Mont Saint-Michel : l'Association ne désarme pas : marche symbolique ou marche contrainte…

Si rien ne change fin 2011/début 2012, c'est en moyenne 1,3 km à l'aller, autant au retour, que tout visiteur se rendant au Mont Saint-Michel, dans un esprit de pèlerin ou non, devra parcourir à pied du parc de stationnement au départ des navettes… Cette distance, ajoutée aux conditions climatiques, deviendra vite un véritable « chemin de croix » pour beaucoup.

L'Association pour un libre choix d'accès au Mont Saint-Michel n'est en rien rassurée par le « pragmatisme » affiché par le Président Laurent BEAUVAIS, récemment reconduit à la tête du Syndicat Mixte de la Baie du Mont Saint-Michel.

Depuis sa création, l'Association multiplie les actions afin d'inciter les Elus du Syndicat Mixte à donner raison aux préconisations, logiques et de bon sens, de leurs propres Experts, leur recommandant un départ des navettes à l'endroit même où les visiteurs devront stationner.

Après l'installation du Syndicat recomposé à la suite des scrutins régionaux, les commentaires des deux Présidents de Région, Laurent BEAUVAIS pour la Basse-Normandie, et Jean-Yves LE DRIAN pour la Bretagne, en disent long sur le malaise et la fragilité de leurs choix quant à l'accueil du public, « face aux enjeux aussi lourds devant l'histoire », comme le résume le Président LE DRIAN.

L'éloignement du départ des navettes du parc de stationnement rendra incompréhensible et inéquitable le traitement des visiteurs accueillis. Arrivant en gare ou stationnant son véhicule à Pontorson, le visiteur bénéficiera d'un traitement privilégié avec accès non pas à 300 mètres mais au pied-même du Mont…

Parler de « pragmatisme ou de souplesse », c'est admettre que le choix actuellement préconisé n'est pas forcément le bon. Pourquoi, alors, persister ? Pourquoi, dans ces conditions, ce qui serait possible demain ne le serait pas aujourd'hui ?

Comparer le Mont Saint-Michel au Pont du Gard ou à la Pointe du Raz n'est pas acceptable. Dans ces autres hauts lieux touristiques, le visiteur marche pour accéder directement au site ; pour le Mont Saint-Michel, il sera contraint de marcher pour prendre la navette, la démarche est tout autre…

L'argument coût opposé aux tenants d'un départ des navettes, du lieu de stationnement, ne tient donc pas. Pire, s'il faut faire machine arrière, le coût en sera accru, mais le mal aura été fait…

Il faudra également qu'entre-temps, « La Caserne » ait été aménagée, conçue pour gérer, dans les meilleures conditions, le flux des navettes notamment.

Il sera aussi nécessaire de considérer le coût administratif d'un tel revirement en termes de délais d'instruction, de décisions, de mise en œuvre…

Compte tenu des risques encourus, la logique, le bon sens, le souci d'une bonne gestion des deniers publics, le renom du Mont Saint-Michel dans le monde exigent, sans doute possible, un lieu unique de stationnement et de départ/retour des navettes.

Envisager de consolider la communication au Japon est probablement une bonne décision, mais rien ne vaut, cependant, le « bouche à oreille », la satisfaction des visiteurs en provenance, notamment, du Pays du Soleil Levant, qui se rendent au Mont toute l'année.

Le plus souvent, ce déplacement aller/retour s'effectue depuis Paris, sur une journée particulièrement dense et fatigante. Une bonne partie de ces visiteurs ne supportera pas, en plus de devoir marcher une heure/une heure et demie, de partir plus tôt ou de rentrer plus tard à Paris…

« Qu'ils n'oublient pas les gens d'ici… » Effectivement, des dernières études montrent que 20 % des visiteurs habitent à moins d'une heure du Mont Saint-Michel, 60 % à moins de 4 heures ; ils sont fidèles au Mont, s'y rendant fréquemment. Des contraintes d'accès auront tôt fait de les décourager…

Pour toutes ces raisons, l'Association redouble de mobilisation. Après les milliers de personnes représentés par l'adhésion de leurs structures (fédérations, associations, groupements…), elle souhaite sensibiliser davantage le grand public et les professionnels du tourisme.

Sur ce dernier point, des rendez-vous sont programmés, d'autres sont prévus avec

le Syndicat National des Agents de Voyage (SNAV) et le Centre d'Etudes des Tours

Opérateurs (CETO).

L'Association est également en attente des résultats de deux études en cours :

- Celle sur l'importance du surcoût prétendu par le Syndicat Mixte de l'option d'un départ des navettes du parc de stationnement. Les premières indications apparaissent déjà très inférieures au montant annoncé.

- Celle concernant la réalité de l'intérêt général, dans ce dossier, du départ des navettes au Nord. Le Syndicat Mixte ne dit pas que le départ des navettes à 900 mètres du parking constitue le meilleur choix, mais que sa décision porte sur l'économie de 4 millions résultant de cette option. Aussi légitime que soit le principe de résultats positifs pour un investisseur, le bénéfice pour le délégataire apparaît rapidement plus que confortable face aux 4 millions « économisés »...

Par ailleurs, l'Association ne peut qu'être étonnée d'observer que les Représentants de l'Etat, d'ailleurs principal financeur du projet, soient absents du débat. Ils seront donc sollicités.

Enfin, elle considère que les autres phases du projet de rétablissement du caractère maritime du Mont Saint-Michel sont indissociables et constituent un tout :

- Parc de stationnement, départ/arrivée des navettes, voies de circulation de celles-ci.

- Création d'un Centre d'Information Touristique (billetterie pour l'Abbaye…), comme initialement prévu au sein même du parking de stationnement.

- Requalification de « La Caserne ».

L'Association se félicite de nouvelles adhésions :

- l'Association Bretonne des Amis de Saint Jacques de Compostelle,

- la Fédération des Offices de Tourisme de la Manche,

- l'Association des Gîtes de France Haute Bretagne Ille et Vilaine.

Adhésion à l'association pour un libre choix d'accès au Mont Saint-Michel :

Inscription possible sur le site internet : www.mont-saint-michel-libreacces.fr

Le prix de la cotisation est de 5 euros par personne individuelle.