Cérémonie d'inauguration de la statue du général de Gaulle à Nantes : « C'est une prome

Dépêche publié le 19/06/10 19:51 dans Histoire de Bretagne par Maryvonne Cadiou pour Maryvonne Cadiou
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(Ph. Maryvonne Cadiou - ABP).
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La maquette en plâtre de 1.10 m de haut était exposée dans les jardins de la mairie où se tenait une réception après l'inauguration de la statue.
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Si des commémorations de l'Appel du 18 juin ont eu lieu à Londres, en France et dans les DOM-TOM (en Martinique et en Polynésie française) (voir le site) , en Bretagne ce furent, à Châteaubriant la remise aux anciens combattants vivants de la seconde guerre mondiale d'un diplôme d’honneur en témoignage de la reconnaissance de la France, à l'Île de Sein le dévoilement d'une fresque en bronze représentant le général de Gaulle (voir notre article), et à Nantes celui de sa statue.

Ce fut une cérémonie émouvante qui se déroula hier à Nantes devant un parterre de nombreux invités, anciens combattants et résistants, engagés volontaires, personnalités politiques, représentants d'autorités civiles et militaires entourés par une foule de spectateurs anonymes. Sur l'Esplanade des Cinq Communes «Compagnon de la Libération», la statue du général de Gaulle a été dévoilée à 16 h 14.

Mais avant cela, Françoise Boudier, auteur de l'oeuvre, prend la parole pour un très beau discours du coeur. « Il était présent dans mon atelier ». Elle confie « En participant à ce concours, j'ai pensé me rapprocher de mon père disparu. Un père qui..., très longtemps,... a rejeté le sculpteur que je voulais être. Or,... des années plus tard, me voici... à faire la sculpture de l'homme qu'il a le plus admiré dans sa vie. Il aurait été fier, et heureux d'être ici parmi nous... »

« Quelle haute et magnifique mission... que de représenter ce symbole si fort.... et toujours si vivant pour notre patrie, notre histoire ! ». Elle dit « sa joie et quel immense bonheur d'avoir été lauréate de ce concours » organisé par la Ville de Nantes.

Vient alors la découverte d'un général de Gaulle de 50 ans, à peine surélevé sur un socle de bronze (1), qui marche fièrement, regardant vers le Monument aux 50 Otages. Applaudissements, roulements de tambour sonorisés.

Yannick Guin, qui fut adjoint à la Culture, lit en tant qu'adjoint au maire, le discours de Jean-Marc Ayrault, bloqué à Bruxelles pour problème technique sur son avion.

« Cette inauguration s'inscrit dans la politique mémorielle de la Ville qui tient à honorer les grands hommes qui ont fait Nantes ou qui l'ont marquée. L'insigne de Compagnon de la Libération a été remis à 1.036 personnes, 18 unités combattantes et 5 communes : Nantes – le 11 novembre 1941, Grenoble, Paris, Vassieux-en-Vercors et l'Île de Sein ». Il poursuit « Dans un discours, un peu oublié, que fit le général en 1942 au théâtre Albert Hall de Londres, il distingua Nantes ».

Yannick Guin rappelle que « C'est de Chantenay (2) que la première liaison radio avec Londres a été établie, grâce à des membres du réseau de résistance Nemrod (3) ». Il continue « Ce n'est pas un simple monument souvenir. C'est aussi une promesse, un conseil pour faire vivre les souvenirs de résistance. L'amnésie collective n'est pas une réponse pour l'avenir. Quoiqu’il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra jamais. Nous sommes tous des enfants de l'Appel du 18 juin. Ce monument est un hommage mais aussi le symbole du passage de témoin entre les générations ici rassemblées».

Émeline, élève de terminale à Nantes, lit alors l'Appel du 18 juin. Puis le préfet vient au pupitre à son tour lire le message d'Hubert Falco, secrétaire d'État aux Anciens combattants (4). Dépôt de gerbes dont une Croix de Lorraine.

Sonnerie aux Morts, la Marseillaise, Chant des Partisans et enfin, moins connue mais entraînante, la Marche de la 2e DB.

(voir le site) de Françoise Boudier.

(1) Gravés sur le socle les mots du général de Gaulle venu à Nantes le 14 janvier 1945 pour la remise solennelle à la municipalité de la croix de Compagnon de la Libération : «Quelle émotion nous étreint tous aujourd’hui à Nantes dans cette grande ville libérée, dans cette grande ville exemplaire qui, dans les plus dures années de l’histoire de la France, a donné, en 1940, en 1941, en 1942, en 1943, en 1944 à la France entière, l’exemple de ce que sait faire une grande ville et bonne ville française quand elle est courageuse et résolue»

(2) Chantenay, commune voisine de Nantes à l'ouest, lui fut rattachée en 1908. Elle était peuplée alors surtout de Bretons immigrés de Basse-Bretagne.

(3) En décembre 1940 Honoré d’Estienne d’Orves, résistant de la première heure, revient de Londres et est débarqué à Plogoff. Une stèle y est scellée. Il s'installe à Nantes dans le quartier de Chantenay, où il organise un réseau de renseignement pour la Bretagne, le réseau Nemrod. Il établit la première liaison radio entre la France occupée et Londres. Une rue de l'île de Sein, une place et un quai du Guilvinec portent son nom.(Extrait de (voir le site) ). La maison de Chantenay, «Ty Brao», rue du Bois Haligan, porte une plaque commémorative et, sur le lointain pignon, une croix de Lorraine.

(4) (voir le site) de vie publique.fr qui donne la déclaration que fit M. Falco lors de la projection en avant première du film «L'appel du 18 juin, ce jour-là tout a changé», à Paris le 1er juin 2010. Hubert Falco avait fait le déplacement à l'Île de Sein la veille pour les deux jours de fête de commémoration. (voir notre article)


Maryvonne Cadiou


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