Il y a 16 ans : l'incendie du Parlement de Bretagne

Communiqué de presse publié le 4/02/10 4:01 dans Justice et injustices par Gérard Gautier pour Gérard Gautier
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N'oublions jamais !

Il y a 16 ans, dans la nuit du 4 au 5 février 1994, le Palais de Justice de Rennes fut transformé en brasier. Un monument symbole de la Bretagne disparut pour, dès le lendemain, redevenir, par la “magie des flammes”, pour un temps Parlement de Bretagne.

La veille avait eu lieu la signature officielle du contrat de plan État-Région. Le chef du gouvernement, Édouard Balladur, était accompagné de six de ses principaux ministres dont Charles Pasqua, ministre de l'Intérieur, Pierre Méhaignerie, Garde des Sceaux et Jean Puesch, ministre de la Pêche.

Aussitôt ont été montrés du doigt, comme « responsables » boucs émissaires, le concierge - seul mis en examen - et les marins pêcheurs. Depuis, l'enquête a été close et le concierge a « bénéficié » d'un non-lieu annoncé.

Il y a eu, immédiatement, une volonté d'occulter la vérité sur cette affaire. Le doute subsiste donc toujours. Ainsi lors de l'émission sur Europe1 «Ecolographie» du samedi 29 octobre 2005 de Michel Field, Noêl Mamère, député Vert de la Gironde, a mis en cause la responsabilité «des agriculteurs» dans cette catastrophe et a regretté que des poursuites n'aient pas été engagées à leur encontre. ( ?)

Même un magazine habituellement sérieux comme Historia, dans son numéro spécial - septembre, octobre 2009 - consacré à La Bretagne sur le thème « Bretagne : terre de solidarités » et particulièrement dans l'article consacré à l'incendie du Parlement de Bretagne, s'est prêté à la « désinformation de cette affaire » en ne citant, par exemple – ce qui n'est pas faire œuvre de volonté de rechercher la vérité – que le livre de « curieux chercheurs du CNRS »

A la veille des élections régionales qui vont amener des élus à « défendre », en principe, « les intérêts de la Bretagne et des Bretons », il n'est pas inintéressant de rappeler que la demande de création d'une commission d'enquête administrative destinée à établir le niveau des responsabilités impliquées, et cela au plus haut niveau, avait été rejetée par le président Yvon Bourges qui reprocha à son auteur, lapsus révélateur, «de ne pas avoir le sens de l'État». De là à considérer qu'il y avait une affaire d'État !

A noter que sur les 83 conseillers régionaux, seuls 21 apportèrent leur soutien à cette demande : 10 des Verts, Génération Écologie, Bretagne Écologie, 7 du Front National, 2 du PS, 1 du RPR et 1 du CDS…

Alors, n'oublions jamais !

Gérard GAUTIER

Auteur des livres « Le Vendredi noir de la Bretagne » et « L'Incendie de la paillote bretonne »
Éditions L'Écharpe.


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