Envolée du prix des céréales et aliments

Communiqué de presse publié le 16/08/10 9:23 dans Economie par Laurent Morin pour Laurent Morin
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Face à l'envolée du prix des céréales et de prix élevés des autres matières premières, les fabricants bretons d'aliments du bétail en appellent à la responsabilité de tous pour sauver les filières de production animales.

Depuis de très nombreux mois, les fabricants bretons d'aliments du bétail alertent régulièrement leurs partenaires et les Pouvoirs publics sur la dégradation de l'équilibre financier fragile des acteurs des filières animales bretonnes, qu'ils soient producteurs ou industriels. Lors de son Assemblée Générale de juin 2010, l'AFAB soulignait des craintes sur le marché des céréales avec des prix à la hausse et insistait sur le niveau élevé du prix des tourteaux induisant à terme une hausse du prix de l'aliment, tout en espérant une hausse du prix des produits animaux et en particulier du porc.

Depuis juin, les prix du blé et de l'orge rendus Bretagne ont progressé de 70 €/t et ceux du maïs de 60 € /t, soit une hausse de près de 50 % voire plus (60 % pour l'orge). Le prix des tourteaux de colza et de soja ont progressé de 5 à 10 % alors même que le cours du tourteau de soja est à un niveau supérieur à 300 € / t depuis maintenant plus d'1 an et demi. Durant cette même période, le cours du porc a baissé de près de - 3,5 %.

Malgré des stratégies d'achat permettant un lissage du prix de l'aliment et la volonté forte des fabricants d'aliments de soutenir financièrement les éleveurs, de telles hausses soudaines ne pourront qu'être répercutées aux éleveurs. Des augmentations d'un minimum de 50 € / t pour les aliments porcs et volailles seraient nécessaires. Une hausse plus modéré des aliments bovins est également indispensable.

Cette augmentation soudaine et brutale ne peut s'expliquer que par une spéculation excessive sur le marché des matières premières. Les fabricants d'aliments, soumis à ces variations excessives et répétées, en appellent donc aux Pouvoirs Publics pour réguler les marchés des matières premières et à la responsabilité des filières de productions végétales et des Organismes Stockeurs pour éviter la perte des filières de production animale.

Très rapidement, la remise en marché de stocks européens d'intervention de céréales pourrait modérer le prix des céréales, dans l'intérêt de la Bretagne agricole et agroalimentaire. N'oublions pas que des milliers de tonnes de céréales sont actuellement stockés à l'intervention en Bretagne, avec le soutien financier des fonds publics !

La suppression des droits de douane à l'importation de céréales dans l'Union européenne permettrait également une modération des prix des céréales dans l'intérêt de nos filières de productions animales.

Dans un contexte pérenne de prix élevés des matières premières et de l'aliment, il est indispensable de valoriser le prix des produits animaux au juste prix auprès du consommateur afin d'assurer une juste rémunération des acteurs de la filière et tout particulièrement des producteurs.

L'AFAB réitère enfin son appel aux Banques afin qu'elles prennent toutes leurs responsabilités pour soutenir avec efficacité l'Agriculture et l'Agroalimentaire breton, et assurer la pérennité des élevages bretons. Une maîtrise des taux d'intérêt, des frais bancaires et une adaptation des Ouvertures de Crédit à la conjoncture « matières premières » sont indispensables.

Depuis la première envolée des prix des matières premières en 2007/08, de nombreuses filières de productions animales connaissent de graves difficultés économiques. Evitons que cette deuxième crise soit le coup de grâce porté à la Bretagne et soyons pragmatiques dans les réponses apportées.


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