Quand la parole est forte ...
Débat à Ti ar Vro avec deux “cerveaux” de la culture occitane : Jean-Louis Blenet, président des Calendrettes (écoles en occitan) et comédien, Claude Alranq, professeur d'université, conteur, théoricien, dramaturge (26 pièces en occitan).
Belle leçon d'histoire et d'humanisme. L'Occitanie se compose de pays qui ont éé progressivement rattachés au royaume de France, le Languedoc au XIIIe, la Provence au XVe, la Gascogne au XVIe, Nice au XIXe ...
Le théâtre d'oc se décompose en trois grands domaines : le sacré, le comique, et la littérature (théâtre félibréen). Aujourd'hui,le théâtre en ooccitan a de nombreuses troupes amateurs (qui jouent des pastorales en Provence, à Nîmes, dans le Béarn...) et les troupes professionnelles sont au nombre de 7 dont la Rampe Tio, Gargamelle (Nîmes)...
“Jouer nous rendait à notre nature et à notre culture”, Claude s'enflamme. Il a rencontré 150 des 200 auteurs de théâtre ayant écrit en occitan entre 1939 et 1993. Au XXe siècle, le mouvement d'aspiration des peuples à plus de démocratie et de décolonisation, et en 1968, la libération du refoulé (culturel et sexuel), ont fait naître des compagnies, des textes, du spectacle. Mais 2010 semble un moment favorable, les moments de maintenance succédant aux moments de transgression.
“Le théâtre est un art de la langue et un des arts les plus structurés pour la langue. L'Etat français est raciste et culturicide”, martèle Jean-Louis Blenet. Pour preuve, sa compagnie professionnelle de théâtre en occitan (9 comédiens professionnels) a trente ans d'existence, et elle n'a été réconnue par la DRAC ... que l'année dernière.
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