Avec les pierres de l'histoire, construire un chemin ou bâtir une prison

Dépêche publié le 16/08/10 14:32 dans Cultures par Fanny Chauffin pour Fanny Chauffin
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Jean-Pierre le Mat porte un regard iconoclaste sur l'histoire de Bretagne et propose une grille d'analyse différente de celle dont on a l'habitude. C'est probablement en raison de son métier de chef d'entreprise qui aime les choses bien organisées et opérationnelles.

Il est cependant très pointu en histoire (il a écrit de nombreux livres pour vulgariser l'histoire de Bretagne) et dresse le bilan d'une histoire méconnue, trop souvent oubliée et appelle tous les étudiants et les chercheurs à aller à Budapest, Leide, en Espagne .. pour pouvoir retrouver des éléments importants qui puissent nous éclairer sur des périodes trop souvent revues et corrigées par l'histoire de France. L'histoire de la petite Bretagne reste encore à écrire.

Il répond d'abord à la question sur l'identité bretonne et l'histoire. Comment définir l'identité ? D'une identité subie (ce qui est vieux, des alcooliques depuis le berceau, le plouc, les «vieux faschos», les cochons...) à une identité revendiquée (le symbole le plus connu : le gwenn ha du, la signalisation bilingue, une solidarité - cf. campagne Produit en Bretagne - la consommation, comme Breizh Cola : “J'assume ce que je suis et je suis aussi fort que vous.”).

Dans l'identité revendiquée, il y a le BZH, revendication consciente, sérieuse, cultivée, alors que la petite Bigoudène d'A l'aise Breizh représente une identité festive, mais apolitique, inconsciente. Celui qui met A l'aise Breizh sur sa voiture va considérer celui qui met un BZH comme plus cultivé mais un peu “chiant”.

L'identité, «si elle ne concerne que le passé, ne sert à rien». Il faut assumer une langue, assurer des solidarités. De tout temps les hommes se sont identifiés à des symboles (le temple d'Arthémis, la prise de la Bastille) ou à des hommes célèbres (Che Guevara, le Commandant Cousteau ...).

Il emmène son auditoire ensuite sur les traces d'Attila (était-il si barbare que l'histoire actuelle nous le présente ?), de la duchesse Anne, de César Borgia ... Il faut se méfier des représentations : le Chouan, par exemple, représenté comme un aristocrate à cheval avec un paysan à ses pieds, alors que ce sont les milieux paysans et ouvriers qui sont à la naissance de la révolte chouanne.

L'avenir ? Il donne l'exemple du «trirème de Rodrigue» (système présenté par un professeur de Harvard) : il ne peut y a voir ensemble une économie mondialisée, une démocratie et un Etat Nation. Si on prend l'exemple de la Chine, elle ne peut être démocrate, car elle est un Etat-Nation et qu'elle a une économie mondialisée. Seuls deux éléments peuvent aller ensemble. Aujourd'hui, des nations sans Etat, comme la Catalogne, les Flandres belges ne sont pas des Etats-nations, mais existent.

Le défi du XXIe siècle : faire vivre ensemble des sociétés et des communautés. Ce que font déjà l'Espagne et la Grande-Bretagne. La nouvelle constitution de la Bolivie est à ce titre un exemple d'innovation à suivre.


Vos commentaires :
Job LE GAC
Jeudi 29 août 2024
Bonjour,
Lorsque j'écoute, et je lis les données de JP Le Mat, je me dis qu'il a tendance à oublier une définition d'un grand poete breton disparu récemment, et qui répondait à une question d'un journaliste de France Culture, dans les années 74:
Q : «Pour vous, qu'est ce que la Bretagne aujourd'hui?
R: »
la Bretagne est un pays neuf, qui s'appuie sur son passé pou mieux construire son avenir« !
La photo représentant la statue de Polig est élogieuse à ce sujet : Tout un chacun éprouve un certain plaisir à »
côtoyer« ce personnage en s'asseyant un moment à côté de lui. Il a fait tant, (pas toujours connu d'ailleurs . . .) pour la Bretagne.
et, pour revenir au texte de l'article, je ne pense pas qu'il faille revenir jusqu'à Attila, mais plutôt retenir notre histoire, l'enseigner, ainsi que notre langue bien sur, la véhiculer en la pratiquant DE FACON NATURELLE; En faite, il nous faut ignorer Paris, et nous tourner résolument vers l'Europe, vers le monde.
Nous avons la chance d'être un peuple »
ouvert", c'est à dire curieux, pour apprendre, donner et recevoir des autres. A Paris, ils ne l'ont pas ! . . . et ils ne le savent pas; Dommage !

Merci de transmettre à l'auteur JP Le Mat.
A galon

J. LE GAC


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