Le maire de La Remaudière agressé lors de la fresque pour la réunification de la Bretagne

Enquete publié le 2/03/10 3:04 dans La réunification par Philippe Argouarch pour ABP
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Alain Coraud
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Les militants d'Adsav devant l'entrée du lieu de rassemblement.

Le maire de La Remaudière, Alain Coraud, un ardent partisan de la Réunification de la Bretagne et opposé à la labellisation "Vins de Loire" du Muscadet breton, élu maire en 2008, a été agressé par des militants d'extrême gauche à l'entrée du rassemblement pour la réunification de la Bretagne, samedi dernier sur l'Île de Nantes.

Alors qu'il arrivait sur les lieux où devait se composer la fresque humaine, il aperçut entre dix et quinze jeunes habillés en noir et portant des foulards qui leur cachaient une partie du visage. Intrigué, le maire leur demanda ce qu'ils faisaient là : On lui répondit "qu'ils étaient là pour empêcher l'extrême droite de participer". Des échanges s'ensuivirent, M. Coraud, qui lui-même est un modéré, élu sur une liste centre droit, déclara que "la réunification était l'affaire de tous".

C'est à ce moment qu'Alan Coraud – dont le passé de militant breton déterminé est justement rappelé dans le dernier numéro du magazine Bretons (il a fait 15 mois de prison ferme dans les années 1980 pour insoumission politique et fut même défendu par Amnesty International) – que ce service d'ordre ne semblait pas reconnaître, a été agressé par un des membres du commando.

"À ce moment j'ai reçu des coups de pieds dans les jambes et même dans les cuisses. Mes jambes me font toujours mal, bien que les douleurs soient tolérables" a déclaré à ABP Monsieur le Maire – que nous avions interviewé et filmé récemment (voir notre article).

Le comble c'est que le courageux élu – qui a fait adopter le Gwenn ha Du, dès le premier jour de son mandat (il flotte sur le fronton de sa mairie au côté du tricolore) – vient de faire voter par le conseil municipal de La Remaudière, un voeu pour la réunification – ce qui, pour le moment, est assez rare au sud de la Loire.

On imagine l'étonnement d'Alan Coraud. Il semble toutefois avoir gardé son sang froid. Voyant le degré d'immaturité de ceux à qui il avait affaire et l'énervement de son épouse, il quitta les lieux : "Mon épouse, qui assistait à la scène, étant en état de choc, nous avons alors rejoint la lettre H de la fresque qui nous avait été assignée. Plus tard, après la dispersion, j'ai souhaité parler avec le groupe qui était toujours là. Je leur ai demandé de quelle affiliation politique ils étaient. Un des individus répondit qu'il était de Breizistance-PSB (Parti Socialiste Breton). Je leur ai expliqué à nouveau que j'étais démocrate et pour la liberté d'expression pour tous. Un des individus m'a alors répondu que lui n'était pas démocrate du tout et retournant le revers de son blouson noir il me montra son pin's : une étoile rouge avec la faucille et le marteau".

Paul Loret, président de l'association Bretagne Réunie a déclaré à l'ABP qu'aucun service d'ordre n'avait été commandité. Le collectif 44=Breizh, co-organisateur de l'événement, a par contre admis avoir organisé ce service d'ordre. Un certain nombre de militants de 44=Breizh sont aussi membres du groupe d'extrême gauche pro-réunification Breizistance-PSB.

Un des amis d'Alan a commenté : "C'est un peu comme si un résistant de la seconde guerre mondiale était convié à une cérémonie de commémoration et que, au lieu de recevoir les honneurs et le respect qui lui sont dus, il se faisait tabasser par de jeunes voyous".


Mise à Jour du 6 mars

Suite à la publication de cet article, nous avons appris que 44=Breizh n'a prononcé aucune excuse à l'encontre d'Alan Coraud. Tout au contraire, M. Coraud nous signale une tentative de manipulation en guise de justification de l'agression. 44=Breizh a publié sur son blog des photos montrant les Coraud passant devant le groupe des militants d'Adsav. Coraud dénonce une interprétation frauduleuse des photos. L 'article du blog annonce que les Coraud auraient fraternisé avec ce parti et même tenté de faire entrer les militants d'Adsav – ce qui, d'après 44=Breizh, aurait entrainé la réaction du service d'ordre. Le maire s'est déclaré abasourdi devant cette "tentative honteuse de manipulation afin d'essayer de se justifier d'un acte odieux" (l'agression d'un élu du peuple). La photo ne montrant rien de tout cela, et devant une telle manipulation digne de l'époque des soviets où des dirigeants envoyés aux goulags étaient découpés des photos officielles, M. le Maire nous a déclaré vouloir porter plainte. Même si Alan Coraud avait discuté avec Adsav, avant d'enter, cela donne-t-il le droit au service d'ordre de l'agresser physiquement ?


Mise à Jour du 7 mars

Nous avons reçu ce communiqué du maire de La Remaudière :

L'association du mensonge, de la violence et du caviardage photographique fait partie des innovations apportées par les totalitarismes du 20e siècle. Bien que très attaché à la sauvegarde des richesses du passé, je constate sans aucun plaisir l'existence de groupes qui vénèrent encore avec nostalgie ces idéologies de mort.

Un de ces groupes m'a interpellé lors de la grande fresque "44=BZH", le 27 février dernier à Nantes. J'avais eu le tort de m'interposer entre deux groupes de nostalgies symétriques.

Pour un élu responsable, confronter les points de vue opposés afin de trouver des solutions est une seconde nature. Mais la nature, malgré les exhortations écologiques, est encore considérée par ces survivants de l'ancien monde comme une force hostile.

Je m'en tire avec quelques contusions, des insultes réitérées et des photos truquées. Je suis publiquement accusé de dialogue. On me soupçonne de perturber les jeux du mensonge et de la violence. Que les Robespierre aux petits pieds se rassurent ; je plaide coupable.

Les derniers dinosaures se prennent pour de jeunes tigres. Je trouve cela grotesque et je les plains.

Alan Coraud, maire de La Remaudière.

Philippe Argouarch


Vos commentaires :
Samedi 4 mai 2024
la mise à jour du 7 mars est limite diffamante : «idéologies de mort» «nostalgies symétriques» ; Adsav le parti du peuple breton se revendique du nationalisme (un nationalisme défensif respectueux des autres peuples) et non du nazisme ou du fascisme ; le nationalisme ou le patriotisme a toujours existé dans l'histoire des peuples (le droit à la défense des siens) contrairement à d'autres idéologies venues sur le tard
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