Note ABP : Ce communiqué a été publié sur le site ArMen le 5 janvier après le décès de Bernard Le Nail.
La rédaction d'ArMen a eu la tristesse d'apprendre le décès de Bernez An Nail, éditeur, fondateur de la maison Les portes du Large. Ancien directeur de l'Institut culturel de Bretagne (ICB), il comptait parmi les plus grands érudits bretons.
On lui doit notamment de nombreux ouvrages sur les voyageurs bretons à travers le monde, des dictionnaires, mais aussi quantité d'articles, notices et billets sur la Bretagne et les Bretons d'hier et d'aujourd'hui. Doté d'une excellente plume, il a publié plusieurs textes dans ArMen et ne manquait pas une occasion de nous alerter sur les faits marquants de la vie culturelle bretonne et, malheureusement aussi, sur la disparition de personnalités bretonnes qui, sans ses efforts, seraient tombées dans l'oubli.
Diplômé de HEC, Bernard Le Nail a participé très jeune à l'aventure du CELIB dont il a été le secrétaire général. Au-delà de la Bretagne, il se passionnait réellement pour l'Europe et l'histoire des pays voisins.
Ceux qui l'ont côtoyé dans le travail savent qu'à ses côtés, il n'était pas toujours facile de garder son souffle ou le nord, tant il débordait d'idées, de projets, de conseils à prodiguer ici et là. L'instant après l'avoir vu monter quatre par quatre les marches de l'escalier conduisant à la bibliothèque de l'ICB, il était déjà de retour de son bureau, à-demi masqué par d'impressionnantes piles de documents sur la Bretagne et au-delà.
Érudit atypique et bouillonnant, il était également capable d'une grande imagination. On se souvient par exemple de le voir s'enflammer en rêvant de faire de la Bretagne une terre de tournages de films de science-fiction, en utilisant des lieux comme les kaolins du Morbihan.
Lors du salon du livre de Francfort, en fin de journée, on a aussi pu le voir disparaître en courant dans les couloirs du métro, pressé de rejoindre la bibliothèque, pour y poursuivre des recherches sur les voyageurs bretons dans le monde...
Son attachement pour la langue bretonne, qu'il pratiquait au quotidien dans le travail, ne lui a pas valu que des amitiés du temps où l'Institut culturel de Bretagne soutenait l'édition financièrement. Il était en effet de ceux qui ne se cachait pas que cette langue méritait des efforts et un soutien particulier. Dans la fonction très exposée qu'il occupait à l'ICB, l'occasion lui a aussi maintes fois été donnée de montrer qu'il ne craignait pas l'adversité.
Bernard Le Nail faisait cependant preuve de beaucoup de générosité et de confiance lorsque son intuition le portait à apprécier les qualités de ceux qu'il côtoyait. À l'étudiant stagiaire d'alors, qui écrit ces lignes aujourd'hui, il a par exemple su confier des missions ambitieuses qui lui ont permis de découvrir le monde fascinant des entreprises culturelles bretonnes. Parmi lesquelles... celle qui publiait ArMen.
Par la suite, il a maintes fois salué et soutenu le travail réalisé par les collaborateurs d'ArMen.
Trugarez Bernez.
Nous tenons aussi à adresser nos sincères condoléances à sa famille. Ses obsèques seront célébrées en l'église Saint-Clément à Rennes (quartier Cleunay) à 14 h le vendredi 8 janvier.
(voir le site) . Article paru sur le site ArMen le 5 janvier 2010.
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