pour les Irlandais». Vous pensez découvrir des paysages mais ce sont des gens et une culture que vous découvrirez... C'est juste, c'est humain, c'est beau!
Dans tous les films touristiques internationnaux que j'ai vu, les nationaux «invitent» le touriste, cette «invitation» est au coeur du message car elle implique une «rencontre culturelle» et c'est cette rencontre qui vous fait du bien.
D'où, sans cette invitation et sans cette rencontre culturelle avec les nationnaux, je me pose la question comment le CRT considère que ce touriste puisse devenir autant breton?!
En fait Cap Caval n'est pas un Pipe Band mais un Bagad. Un pipe band est une formation écossaise ou irlandaise composée d'un pupitre de Biniou Braz (Great Highland Bagpidpe) et d'un autre de caisses. Le Bagad possède un pupitre supplémentaire formé par les bombardes mais surtout sa musique est exclusivement bretonne. Il arrive que les Bagadou se forment en pipe band pour jouer un air écossais, c'est l'une des spécialistés de Cap Caval et leur niveau et digne des meilleurs pipebands écossais/irlandais (l'article que vous indiquez). En formation pipeband il arrive que les sonners portent le kilt exceptionnellement, mais uniquement parce que c'est un usage mondial à l'exception des pipes bands de Singapour qui restent pentalons. Il faut savoir que peu de pipebands osent la même performance dans le registre musical breton au prétexte qu'ils n'ont pas de bombardes, à l'unique exception à ma connaissance du pipe band de Frédéricton Canada.
Les bagadou ne portent pas de kilts mais un uniforme inspiré du costume traditionnel de leur région de Bretagne. D'ailleurs, le kilt n'est en rien un vêtement breton, en Bretagne chaque pays porte son propre costume qui nous permet de reconnaitre notre région d'origine. Le Tartan est un motif gaelic qui diffère en fonction de la famille (clan), on le trouve sur les kilts mais aussi sur tous autres types de tissus, nappes, rideaux, etc.
Depuis quelques temps, des Tatans bretons sont apparus mais ils n'ont rien de traditionnel, même s'ils sont jolis. D'un point de vu traditionnel, porter le kilt pour un breton n'a aucun sens sauf à vouloir s'habiller en écossais, pas plus que si une écossaise voulait faire écossais en portant une coiffe bretonne.
Les écossais ont su rendre leur costume traditionnel pertigieux au point que la haute société aime à le porter en de grandes occasions, comme le font d'ailleurs d'autres peuples européens autrichiens et bavarois, nous les bretons nous méprisont nos propres costumes (leur port se limite aux cercles celtiques). Pourtant, les qualités de broderies sont d'extraordinaires oeuvres d'arts. Nos maîtres artisants brodeurs professionnels disparaissent, ils se comptent sur les doigts d'une main quand leur homologues écossais, bavarois, autrichiens gagnent des fortunes.
A quand nous bretons seront suffisamment décomplexer pour faire comme les écossais et acheter chez ces derniers Maîtres Brodeurs nos costumes et les porter fièrement lors des grands soirées de prestiges. Nos costumes ne sont pas moins celtiques que les leurs, c'est notre comportement complexé qui l'ait. Je ne peux que vous invitez à découvrir le talent de nos brodeurs et à leur demander de vous faire votre costume. Cela coûte cher, mais les écossais eux mette le prix.
Et peut-être qu'un jour nous verrons notre Président de région ouvrit une soirée de prestige dans le Châteaux des Ducs en portant son costume lorientais avec fièreté! ;-)