Grain de sable. L'expérience d'une association citoyenne

50 personnes ce jeudi soir à Arzano, un exposé clair et synthétique de Bernard Guilleux, de l'association Grain de sable dans le Maine et Loire. Points communs avec Arzano : le même carrier (groupe Pigeon), la taille de la communes (1200 habitants) le même tonnage annuel (300 000 tonnes), un camping trois étoiles à proximité, un établissement scolaire et une association qui se bat pour l'environnement et le cadre de vie (Grain de sable et Ellé vivante). Les nuisances dues au bruit, au passage des camions, à la pollution par les hydrocarbures (fuites, gaz d'échappement), les poussières sont identiques. Un camion toutes les cinq minutes.

Les différences : dans le Maine et Loire, extraction de sable sur un site faisant l'objet de six arrêtés préfectoraux avec des anciennes galeries de mines, 150 habitations riveraines de la carrière, une équipe municipale et une communauté de communes ayant voté pour la carrière et ayant caché à la population ce projet. L'association Grain de sable a été créée juste après le début de l'enquête publique. Un dossier de 35 pages a été donné au commissaire enquêteur. Le projet est une extension, au delà de la route d'une carrière existante. La remise en état a été catastrophique : pas de repousse d'herbe, stockage de béton, goudron ... L'irrigation ne se fait plus.

A Arzano, les poussières peuvent être extrêmement toxiques et entraîner la mort de la faune aquatique, les explosions (risques technologiques) endommagent de façon irrémédiables nappes phréatiques et sources.

Les solutions : recycler les matériaux de construction, séparer sable et graviers dans les déconstructions des grands ensembles, comme cela se fait déjà.

Le débat tourne ensuite autour des arguments que peuvent avoir les gens favorables à la carrière, sachant que l'argument de l'emploi et de la TPU ne fonctionnent pas. Comment attirer des populations dans une commune où les camions passent sans arrêt ? Des parents parlent de retirer leurs enfants de l'école si la carrière se faisait. Comment trouver un repreneur pour le CIALE (le centre d'accueil de 60 lits du bourg qui est inoccupé pour le moment) avec une carrière à proximité ?

Lors de l'enquête publique, les citoyens sont amenés à se prononcer lors de cinq demi-journées, il faut utiliser des arguments différents et importants, et être nombreux à apporter ses remarques. De nombreux textes de lois ne sont pas suffisamment utilisés, comme la Charte de l'environnement.

Échanges fructueux, poursuivis autour d'un verre. Bernard Guilleux était chaleureusement remercié par toute l'équipe, qui mettra bien sûr ses précieux conseils à contribution.

Prochain rendez-vous d'Ellé vivante : le jeudi 3 juin à 20 h 30 à la salle municipale de Riec, en présence de J.P. Guyomarc'h, biologiste d'Eau et Rivières et du Dr Lesné sur le thème : "Une salade d'algues vertes ? "