Contrairement à l'attitude adoptée par le PS dans toutes les autres régions, contrairement même à l'attitude que Le Drian avait adoptée en 2004, ce dernier a refusé ce lundi la règle démocratique et républicaine de la proportionnelle pour réaliser la fusion entre sa liste et celle d'Europe Écologie.
Tout prouve que Le Drian avait décidé de longue date que la fusion ne se ferait pas. Hier soir, dès 22 h, le PS collait à Rennes les affiches du second tour (tout était donc déjà programmé). Non sans morgue il entendait mettre sur le quota d'Europe Écologie les 4 personnalités étiquetées écolo qu'il avait embarquées sur sa liste pour tenter de mettre Europe Écologie Bretagne sous la barre des 10 %, ce qu'il savait évidemment inacceptable de notre part. Le message était clair : dans un scrutin pourtant à 2 tours, ne pas rallier son panache dès le 1er tour était un crime de lèse-majesté.
Il n'a pas varié de cette position de 10 h du matin à 19 h 30, heure à laquelle il a lancé l'impression de ses bulletins de vote, nous obligeant à faire de même.
Le Drian porte donc l'entière responsabilité de l'échec de la fusion. Cette attitude a provoqué un réel désarroi chez plusieurs secrétaires fédéraux PS (Thierry Burlot dans le 22, Gwendal Rouillard, pourtant ancien assistant parlementaire de Le Drian, dans le 56)... et chez Marylise Lebranchu, qui est tentée d'interpréter le comportement de Le Drian comme une volonté d'affaiblir Aubry dans ses ambitions de candidature à la présidentielle de 2012 (Le Drian s'y opposant). Tous sont conscients des conséquences de cette stratégie de division pour les scrutins à venir.
Europe Écologie Bretagne sera donc présente au second tour avec une liste maintenue à l'identique.
Le passage de 11 à 3 listes devrait se traduire pour les 3 listes par une augmentation mécanique de leurs scores respectifs (les 8 listes éliminées ont totalisé 28 % des suffrages). Pour Europe Écologie Bretagne, un score de 15 % le 21 mars (représentant par rapport aux 12,2 % du 14 mars un gain de 10 % du total des voix recueillies par les 8 listes éliminées) donnerait 9 ou 10 élus, un score de 20 % donnerait 12 ou 13 élus (soit davantage que ce que Le Drian nous consentait en niant notre représentativité réelle du premier tour).
Pour rappel, le meilleur score obtenu par Europe Écologie le 14 mars est de 17,5 % en Rhône-Alpes (avec le cas particulier de la Corse où la liste autonomiste soutenue par Régions et Peuples Solidaires, donc l'UDB, a obtenu 18,5 %).
Le 21 mars la Région Bretagne peut donner son meilleur score aux écologistes et aux autonomistes, un score qui serait historique.
La mobilisation des militants de l'UDB et de tous les militants Europe Écologie Bretagne cette semaine en vaut donc la peine. Nous n'avons que quelques jours. Faisons fonctionner tous nos réseaux.
Le deuxième enjeu est que la victoire de Le Drian, qui ne fait aucun doute (il est important d'en être conscient pour convaincre les hésitants à choisir le vote Europe Écologie le 21 mars), soit une victoire à la Pyrrhus, avec une majorité non pas absolue mais relative, c'est-à-dire de moins de 50 %.
La faute politique de Le Drian, diviseur de la gauche, peut constituer un accélérateur historique dans l'affirmation de l'écologie et de l'autonomisme comme 3e force politique en Bretagne. Nous vivons des moments assez difficiles humainement mais également exaltants. Une nouvelle page de l'histoire politique de la Bretagne s'écrira peut-être dimanche.
Christian Guyonvarc'h
Numéro deux
sur la liste Europe Écologie Bretagne dans le Morbihan
Mais le meilleur étant que ce désir de coller au train socialiste français soit payé à coups de trahison. Au moins c'est clair !
Soyons sûr que lorsque le deuxième tour sera clos, le jeu des chaises musicales mettra tout le monde d'accord. L'UDB pourra alors «tourner la page».
Je ne crois qu'en un parti breton, totalement et uniquement. Ces élections ont montré que les ambiguïtés y compris chez Troadec sont mortelles.
JYLD n'avait pas eu cette attitude aux élections régionales de 2004 , le politicien issu du sérail revient aux méthodes du système hégémonique à l'instar des partis qu'il a évincé de la scène politique PC , PRG ...ect... Le PS est arrogant malgré une abstention de 51°/° cette fois . L'allié VERT - UDB société civile devenait encombrant d'ou cette situation pour le second tour . Cependant, les électeurs ont accordé 60 °/° au personnel politique qui les gouverne depuis 40 années UMP et PS , ce mode binaire a fait ses preuves pour les idées et les résultats négatifs de la conduite des affaires : chomage , précarité , pauvreté rampante des ménages , abandon des + jeunes à la misère 27°/° des jeunes sans emplois ....,le système doit s'entretenir c'est pourquoi les moyens médiatiques et le discours convenu trouvent encore écho parmi les votants .... UMP et le PS le savent , ils ont besoin d'etre adversaires pour exister . Les Bretons sont légitimistes et soumis , nous devions nous y attendre , c'est une permanence dans cette population . Il est vrai que le quotidien de nombre d'entre-eux est ardu , la réalité économique cruelle .....
Pourtant, cette dernière élection permettra au personnel politique Vert UDB de s'affirmer face à un appareil socialiste qui a échoué et sans projet novateur pour la Bretagne . C'est peut-etre une chance d'élaborer un dessin politique hors système ....Cette stratégie de se compter a été la bonne en dépit du sacrifice pour ces 2 organisations d'obtenir que peu de sièges au Conseil Régional de Bretagne administrative , nous commençons à nous émanciper de la tutelle socialiste et de ses affres ....JYLD sera élu confortablement 55°/° des suffrages sera probablement atteint et le mépris sera total . Je ne suis pas déçu par l'alliance Vert UDB et société civile , nous nous connaissons mieux et sommes proche du peuple ouvrier , salarié , employé , agriculteurs , pecheur dans la difficulté . Nous pouvons etre une alternative et un espoir en Bretagne . Ceux qui ont été dès le 1er Tour sur la liste du sortant désanchanteront et butteront sur des problèmes mineurs . La réunification de la Bretagne et le sauvetage de la langue bretonne promesses répétées des socialistes resteront lettres mortes . Par nous-memes nous y parviendront sur les sujets du quotidien et la question bretonne .Je sais pour qui je ne voterai pas et plus demain au second tour . Il y aura des mécomptes dans les scrutins locaux à venir pour le PS !
Il est cependant prévisible que la gauche majoritaire dans les collectivités locales ne se privera pas d'imputer à l'état «UMP» de Sarkozy la responsabilité des hausses d'impots locaux consécutives aux «cadeaux fiscaux» (forcément !) et à la «pingrerie» de l'Etat.
C'est un argument sur lequel l'opposition surfera sans discontinuer jusqu'aux Présidentielles et qui aboutira (peut-être ?) à l'élection d'un candidat de gauche qui, comme Mitterrand en 1982 se heurtera au «principe de la réalité», à savoir que les caisses sont vides.
Les collectivités locales gagneront en «autonomie (!) budgétaire» pour gérer le «sale boulot»: RSA, social, personnes âgées, investissements publics (74% des dépenses nationales).
Bien entendu le pouvoir central qui entend bien être le dernier à subir la paupérisation générale du pays ne réduira que parcimonieusement son train de vie (12% du budget soit 30Mds€) et ne renoncera pas à ses projets grandioses d'aménagement de la capitale (35 Mds€ du «Grand Paris») tout en ménageant les fonctionnaires d'Etat qui constituent sa garde rapprochée et pérennise le système jacobin. Devant l'impéripétie pécunière inévitable de l'Etat, nous pourrions attendre des Régions (entr'autres) une réclamation intransigeante à plus de compétences et pouvoirs locaux pour atteindre la norme des pays voisins.
Gageons qu'il n'en sera rien, car la Gauche adhère totalement au système centraliste et trouvera bien plus électoralement «rentable» d'accuser la droite au pouvoir de tous les maux.
Un journaliste avait écrit il y aune dizaine d'années un bouquin expliquant que la Gauche ne tenait pas à remporter les Présidentielles car trop exposé à tous les em....le satut d'opposition étant bien plus confortable.
Devant ce que j'oserai appeler une telle «connivence», le citoyen est bien vulnérable.
Et Burban Xavier a bien raison d'appeler à la «résistance civile».