À consommer avec modération. Après cette précaution d'usage, pénétrons l'univers mystérieux des whiskies créés par la Distillerie Warenghem.
L a Distillerie Warenghem existe à Lannion depuis 1900. Fondée par Léon Warenghem, originaire du Pas-de-Calais, elle a immédiatement été reconnue pour son Elixir d'Armorique (à base de plantes), primé à l'Exposition internationale de Brest en 1901 puis de Bordeaux l'année suivante. L'entreprise a ensuite été dirigée par Henri Warenghem, puis par Paul-Henri Warenghem associé à Yves Leizour et, depuis 1983, par Gilles Leizour. Ce dernier continue de diversifier la production. Aux liqueurs de menthe et de fraises de Plougastel, à la crème de cassis de Lannion, il a ajouté le chouchen Melmor, la Fine Bretagne (eau de vie de cidre) et le Ker Pommeau de Bretagne (AOC). Plus récemment la Bier Breizh (blanche, blonde, ambrée et au chouchen) ainsi que la crème de whisky Pomig.
On le voit, Gilles Leizour met en avant un terroir : la Bretagne. C'est logiquement qu'il a lancé le Whisky Breton (WB). L'expérience plus que centenaire de l'entreprise familiale et artisanale lui confère une légitimité. « Tradition et innovation pourrait être notre devise », n'hésite-t-il pas à affirmer. Pourquoi le whisky ? « Parti d'Irlande, le whisky a séduit les Écossais. Un jour, il devait tout naturellement trouver un cousin en Bretagne. » Ah, cette âme celte !
Armorik, la reconnaissance internationale
Le WB est un « Blend » (25 % de whisky de malt, 75 % de whisky de grain). « Entièrement fabriqué ici : du broyage de l'orge malté au vieillissement dans nos fûts de chêne du Parc d'Armorique ou d'Espagne, en passant par le travail dans nos deux alambics de cuivre. » La recette est gardée secrète. « Elle est dans le savoir-faire. Mais aussi dans la sélection des céréales, dans les fûts de chêne qui développent des notes différentes, dans les températures clémentes et l'humidité de notre climat qui favorisent le vieillissement dans de bonnes conditions, dans l'eau que nous utilisons et qui donne ce côté un peu salé. »
En 1998, Warenghem crée l'Armorik, un single malt. « Il nous donne une reconnaissance dans le monde international du whisky puisqu'il a remporté une médaille d'argent au Los Angeles international wine & spirits en 2008 et une note de 91 dans la Bible du whisky 2010 où Jim Murray le qualifie de 'Fabulous'. » Un troisième produit a vu le jour en 2008, le Galleg (50 % malt, 50 % grain). « Nous sommes sur une bonne dynamique », dit David Roussier, responsable marketing. L'entreprise, qui emploie 14 salariés, va diversifier son offre en proposant des séries spéciales et éditions limitées. Elle va aussi vendre ses produits par Internet. « Nous concevons un site marchand et interactif. » Tradition et... innovation.
article publié dans armor magazine, sous la plume de Yann Guénégou
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