Jean-Guy Talamoni, Corse mais « pas Français du tout », fait débat
Dépêche publié le 9/08/10 7:51 dans Politique par Ronan Le Flécher pour Ronan Le Flécher
Les journées internationales de Corte se sont refermées hier. Pendant trois jours, les débats ont tourné autour de l'officialisation de la langue corse, de la citoyenneté, de la spéculation foncière et immobilière et de la question des prisonniers sur le continent. À cette occasion, Jean-Guy Talamoni, l'un des chefs de file de Corsica Libera, a précisé sa vision de la citoyenneté corse et de l'indépendance.
La capitale historique de la Corse, située au centre de l'île corse, a accueilli le temps d'un week-end ces 29e Ghjurnate internaziunale di Corti. Participaient à cette grand messe estivale de l'indépendantisme Basques, Catalans, Kanaks, Sardes, des locaux bien sûr et, pour la première fois depuis quinze ans, le Sinn Féin irlandais. Tous ont apporté leur soutien à tous les prisonniers politiques corses. «Si l'on veut parvenir à une solution politique, il faut avant tout régler le problème des prisonniers», a déclaré Pierre Poggioli du parti Corsica Libera, organisateur des journées.
«Le peuple corse est aujourd'hui menacé de disparition sur sa terre. La citoyenneté doit permettre de le rétablir dans ses droits», a lancé Jean-Guy Talamoni, devant plus de 500 personnes réunies à l'université Pascal Paoli. Lors d'un débat sur la dénonciation de la spéculation immobilière où sont également intervenus Joseph Colombani, Paul-Félix Benedetti et Michèle Salotti, monsieur Talamoni a dénoncé la «situation devenue catastrophique en quelques années avec une hausse des prix des terrains de 2.000% en dix ans et l'impossibilité pour les Corses de se loger et de vivre sur leur terre». L'élu de l'Assemblée de Corse a appelé à la participation «la plus large possible», à l'automne, aux assises du foncier, réclamées par Corsica Libera durant la campagne des dernières élections régionales.
CorsIca, «un tout petit pays indépendant»
Dans un entretien donné publié le 6 août 2010 sur 24Ore ( (voir le site) Jean-Guy Talamoni a évoqué l'instauration de la citoyenneté qui est l'une des revendications majeures des indépendantistes corses. «Pour nous, l'instauration d'une citoyenneté corse demeure une question centrale», a-t-il indiqué. «Elle serait acquise en justifiant de dix ans de résidence sur l'île et permettrait de pouvoir acquérir des biens immobiliers.» Son constat : «Les gens qui arrivent nous chassent mécaniquement. Bon, pas avec des armes... L'argent, c'est aussi efficace. Si ce n'est plus.»
Jean-Guy Talamoni est plus que jamais indépendantiste. Mais encore ? «Ca veut dire avoir le choix de décider soi-même des liens à tisser à l'extérieur. Ca veut dire être européen et corse. Nous voulons être un tout petit pays indépendant de l'Europe.» Dans 24Ore, le leader corse s'est dit à nouveau favorable à «la rupture des liens institutionnels avec la France». «Je ne suis pas Français du tout», a affirmé avec force monsieur Talamoni.
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Vos commentaires :
Padrig Montauzier
Samedi 23 novembre 2024
Voila un langage clair... A méditer.
letallec yann
Samedi 23 novembre 2024
moi je me souviens de ce petit paysan breton d'installant en Corse , devenant pompier volontaire et chassé par deux explosions destructrices de ses locaux agricoles. Sans doute spéculait il sur les chèvres. Amusant quand on sait qu'un paysan fait tout pour préserver sa terre !
cristofanu leonetti
Samedi 23 novembre 2024
un breton c francais la preuve vous chanter la marseillaise au stade de france nous pas .c pour quoi votre pseudo paysan est parti avec perte et fracas !
bernard guyader
Samedi 23 novembre 2024
La fr'ance va peut être se réduire à ce qu'elle est vraiment ...paris ..l'île de france et quelques pièces de terre à l'ouest à l'est au sud et nord de cette zone ... Que le bretons découvrent que l'on peut être Corse et européen ..mais pas fr'anc au moins cela aura servi à quelque chose ces journées ... Les corses ont obtenu une assemblée ter-ritoriale ..alors tous ceux qui «rêvent» ..d' une Bretagne comme la Catalogne ou l'Ecosse se rendent compte qu'au delà des mots il y a un possible réalisable et qu'il faut s'en donner les moyens la Corse à eu ces préfets à poigne .. ces Pasqua ces Mrchiani .. plus fr'ancs qu'un fr'anc nature ...leur destin ..la prison .. quel chemin .. bravo à vous ... à moins qu'un devenir comme le Cotentin nous suffise voilà une voie possible ..B.Guyader
CARRETA Antoine
Samedi 23 novembre 2024
L'indépendantisme corse n'a absolument aucun avenir. Plus de 90% des Corses sont contre l'indépendance et cela n'est pas près de changer. Ces journées de Corté ne sont qu'un coup médiatique annuel minable, qui ne rassemble personne (quelques dizaines de familles et quelques dizaines de militants étrangers). Cela ne représente rien du tout.
herve leray
Samedi 23 novembre 2024
Je ne comprends pas le commentaire de letallec yann, car Breton /Francilien/ Normand / gascon ou je ne sais quoi, un colon est un colon , non ?
La Corse a au moins cet avantage qu'on sait qui est Corse et qui ne l'est pas.
Il n'y a pas de gallos, de Bretons par la grâce de 15 jours de présence, bref il y a une ethnicité filiale forte.
et un attachement territorial.terres de leurs ancetres.
La Bretagne à coté c'est l'openfield et l'ouverture à tous.
coté positif mais aussi gros cotés négatifs.
Gauvin Talus
Samedi 23 novembre 2024
La difference entre les bretons et les corses c'est que nous, bretons, n'avons pas les pieds sur terre. Nous revons Breizh plus que nous le vivons. Chacun a dans son coin son Breizh ideal, immuable et elitiste. On n'hesite pas a cracher sur un frere breton si celui-ci n'adhere pas a notre propre vision de Breizh. Les bretons sont des idealistes depourvu de volonte d'action. Tout du moins pas suffisante pour faire bouger quoi que ce soit. On se laisse a esperer que la France dans sa grande bonte republicaine reconnaitra un jours notre identite, et nous accordera en consequence une certaine autonomie.
Les corses eux, sont plus realistes. Ils appliquent concretement leurs idees sur le terrain. Ils savent etre menacant, violent parfois quant il le faut. Car la France ne connait que la loi du plus fort. Comme le disait Glenmor: «Si un geant vous ecrase le pied pendant une demi-heure, le fait meme de reagir pour s'en debarasser n'est que de l'auto-defense».
Pour resumer: la nation corse est un fait, la nation bretonne est un reve.
JM Guernalec
Samedi 23 novembre 2024
Remplacez Corsica par Breizh, mais Talamoni par qui? Et pendant ce temps en Bretagne on danse et on chante...
Pierre CAMARET
Samedi 23 novembre 2024
Je reviens un court instant . Je souscris 150 % au commentaire de Mr Gauvin TAULUS . Il a raison ... le mouvement breton , on en parlera encore ( sous la forme actuelle) dans 150 ans .Les Bretons qui veulent une Patrie Celtique .. pour ceux la je leur conseille d'emigrer en masse en Cornouailles ( Britannique ) ou au Pays de Galles . Ils y retrouverons leur vraie Culture .
Je rentre , cela ne s' arrange pas . J'ai besoin de 6 pontages .C'est la vie .Pas dutout inquiet .Ma vie est (a ete) formidable .
Jean-Loup LE CUFF
Samedi 23 novembre 2024
Je rejoins les commentaires précédents sur le manque d'efficacité du mouvement breton dont la première fragilité se nomme désunion: «Nous ne vous craignons pas, vous les bretons, car vous êtes divisés!» m'avait lancé rageur, le porteur du projet profanateur à Saint-Aubin du Cormier, en 2001, lors d'une réunion houleuse du Sitcom de Fougères... A suivre nous avions gagné, car nous avions su nous unir justement sur ce problème grave et ponctuel.... Pourquoi pas la m^me réussite sur les autres dossiers (Réunification, langue, culture, autonomie, etc...) malgré un consensus de fond? Parceque chaque groupuscule breton reprend ces revendications à son compte, et avec ses mots et sa couleur idéologique. Celà crée donc des tensions internes, et une diversion naturelle de l'attention et des énergies, sous l'oeil amusé du pouvoir jacobin, qui a l'occasion remet de l'huile sur le feu par l'intermédiaire de ses agents infiltrés et provocateurs... Technique de division classique mais qui marche à fond chez le breton exalté et soupe au lait. En d'autres termes, tous les militants sont d'accord de construire la maison Bretagne ensemble, mais au moment de couler les fondations, arrêtent le chantier pour s'engueuler sur le choix de la couleur des futures tapisseries!
Une seule solution: un conseil politique breton commun ou siègeraient deux ou trois membres modérés de chaque parti ou mouvement,afin d'obtenir une cohérence d'action en tout domaine, à travers convergences ou complémentarités. Chiche? ...ou bien encore un vœu pieu?
Yann Servais
Samedi 23 novembre 2024
@ M. Carreta,
Si l'indépendantisme n'a pas d'avenir en Corse (cela reste encore à prouver !), l'autonomisme a en revanche de belles perspectives dans cette île fière et insoumise.
Malgré des médias instrumentalisés par Paris et des nouveaux arrivants uniquement concernés par les charmes naturels de l'île de beauté, les listes autonomistes recueillent régulièrement plus de 30% des voix aux différentes élections. Une nouvelle classe politique corse, jeune, cultivée et décomplexée est en train de rassembler sous sa bannière à la
«Testa Mora» une population qui a soif de liberté. On peut raisonnablement penser que les Simeoni fils, Angelini et autres guideront bientôt les destinées de la Corse.
Ce qui n'est encore qu'un rêve pour les bretons devient une réalité pour le peuple corse. Tant que continuerons à être dominés par les biens-pensants au pouvoir à Paris, nous ne pourront que regarder avec envie les corses décider de leur avenir au sein des nations européennes.
Jean-Christophe C
Samedi 23 novembre 2024
Intéressante la proposition de Jean-Loup Le Cuff : Un conseil politique breton. En gros, une réunion des
«sages» de chacun des partis bretons.
J'imagine bien une à deux rencontres annuelles avec un compte rendu officiel via les médias libres (ex : ABP) sur les points de convergeances et de divergeances. Pour cela pas besoin d'être d'accord sur la politique générale (la fameuse droite/gauche), il suffit juste d'être d'accord sur la démocratie bretonne (transferts de compétences vers la Bretagne, réunification, volonté de permettre aux citoyens bretons d'augmenter le nombre d'élus issus de partis bretons, etc..., voir plus si affinité). Le message serait clair : les bretons sont unis sur l'essentiel et s'écharpent comme tout le monde sur le reste, les citoyens bretons votent pour départager... C'est du «gagnant gagnant»!!!
On peut alors imaginer l'électorat breton passer rapidement de globalement 10% à 30%, chaque parti triplant ses voix et le citoyen gagnant une vraie possibilité d'expression.
Reste à savoir, si pour gagner réciproquement un breton de gauche (très gauche) et un breton de droite (très droite) accepteront de s'assoir à côté l'un de l'autre pour avouer officiellement qu'ils peuvent avoir des points communs sur la démocratie en Bretagne même si tout le reste les divises...
Personnellement, il me semble qu'un vrai paysage politique breton regroupe tous les partis démocratiques (les partis politiques bretons légaux, donc non interdit). C'est peut-être là que les Bretons devront faire preuve de leur fameuse ouverture d'esprit, une qualité souvent autoproclamée un peu rapidement.
Il serait intéressant de s'avoir ce qu'en pense les «sages» en question?!
Pétillon PY
Samedi 23 novembre 2024
Visiblement ils ne pensent rien... Vu qu'aux dernière régionales ils ont été incapable d'offrir à l'électorat breton une plateforme commune ! Domaj eo ur c'hwitadenn ouzhpenn...
Glen L.B.
Samedi 23 novembre 2024
Talamoni
«corse et européen» ...que met-il derrière le terme
«européen» ?? Il faudrait expliciter.
Est-ce toucher l'argent, les subventions des bretons, allemands, français ??
Parce que je lis dans le même temps que Jean-Guy Talamoni prône l'interdiction pour un étranger d'acheter un bien immobilier en Corse pendant 10 ans.
Il faudrait que les mouvements nationalistes ou autonomistes arrêtent leurs double-discours par moment.