Françoise Louarn : Ne pas jeter le bébé (l'agro-business) avec l'eau du bain

Communiqué de presse publié le 10/08/10 9:35 dans Economie par Françoise Louarn pour Françoise Louarn
t:1
https://abp.bzh/thumbs/19/19408/19408_2.jpg

Producteur laitier en presqu'île de Crozon et ingénieur agronome de formation, je voudrais réagir au sujet de l'article récent de Fanny Chauffin publié sur ABP ((voir notre article)) à propos de l'agriculture et "la pathologie végétale". Dans toutes les presses, et la vôtre aussi, c'est le discours dominant qui fait Vérité. La vérité, hélas, est devenue ce qui est perçu et non ce qui est démontré avec certitude sur le long terme. Et les législations se font sur ce perçu.

Ainsi, il est facile de montrer un paysage sans talus, une terre sans doute trop exploitée, un agronome, et d'en déduire un tas de conclusions plus ou moins vraies. Ce soi-disant agronome le sait : il sera écouté. C'est le discours ambiant. Le bouc émissaire à ces malheurs est tout désigné. Et cela rassure, c'est ce pauvre agriculteur ignare et "productiviste" de service. Vous ne pouvez pas savoir à quel point nous en sommes excédés, malheureux et honteux à vouloir même ne plus exister et, pire, à nous montrer du doigt entre nous-mêmes.

Je n'ai pas de certitudes, mais seulement des présomptions. L'agriculture bretonne est une agriculture qui a admirablement bien réussie. Il faut voir d'où nous sommes partis : dans les années 1950, 3 vaches, 3 hectares, 5 enfants constituaient l'exploitation moyenne. C'est aujourd'hui, une agriculture - la première de France - qui génère 40 % des exportations de Bretagne, une filière agro-alimentaire qui occupe plus de 60 000 personnes On fait des envieux dans d'autres régions françaises, d'autres pays européens et aussi d'autres pays.

Je n'accepte pas que les Bretons eux-mêmes mettent leur énergie à détruire ce qui fait leur plus grande force économique Dans un pays comme la Hollande, qui a le port d'Amsterdam et une concentration animale bien plus élevée, dans le contexte de guerre économique dans lequel nous sommes, on n'en entend jamais parler.

Pourquoi ? Aujourd'hui, s'élèvent des voix (de scientifiques) pour dire : "Attention, en ce qui concerne les algues vertes, par exemple, il ne sert à rien d'agir sur les nitrates. De plus, les flux viennent d'autres sources que l'agricole. Les certitudes d'Ifremer sont établies sur de mauvaises bases, si tant est que l'on puisse parler de certitudes dans le domaine scientifique Ces études et analyses, si elles étaient encore impartiales, mériteraient, aussi, l'attention des médias.

Je voulais aussi, à l'occasion de ce coup de gueule, vous inviter à une réunion organisée le 14 septembre à 20 h à Plonevez-Porzay (salle municipale) avec des élus, des agriculteurs et quelques autres dans l'idée de trouver une solution à la prolifération des algues vertes dans la Baie. Cherchons les bonnes méthodes, contrairement aux Côtes d'Armor où, de toute évidence, les méthodes n'étaient pas les bonnes et, en plus, se sont politisées Gageons que dans la Baie, où l'agriculture et le tourisme travaillent ensemble, depuis de longues années déjà, cela se passe de la meilleure façon c'est-à-dire trouver le moyen efficace dans la solidarité.


Vos commentaires :
Samedi 18 mai 2024
A Françoise Louarn : Bonjour. Je ne saissi vous avez lu mon commentaire à l'article auquel vous faites référence. Il s'inscrit tout à fait selon moi dans le cadre de vos propos. Je souhaiterais que vous m'autorisiez à reproduire vote article en tout ou partie dans mon mensuel «l'Heure du réveil -Dihunomp» dont le N° 35 est en cours de préparation. Merci d'avance; Amicalement. Paul Chérel . PS : je n'ai pas réussi à obtenir votre adresse viaGoogle pages blanches.
0

Écrire un commentaire :

Cette fonctionnalité est indisponible en ce moment, mais existe sur votre ordinateur.

Combien font 0 multiplié par 9 ?
Note : Ce lieu est un lieu de débat. Les attaques personnelles ne sont pas autorisées. Le trolling est interdit. Les lois contre le racisme, le sexisme, et la diffamation doivent être respectées. LES COMMENTAIRES ÉCRITS DANS UNE LANGUE AUTRE QUE CELLE DE L'ARTICLE NE SERONT PAS MIS EN LIGNE.