Les Bretons vont-ils devoir se financer leur TGV tout seuls ? C’est à craindre au vu du schéma national des infrastructures de transport.
L’avant-projet de ce schéma (Snit) publié le 12 juillet, dans le cadre du Grenelle de l’environnement, met à plat les priorités françaises en matière d’infrastructures de transport pour les vingt-trente ans à venir. Le rail, le fluvial et les transports collectifs qui représentent plus de 95 % des 170 milliards d’euros d’investissements prévus à l’horizon 2040 prennent le pas sur la route. L’autoroute devient même le parent pauvre de ces grandes orientations. Cette stratégie vise à permettre à la France d’économiser près de 2 millions de tonnes de CO2 émis dans les transports. Là où ça coince, c’est au niveau du financement. « On nous propose de très beaux projets sans savoir où l’on va trouver l’argent pour les payer », critique Jean Sivardière, président de la Fédération nationale des associations d’usagers des transports (Fnaut). La ligne Bretagne Grande Vitesse semble d’ailleurs subir les conséquences de ces considérations financières, car sur la carte des projets de développement ferroviaire à lancer, le tracé s’arrête à Rennes. Du Japon, le président de région Jean-Yves Le Drian est monté au créneau dans Le Télégramme : « En l’état actuel des choses, l’avant-projet ne me satisfait pas. » Le chef de l’exécutif breton regrette que Jean-François Borloo n’ait pas tenu compte de ses demandes en faveur des tronçons Rennes-Brest et Rennes-Quimper. « Actuellement, ce qui est réglé techniquement et financièrement, c’est trois heures et huit minutes (ndlr : de Paris), en 2014 ».
L’aéroport Notre-Dame-des-Landes retenu
Les cartes peuvent encore être rebattues, espère-t-on, car le Snit doit être soumis à concertation avec les élus territoriaux et le public avant son adoption par le Parlement, d’ici la fin de l’année. Le très décrié aéroport de Notre-Dame-des-Landes a retenu les faveurs des auteurs du rapport. C’est d’ailleurs, dans le schéma, l’unique projet de métropole qui suppose « une desserte satisfaisante en transports collectifs ». Il s’agirait sans doute d’une liaison ferroviaire entre Nantes et Rennes via la gare TGV de l’aéroport. Le tandem Ayrault-Delaveau a encore fait du bon boulot. En plein milieu du mois de juillet, dans la plus grande discrétion, Dominique Bussereau, secrétaire d'Etat chargé des transports, s’est déplacé à Nantes pour parapher un accord de financement pour la réalisation de « l'aéroport Grand ouest » et de sa desserte terrestre ((voir notre article)). Le Conseil général de Loire-Atlantique et le Conseil régional des Pays de la Loire étaient représentés lors de cette séance, tout comme évidemment Jean-Marc Ayrault, président de Nantes Métropole, qui tire les ficelles de ce grand investissement indispensable au rayonnement de sa cité. Notons l’absence de « la Région de Bretagne (qui pourtant) est également associée à cet accord ». Le concessionnaire de l’aéroport investira de 400 et 500 millions d'euros. En parallèle, l'État contribuera à hauteur de 138,5 millions d'euros et les collectivités de 115, 5 millions d'euros.
■Ce projet de plus de 3Md€ sera financé a 22% par la région B4 (35% toutes collectivités incluses) portant ainsi son endettement à 1 Mds€, soit environ son budget annuel.
Bonjour les impots en cette période de crise, tout celà pour gagner 37 mm entre Paris et Rennes, centralisme oblige. L'aménagement des lignes intérieures de la Bretagne y compris Vannes et Rennes/Nantes attendra, ce sont des lignes provinciales qui n'intéressent pas nos «aménageurs du territoire national», au demeurant encore plus endettés que les régions.
Et puis il y a l'aéroport NDDL, et surtout ses dessertes routières et ferroviaires dont Rennes-Nantes qui, on l'espère n'attendra pas 20 ans pour être réalisée comme le fût la 4 voies...il y en aura bien pour 1 Md€ !
Là aussi, la région PdL qui ne lésine pas sur les emprunts (300 M€-21% du budget- en 2008) va être mise à contribution.
Cet aéroport contesté, que j'aurais préféré au Grand-Fougeray, représente un équipement fiable dans la mesure où il se subsitue à ceux de Rennes, d'Angers et de Nantes-Bouguenais alors que la LGV Rennes-Paris apparait plutôt comme un «caprice de luxe» pour politiciens, hommes d'affaires et résidents secondaires pressés.