Les deux derniers hivers, la Bretagne a frôlé la rupture électrique. Le Conseil régional de Bretagne a pris ce sujet à bras le corps.
Hormis les traditionnelles augmentations du prix du gaz et de l'électricité en août, la question de l'énergie ne fait guère l'actualité estivale. Et pourtant, en ouverture de la session plénière du Conseil régional du 24 juin, le président Jean-Yves Le Drian a montré qu'il était bien décidé à prendre le taureau par les cornes et à faire de la Bretagne « la péninsule de l'innovation électrique ». « Désormais, c'est toute la Bretagne qui peut être sujette demain ou après-demain, à un black out généralisé », a-t-il fait remarquer. En janvier 2009, en effet, notre région n'est pas passée loin de la rupture d'alimentation électrique, en dépassant un pic de consommation inédit de 17 100 mégawatts. Le grand froid du début de l'année a une nouvelle fois laissé craindre le pire, à l'image de ce qui s'est passé en Provence-Alpes-Côtes-d'Azur. La région administrative bretonne ne produit que 8 % de sa consommation alors que les besoins sont croissants, du fait notamment de la démographie positive. L'alimentation de la Bretagne reste très fragile. Il y a un an, avait été lancé par les grandes collectivités territoriales bretonnes un pacte électrique breton.
Un pacte électrique breton
Ce projet soumis à l'Etat était au cœur de la réunion de la conférence régionale de l'énergie qui a mis autour d'une même table, le 6 juillet, le président de Région, le préfet, les collectivités, les acteurs économiques ainsi que le monde syndical et associatif. Jean-Yves Le Drian a tracé les grands axes de ce pacte : d'abord des économies d'énergie, ensuite le développement des énergies renouvelables, et enfin la construction d'unités de production électrique. Pour mémoire, le projet de centrale de Ploufragan mal ficelé et contesté par des associations a été mis au placard en 2009. Depuis l'affaire de Plogoff, on sait que le sujet de l'énergie peut être explosif dans l'opinion. Mais, l'obsolescence des centrales de Dirinon (29) et de Cordemais (44) posent le problème de l'approvisionnement énergétique de la Bretagne. L'association Investir en Finistère est montée au créneau pour dire que l'hydrolien et le solaire n'y suffiraient pas et qu'une centrale électrique à gaz de deux tranches de 400 mégawatts serait la bienvenue dans le département. La conférence énergétique poursuit son travail afin de remettre ses propositions à l'État. Prochaine réunion : le 24 septembre.
■Une question :
Comment notre Président de région administrative veut financer son pacte énergétique (développement de solutions à énergie renouvelable et construction de centrales traditionnelles), est-ce avec le budget que l'Etat procure de la région (~1,2 milliard en B4, soit ~1,6 M pour la B5) et qui est par habitant globalement 20 fois inférieur à celui des autres régions européennes tel que par exemple le Pays de Galles?
(Vu que l'Etat ne reverse pas à la Bretagne un budget de fonctionnement crédible, pacte ou pas pacte il me semble qu'à terme c'est l'Etat qui décidera à la place des Bretons! C'est d'ailleurs bien pour cette raison que nous avons un faible budget! Néanmoins, l'exercice mérite d'être fait!)