Forte de mille référence de disques, Coop Breizh sort dix à quinze nouveautés par an, sous forme de productions pures et de licences. Grâce à une gamme de forfaits à consommer en six mois (Breizho'phile, Fana Breizh et Trop Breizh), les consommateurs peuvent désormais télécharger de la musique au titre ou à l'album. Jakez Bernard qui siège au conseil d'administration de Coop Breizh attribue une partie des difficultés de la filière musicale bretonne à « une crise de création » : « Le niveau de la production n'est pas bon. Il n'y a pas les produits qu'il faut. Je persiste et signe. » Quand ils le veulent ou le peuvent, nos labels bretons savent innover, notamment sur le packaging. Ainsi le succès du dernier CD du bagad de Lann Bihoue - 30 000 ventes - repose sur sa présentation dans une boîte ronde en métal en forme de bachi de marin avec un véritable pompom rouge.
« Derrière un producteur, il y a 150 personnes : des artistes, des techniciens du son, des graphistes », rappelle Gilles Lozac'hmeur. Le président de l'association « Musiques de Bretagne » n'a pas hésité à tirer la sonnette d'alarme. Le Conseil régional a ainsi décidé de venir à la rescousse des labels avec des mesures conjoncturelles et structurelles. « Le cinéma était très aidé, nous pas du tout. » Des aides financières ponctuelles ont déjà permis d'améliorer la trésorerie de ces entreprises traversant un trou d'air. Un système d'aides à la production aux labels est prévu pour le printemps. Il est vrai que jusqu'à présent, les subventions régionales partaient trop souvent dans la poche d'artistes mal diffusés. « Un système d'aides comme chez nous risque de conduire à une ambition moins forte et à la création d'œuvres artificielles », craint Jakez Bernard qui prend en exemple l'Irlande où ces subventions n'existent pas. Et sa musique ne se porte pas si mal.
Fin de l'enquête publiée dans le magazine armor
■