De la Tamm Kreiz à la Redadeg en passant par la musique de rue à Brest avant Morlaix et Juc'h, durant la «Fête de la Bretagne», il est au four et au moulin. Quoi de plus normal pour le vice-président en charge de la culture au Conseil régional qui se prénomme... Le Boulanger ?
Professeur d'université, acteur associatif au long cours et nouveau venu dans l'équipe Le Drian, Jean-Michel Le Boulanger entreprend un Tro Breizh des acteurs culturels. Première étape demain dans le pays de Brest. Une question nous vient à l'esprit : où est passée la Saint Yves ?
ABP - Pourquoi la Région a-t-elle abandonné cette année le nom de «Fest Yves/Gouel Erwan» ?
Jean-Michel Le Boulanger - Le nom «Fête de la Bretagne» est plus fédérateur, même si Saint Yves est considéré comme le saint patron de la Bretagne. La fête a lieu à l'occasion de la Saint Yves, mais pas uniquement ce jour-là.
Quel objectif vise donc le Conseil régional de Bretagne ?
La «Fête de la Bretagne» est surtout la fête de la diversité culturelle et associative de la Bretagne. La Bretagne a de nombreuses singularités, à commencer par la diversité culturelle. S'y ajoute le fait associatif. Il faut encourager cette grande richesse du vivre ensemble, cette « bénévole attitude ». C'est ainsi qu'on participe à la construction d'une identité dynamique.
Le côté fête nationale ne semble pas du tout assumé ici, contrairement à chez nos voisins celtes.
L'histoire de la Bretagne n'est pas celle de l'Irlande ou de l'Écosse. Il n'y a pas de raison de faire du copier-coller. À titre personnel, je n'ai pas peur du terme fête nationale. Il est utilisé par d'autres régions européennes dans des régimes plus décentralisés. Mais, je ne fais pas de fixation sur le nom.
Cette fête a-t-elle vocation à durer ?
C'est un projet de longue haleine. L'espoir que l'on peut avoir, c'est que cela devienne véritablement la «Fête de la Bretagne», non pas simplement sur une journée, mais sur une semaine entière permettant à la vitalité de s'exprimer.
Et vous-même, que ferez-vous le 19 mai ?
J'ai toute une palanquée de réunions à Rennes. Ce ne sera pas trop la fête ! Le 14 mai, je serai à Saint-Brieuc pour la Tamm Kreiz, et le lendemain à Pontivy à l'arrivée de la Redadeg. Le 16, ce sera Brest pour la musique de rue, puis Morlaix le 22. Je vais aussi au Juc'h, une petite commune qui a signé la charte Ya d'ar Brezhoneg.
Pas de passage en Loire-Atlantique ?
Ce sera sans doute pour l'année prochaine ou celle d'après.
La Loire-Atlantique, parlons-en. Trouvez-vous normal de l'associer à la Fête de la Bretagne ?
Pour moi, cela ne fait même pas discussion. Vous savez, je siégeais au Conseil culturel de Bretagne avant d'être élu. Cela va donc de soi. La vie culturelle en Bretagne se fait évidemment à cinq départements au-delà des découpages politiques.
■«Whoopee ! c'est la St Patrick (et la Ste Patricia, s'il vous plaît) le 17 mars ! En Irlande, oublier cette date équivaudrait à oublier le 14 juillet pour un Français.»
Et effectivement Fañch Kerrain a bien raison de dénoncer cette nouvelle appellation de la St Yves qui sous le terme de «Fête de la Bretagne» (la Bretagne B4 ?) tend à minorer la portée «internationale» de la fête de St Yves , comme si l'on voulait substituer l'expression «Fête de l'Irlande» à la St Patrick célébrée aussi par les 40 M de descendants irlandais aux USA.
Encore une fois nos élus jacobins ont «finement» bidouillés leur label:
-Ils se mettent en règle avec notre laïcité en escamotant le SAINT Yves.
-Ils laissent planer l'équivoque sur le mot «Bretagne» (à 4 ou 5 départements ?) en prenant soin de ne pas opter pour «la fête NATIONALE de la Bretagne».
Déjà dans le célèbre cantique à St Anne (patronne de la Bretagne), le clergé avait déjà troqué la phrase «..Et béni tes bretons » par «..Et béni tes enfants».
Ainsi, inlassablement, comme pour le supplice du garrot espagnol jacobins et clergé continuent à étrangler l'identité bretonne.
Fête de la Bretagne, vous parlez d'un nom. Aucun chance que cela fonctionne. La capacité de nuisance de ces dinosaures est stupéfiante. Plus has been tu meurs. Et le tout «en français» et en cours de route.
Une preuve de plus que Le Drian n'a pas l'audace qu'il prétend avoir, ni l'autonomie.
Cette fête sera un flop. Il faut une âme pour toute action collective. Et la Saint Yves avait cette âme. On a coupé «Saint» sombrant ainsi dans l'obséquiosité hallucinante envers la France combiste. Enfin on sucre Yves.
Rassurons nous, le 14 jullet nous aurons de beaux feux d'artifice pour amuser les touristes dans la réserve indienne et folklorique qu'est devenue notre pauvre pays. Et le meilleur, c'est que les indigènes sont très heureux de leur sort.
Quant au terme «national» pour qualifier la St Yves ou le Bro gozh ou notre pays, ce devrait être la norme et non une exception , à moins de considérer la Bretagne comme une région française parmi d'autres.
Ce que nous devrons obtenir maintenant c'est un jour férié le 19 mai. Ce mois n'en est pas à un de plus ou de moins... En Cornouailles britannique certaines administrations (mairies) l'ont déjà obtenu pour la Saint Piran. Voir ABP en anglais Voir le site