17 juin 2010, Bretons, Britanniques, Irlandais et ressortissants du Commonwealth unis pour honorer le souvenir des milliers de victimes du paquebot Lancastria, coulé par la Luftwaffe.
L'émotion était très forte au moment de la lecture des témoignages de survivants de la plus grande catastrophe maritime britannique. À l'initiative du CREDIB, un groupe de Nazairiens est venu témoigner de sa solidarité avec les familles des disparus en arborant les couleurs bretonnes et interceltiques. Les Britanniques et Irlandais présents ont remercié chaleureusement leurs amis bretons pour ce geste simple et discret.
L'assistance a pu assister à un échange très émouvant entre Gwenola Hemery du CREDIB et la fille d'un disparu, Fiona Symon (photo). La présidente de l'Association écossaise avait 10 mois quand son père est mort sur le paquebot de la Cunard. Devant la presse elle a dit que c'était la première fois qu'elle venait en Bretagne et a souligné les liens interceltiques : « Je suis heureuse de marcher aujourd'hui où il a marché ».
Comme a pu le dire le représentant des autorités britanniques, Philip Stonor : « Les victimes sont devenues le symbole de notre devoir de mémoire ». Dans son intervention il a tenu à rendre hommage aux actes de bravoure des Britanniques présents sur le bateau et des nombreux Nazairiens qui prirent leurs embarcations pour aller sauver les survivants : « Votre présence aujourd'hui est importante car vous représentez l'esprit des défunts ».
L'assistance a été aussi très touchée par l'histoire de ce jeune Irlandais, Thomas Maguire, venu du comté de Fermanagh combattre pour la liberté. Son neveu, Eugene Maguire (photo), arrivait très difficilement à contenir son émotion à l'évocation de la fin tragique de son oncle à l'âge de 20 ans. La famille de ce Brave Irlandais n'a découvert qu'il était sur le Lancastria qu'en 2007. Il repose en terre bretonne dans le cimetière militaire britannique de Pornic.
À la fin de la cérémonie, les officiels britanniques – à commencer par le représentant de l'Ambassade de Grande-Bretagne, Philip Stonor – sont venus saluer les porteurs de Gwenn ha Du et autres drapeaux interceltiques, ainsi que des vétérans comme Fred Coe (photo). La chaleur britannique contrastait avec l'attitude des officiels locaux. Le sous-préfet est néanmoins revenu vers les porte-drapeaux bretons pour les saluer en signalant que c'étaient des «drapeaux civils». Il a reçu comme réplique que c'était le drapeau de la nation bretonne ! La députée de Saint-Nazaire, Marie Odile Bouillé, a également salué avec beaucoup de courtoisie les participants. Lors du pot de l'amitié en mairie, le premier magistrat, J.-G. Batteux, ulcéré par cette présence bretonne, est intervenu bien peu diplomatiquement devant le représentant de l'Ambassade de Grande-Bretagne en désapprouvant « la présence de pavillons bretons ».
A cette réaction, bien éloignée de la tradition d'hospitalité et d'ouverture des Nazairiens, nous préférons cette phrase écrite il y a 61 ans : «L'appel des morts du “Lancastria” reposant en ce coin de terre bretonne, devenue terre de Grande-Bretagne» dans La Résistance de l'Ouest du 20 juin 1949 - quotidien créé par la Résistance nantaise en 1945 (qui devint Presse Océan en 1960).
(voir le site) du Credib, article en date du 19 juin 2010.
(voir le site) de la Lancastria Association Scotland la page des très belles photos de la cérémonie du souvenir en mer sur les lieux du naufrage à laquelle participaient les survivants et les familles des disparus, l'après midi après la commémoration à terre.
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