Réunification bretonne : juste une mise au point du sénateur de Legge

Interview publié le 11/06/10 15:45 dans La réunification par Ronan Le Flécher pour ABP
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Dans l'équipe de Josselin de Rohan alors président du Conseil régional de Bretagne Dominique de Legge a pris la tête de l'opposition à Jean-Yves Le Drian entre 2004 et 2010.

Le sénateur UMP d'Ille-et-Vilaine et conseiller régional de Bretagne Dominique de Legge a souhaité apporter à ABP le 10 juin des précisions sur l'amendement portant son nom et tant décrié par l'emsav. Il a commenté les récentes discussions à l'Assemblée nationale sur le projet de loi de réforme territoriale.

"J'ai les textes sous les yeux et je vous confirme que l'article 12 bis tel que je l'avais fait voter au Sénat est dans la loi votée par l'Assemblée nationale", précise le sénateur.

Il se désolidarise aussitôt de l'initiative du vice-président UMP de l'Assemblée nationale Marc Le Fur et de cinq autres élus . "Là où il y a une confusion, c'est que quelques parlementaires bretons aient voulu toucher à cet article 12 en faisant en sorte que la région Pays de Loire n'ait pas son mot à dire. Cela ne pouvait pas passer", poursuit-il

L'élu UMP ose alors la comparaison suivante : "C'est exactement comme si les Pays de Loire demandaient l'annexion de l'Ille-et-Vilaine et qu'on n'allait pas demander l'avis de la Bretagne."

"En revanche, une intervention des communistes pour supprimer mon amendement a été rejetée", précise-t-il. "Il n'y a donc pas eu de novation de l'Assemblée nationale. La novation sénatoriale fait son chemin", se satisfait l'ancien chef de file de l'UMP au Conseil régional de Bretagne sous la précédente mandature. Sénateur, maire de la commune du Pertre (35) et conseiller régional de base, il ne siège plus depuis mars dernier dans la commission permanente de l'assemblée bretonne.


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Samedi 4 mai 2024

«Il est républicain catholique et breton séparatiste ; il voudrait voir la croix du Christ dominer l'échafaudage républicain de notre époque et la bannière de Bretagne marcher libre à coté du drapeau français.» Dominique Caillé Revue de Bretagne et Vendée (1890)

1844 Joseph Rousse n'a que 6 ans lorsque son compatriote Pitre-Chevalier, de Paimboeuf, publie sa Bretagne ancienne dont la conclusion sera considérée par les indépendantistes de la première moitié du XXe siècle comme un texte pionnier : «Après avoir résisté de toutes ses forces à la France pendant onze siècles, elle lui prodigue depuis trois autres siècles son sang, son or, ses produits et ses enfants … La Monarchie, la République, l'Empire, la Restauration et le gouvernement actuel n'ont rendu à la Bretagne que l'indifférence et l'oubli en retour de sa nationalité, de ses privilèges et de ses franchises … La France, en adoptant la Bretagne, a contracté des engagements qu'elle n'a pas remplis. Bien loin de la traiter en mère, elle l'a traitée en marâtre … »

Dans la conclusion moins virulente de l'édition de 1859, Pitre Chevalier établit la liste des bretons méritants du XIXe siècles, on y trouve Brizeux maître en poésie de Joseph Rousse et l'ancien député de Paimboeuf, l'amiral Leray.

Seul parmi les précurseurs de la cause bretonne, Pitre-Chevalier obtient grâce auprès du militant indépendantiste Olier Mordrel . Le doux poète Brizeux n'est pour lui que l'auteur d'une Mireille au rabais, sa Marie que Rousse admirait tant et qu'il voulait mettre dans la main du poète sur la statue qu'il voulait lui voir élevée sur une place de Nantes ! Mordrel, qui ne voyait en la plupart des hommes de lettres se réclamant de la matière celtique des Nostalgiques (seul Hersart de la Villemarqué échappe à ce jugement et mérite à ses yeux le qualificatif de Réveilleur) ignore Joseph Rousse qui côtoie pourtant l'auteur du Barzaz Breizh sans les salons de Madame Riom boulevard Delorme. Nantes est alors le lieu d'un fort mouvement intellectuel de renaissance bretonne d'où la langue n'est pas absente puisque Rousse semble t-il, entreprend de l'apprendre.

Dès son premier recueil de poésie Au Pays de Retz (1867), Joseph Rousse dans La chapelle Saint Gildas, fait rimer Pays de Retz et monts d'Arrée :

…/… Les Français, ô Bretons ! nous appelaient barbares. Brizeux, les connaissant, leur a rendu ce nom. Il avait vu chez eux que les grands cœurs sont rares, Et que l'intrigue et l'or seuls donnent le renon.

Dans les champs de Kerné résonnent les bombardes ; J'entends la harpe antique, aux montagnes d'Arez ; Le son d'un cor d'ivoire a réveillé les bardes. Depuis l'île de Sein jusqu'au pays de Retz. …/…

L'inspiration bretonne et le regret inavoué de ne pouvoir vivre dans une Bretagne libre ne quittera jamais son œuvre poétique (Poèmes italiens et bretons 1869, Chants d'un celte 1886, Poésies bretonnes 1882)

Son œuvre posthume Les Germanbrées (1912) en témoigne sur un ton moins nostalgique et plein d'espérance. Ainsi la chanson On dit que la vieille Bretagne … dédiée à sa fille (le chanoine Abel Soreau de Saint Stanislas où Rousse avait fait ses études mettra le texte en musique) :

On dit que la vieille Bretagne S'éteint et va bientôt mourir ; Pourtant j'ai vu dans la campagne La bruyère et l'ajonc fleurir. La jeunesse est joyeuse et forte ; Le blé noir couvre les sillons. Non, la Bretagne n'est pas morte, Non, nous ne sommes pas les derniers des Bretons ! …/…

Plus encore, sa Plainte des bretons a des accents de révolte qui sonne comme la malédiction rouge aux francs du An Alac'h du Barzaz Breizh :

Jadis la Bretagne était fière ; Son drapeau flottait respecté, Sur la mer bleue et sur la terre, Au soleil de la liberté. Pour la richesse et la puissance, Ses ducs marchaient égaux des rois. Maudit soit le jour où la France Soumit la Bretagne à ses lois !

A lire : Jakeza Le Lay Joseph Rousse poète breton Editions Hor Yezh 1995

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