Le Bro Gozh ma Zadoù, une réponse à l'oncle Sam !

Enquete publié le 30/05/10 14:01 dans Cultures par Philippe Argouarch pour Philippe Argouarch
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Le père et le fils James à l'origine de l'hymne national du Pays de Galles.
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Le livre en gallois de Griffiths sur l'hymne national du Pays de Galles.
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Alan Stivell chante le bro gozh au stade de France lors de la coupe de France 2009
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Hier à Lesneven, à l'occasion de la fête du Bro Gozh, le Gallois et grand ami de la Bretagne Gwyn Griffiths, qui est aussi notre correspondant ABP au Pays de Galles, a raconté la genèse de l'hymne national gallois Hen Wlad Fy Nhadau (Vieille terre de mes pères), dont une version est devenue l'hymne de la Cornouailles britannique, le Bro Goth Agan Tasow et une autre l'hymne national de la Bretagne, le Bro Gozh ma Zadoù.

James James aurait imaginé l'air de la chanson tandis qu'il se promenait sur les rives du fleuve Rhondda en réponse à son oncle qui leur demandait de le rejoindre en Amérique où il avait émigré, a expliqué Gwynn Griffiths. En gros le texte est une réponse à l'oncle Sam ! «On aime trop le pays de nos pères pour le quitter». Le père, un tisserand et poète de Pontypridd, aurait composé les paroles, et le fils la musique. Comme l'a indiqué hier Gwyn, l'air, initialement appelé Glan Rhondda (les rives du fleuve Rhondda), était à l'origine une danse, une jig pour être plus précis. Elle fut jouée pour la première fois en janvier ou février 1856.

William Jenkyn Jones, un missionnaire protestant travaillant à Quimper de 1888 à 1925 (voir le site) , a publié une première traduction en breton dans un recueil de cantiques, Telen ar C'Hristen (La harpe des Chrétiens). C'est donc lui qui a importé et adapté le Hen Wlad Fy Nhadau en breton. Peu après, le jeune poète breton Taldir (Fañch Jaffrennoù) publia sa propre traduction qui est à l'origine du texte breton actuel.


Hier soir à Lesneven 220 choristes ont chanté le Bro Gozh ma Zadoù lors d'un grand concert de clôture des festivités qui ont accompagné l'anniversaire du Bro Gozh.


Les paroles en breton du Bro Gozh ma Zadoù

Ni, Breizhiz a galon, karomp hon gwir Vro !

Brudet eo an Arvor dre ar bed tro-do.

Dispont kreiz ar brezel, hon tadoù ken mat,

A skuilhas eviti o gwad.

Chorus

O Breizh ! ma Bro ! Me 'gar ma Bro. (Oh Brittany, my country ! I love my crountry.)

Tra ma vo 'r mor 'vel mur 'n he zro. (As long as the sea will be a wall around her.)

Ra vezo digabestr ma Bro ! (Be free my country!)

Breizh, douar ar sent kozh, douar ar varzhed,

N'eus Bro all a garan kement 'barzh ar bed.

Pep menez, pep traoñienn, d'am c'halon zo kaer,

Enno 'kousk meur a Vreizhad taer !

Chorus

Ar Vretoned zo tud kalet ha kreñv,

N'eus pobl ken kalonek a-zindan an neñv,

Gwerz trist, son dudius a ziwan eno,

O ! pegen kaer ec'h out, ma Bro !

Chorus

Mar d'eo bet trec'het Breizh er brezelioù bras,

He yezh a zo bepred ken bev ha biskoazh ;

He c'halon virvidig a lamm c'hoazh 'n he c'hreiz,

Dihunet out bremañ ma Breizh !


Traduction française (voir le site)

Nous Bretons de coeur, nous aimons notre vrai pays !

L'Arvor est renommée à travers le monde.

Sans peur au coeur de la guerre, nos ancêtres si bons

Versèrent leur sang pour elle.

O Bretagne, mon pays, que j'aime mon pays

Tant que la mer sera comme un mur autour d'elle.

Sois libre, mon pays !

Bretagne, terre des vieux saints, terre des bardes,

Il n'est d'autre pays au monde que j'aime autant ;

Chaque montagne, chaque vallée est chère à mon coeur.

En elles dort plus d'un Breton héroïque !

O Bretagne, mon pays, que j'aime mon pays

Tant que la mer sera comme un mur autour d'elle.

Sois libre, mon pays !

Les Bretons sont des gens durs et forts ;

Aucun peuple n'est aussi ardent sous les cieux ;

Complainte triste ou chant plaisant éclosent en eux.

O ! Combien tu es belle, ma patrie !

O Bretagne, mon pays, que j'aime mon pays

Tant que la mer sera comme un mur autour d'elle.

Sois libre, mon pays !

Si autrefois Bretagne, tu as fléchi durant les guerres,

Sa langue est restée vivante à jamais ;

Son coeur ardent tressaille encore en son sein,

Tu es réveillée maintenant ma Bretagne !

Philippe Argouarch

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