Au lendemain de manifestations ponctuelles suite à l'échec des négociations sur le prix du lait, se tiendra une réunion des principaux syndicats agricoles - FNSEA, Jeunes Agriculteurs et FNPL - ce mercredi à Paris. Ils doivent décider de la position à adopter face aux industriels qui refusent une hausse des tarifs pour le troisième trimestre.
Fin juillet, les négociations sur le prix du lait ont échoué. Les producteurs de lait et les industriels n’ont pas réussi à s'entendre sur le prix du troisième trimestre 2010. Les premiers réclament 330 euros du prix moyen pour une tonne de lait, mais les seconds ne veulent pas dépasser en moyenne 313 euros.
Les éleveurs ont lancé des initiatives locales incitant au boycott des produits Lactalis, Bel ou Bongrain. Des responsables des FDSEA ont tenté de sensibiliser les directeurs de grandes surfaces et les consommateurs aux prix insuffisants que paient les grandes laiteries. En Bretagne, des opérations se sont tenues dans des enseignes de la grande distribution, notamment à Nantes ou encore à Saint-Herblain. Ailleurs, dans l'Hexagone, des manifestations ont eu lieu, à l'image de Laval cette nuit, théâtre du rassemblement de 200 agriculteurs de Mayenne.
La négociation de la dernière chance ?
Une réunion rassemblera aujourd'hui des représentants de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), des Jeunes Agriculteurs (JA), et de la Fédération nationale des producteurs laitiers (FNPL) pour décider de la suite du mouvement. Les industriels «ont encore quelques jours pour entendre raison, se remettre autour de la table et faire en sorte que finalement, on sorte de cette impasse (...) pour au moins tout le dernier semestre de l'année 2010», a estimé mercredi matin sur France Info Jean-Michel Lemétayer, président de la FNSEA, principal syndicat agricole.
Les producteurs ont relancé depuis quelques jours des opérations pour protester contre l'échec des négociations au sein de l'interprofession sur les prix du lait. Une réunion des syndicats majoritaires du secteur doit se tenir ce mercredi pour décider de la stratégie à adopter face aux entreprises qui refusent d'augmenter les tarifs autant que les éleveurs le souhaitent.
Le monde du lait commence à bouillir
La conjoncture a connu une embellie, les prix ont augmenté de 10% par rapport à la moyenne de 2009. «Je pense quand même que, quand les marchés s'améliorent, la première des choses est que les producteurs puissent en bénéficier», a indiqué Jean-Michel Lemétayer.
«Je comprends parfaitement la colère des producteurs», a dit ce matin sur RTL le ministre de l'agriculture Bruno Lemaire.
«Lorsque les prix s'effondrent, la répercussion est immédiate sur les revenus des producteurs qui ont perdu près de 50% de leurs revenus en 2009 (...) Maintenant que les prix remontent, je souhaite que les producteurs soient correctement rémunérés», a-t-il poursuivi. «Ils ne le sont pas aujourd'hui. Je souhaite que les industriels et les coopératives fassent les efforts nécessaires pour que les producteurs soient rémunérés à leur juste valeur.»
Les producteurs menacent de monter aux créneaux si jamais le gouvernement français ne tient pas compte de leur mécontentement d’ici août. De là à provoquer une spectaculaire grève du lait comme il y a un an avec l'APLI. On n'y est pas encore, mais la pression est en train de monter.
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