Le Drian, diviseur de la Gauche

Communiqué de presse publié le 16/03/10 9:28 dans Elections 2010 par Mona Bras pour UDB
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Contrairement à l'attitude adoptée par le PS dans toutes les autres régions, contrairement même à l'attitude que Le Drian avait adoptée en 2004, ce dernier a refusé ce lundi la règle démocratique et républicaine de la proportionnelle pour réaliser la fusion entre sa liste et celle d'Europe Écologie.

Tout prouve que Le Drian avait décidé de longue date que la fusion ne se ferait pas. Hier soir, dès 22 h, le PS collait à Rennes les affiches du second tour (tout était donc déjà programmé). Non sans morgue il entendait mettre sur le quota d'Europe Écologie les 4 personnalités étiquetées écolo qu'il avait embarquées sur sa liste pour tenter de mettre Europe Écologie Bretagne sous la barre des 10 %, ce qu'il savait évidemment inacceptable de notre part. Le message était clair : dans un scrutin pourtant à 2 tours, ne pas rallier son panache dès le 1er tour était un crime de lèse-majesté.

Il n'a pas varié de cette position de 10 h du matin à 19 h 30, heure à laquelle il a lancé l'impression de ses bulletins de vote, nous obligeant à faire de même.

Le Drian porte donc l'entière responsabilité de l'échec de la fusion. Cette attitude a provoqué un réel désarroi chez plusieurs secrétaires fédéraux PS (Thierry Burlot dans le 22, Gwendal Rouillard, pourtant ancien assistant parlementaire de Le Drian, dans le 56)... et chez Marylise Lebranchu, qui est tentée d'interpréter le comportement de Le Drian comme une volonté d'affaiblir Aubry dans ses ambitions de candidature à la présidentielle de 2012 (Le Drian s'y opposant). Tous sont conscients des conséquences de cette stratégie de division pour les scrutins à venir.

Europe Écologie Bretagne sera donc présente au second tour avec une liste maintenue à l'identique.

Le passage de 11 à 3 listes devrait se traduire pour les 3 listes par une augmentation mécanique de leurs scores respectifs (les 8 listes éliminées ont totalisé 28 % des suffrages). Pour Europe Écologie Bretagne, un score de 15 % le 21 mars (représentant par rapport aux 12,2 % du 14 mars un gain de 10 % du total des voix recueillies par les 8 listes éliminées) donnerait 9 ou 10 élus, un score de 20 % donnerait 12 ou 13 élus (soit davantage que ce que Le Drian nous consentait en niant notre représentativité réelle du premier tour).


Pour rappel, le meilleur score obtenu par Europe Écologie le 14 mars est de 17,5 % en Rhône-Alpes (avec le cas particulier de la Corse où la liste autonomiste soutenue par Régions et Peuples Solidaires, donc l'UDB, a obtenu 18,5 %).

Le 21 mars la Région Bretagne peut donner son meilleur score aux écologistes et aux autonomistes, un score qui serait historique.

La mobilisation des militants de l'UDB et de tous les militants Europe Écologie Bretagne cette semaine en vaut donc la peine. Nous n'avons que quelques jours. Faisons fonctionner tous nos réseaux.

Le deuxième enjeu est que la victoire de Le Drian, qui ne fait aucun doute (il est important d'en être conscient pour convaincre les hésitants à choisir le vote Europe Écologie le 21 mars), soit une victoire à la Pyrrhus, avec une majorité non pas absolue mais relative, c'est-à-dire de moins de 50 %.

La faute politique de Le Drian, diviseur de la gauche, peut constituer un accélérateur historique dans l'affirmation de l'écologie et de l'autonomisme comme 3e force politique en Bretagne. Nous vivons des moments assez difficiles humainement mais également exaltants. Une nouvelle page de l'histoire politique de la Bretagne s'écrira peut-être dimanche.

Christian Guyonvarc'h
Numéro deux
sur la liste Europe Écologie Bretagne dans le Morbihan


Vos commentaires :
Jeudi 2 mai 2024
Il est vrai que «...Les Bretons sont légitimistes et soumis.», la religion, vivace en Bretagne n'y est pas étrangère.

Il est cependant prévisible que la gauche majoritaire dans les collectivités locales ne se privera pas d'imputer à l'état «UMP» de Sarkozy la responsabilité des hausses d'impots locaux consécutives aux «cadeaux fiscaux» (forcément !) et à la «pingrerie» de l'Etat.

C'est un argument sur lequel l'opposition surfera sans discontinuer jusqu'aux Présidentielles et qui aboutira (peut-être ?) à l'élection d'un candidat de gauche qui, comme Mitterrand en 1982 se heurtera au «principe de la réalité», à savoir que les caisses sont vides.

Les collectivités locales gagneront en «autonomie (!) budgétaire» pour gérer le «sale boulot»: RSA, social, personnes âgées, investissements publics (74% des dépenses nationales).

Bien entendu le pouvoir central qui entend bien être le dernier à subir la paupérisation générale du pays ne réduira que parcimonieusement son train de vie (12% du budget soit 30Mds€) et ne renoncera pas à ses projets grandioses d'aménagement de la capitale (35 Mds€ du «Grand Paris») tout en ménageant les fonctionnaires d'Etat qui constituent sa garde rapprochée et pérennise le système jacobin. Devant l'impéripétie pécunière inévitable de l'Etat, nous pourrions attendre des Régions (entr'autres) une réclamation intransigeante à plus de compétences et pouvoirs locaux pour atteindre la norme des pays voisins.

Gageons qu'il n'en sera rien, car la Gauche adhère totalement au système centraliste et trouvera bien plus électoralement «rentable» d'accuser la droite au pouvoir de tous les maux.

Un journaliste avait écrit il y aune dizaine d'années un bouquin expliquant que la Gauche ne tenait pas à remporter les Présidentielles car trop exposé à tous les em....le satut d'opposition étant bien plus confortable.

Devant ce que j'oserai appeler une telle «connivence», le citoyen est bien vulnérable.

Et Burban Xavier a bien raison d'appeler à la «résistance civile».

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