Une Identité Nationale d'un autre âge

Communiqué de presse publié le 14/01/10 16:59 dans Politique par Mona Bras pour Mona Bras

Le président de la République et son ministre, transfuge du Parti Socialiste, s'apprêtent à définir l'identité française, au travers d'un débat dont ne sortiront que des banalités nationalistes qui confirmeront les idées qu'au sommet de l'État on veut faire prévaloir. Un « débat » est prévu à Rennes mercredi prochain par la préfecture.

Un débat sur l'identité ? Pourquoi pas ? La République est aujourd'hui confrontée au problème des banlieues, à la prise en compte de nouvelles identités culturelles, comme elle l'est, depuis le début de son histoire, aux revendications des communautés historiquement identifiées. Le moment était sans doute venu de repenser la citoyenneté en fonction des évolutions du monde moderne : arrivée de populations d'origines diverses dans le cadre de la mondialisation et évolution des États européens vers la reconnaissance de ce qu'il est convenu d'appeler, dans le vocabulaire français, le « fait régional ».

Il n'en sera rien. Nicolas Sarkozy opère un retour dans le temps qui le ramène au début de la IIIe République quand la France avait « nationalisé » tous les enfants par la francisation imposée et l'enseignement d'une histoire fabriquée de toutes pièces par M. Lavisse et ses pairs.

La conception française d'une identité exclusive a vécu, celle qui ne reconnaît l'Autre que s'il est totalement assimilé, rejetant toutes les différences, mais hélas elle a laissé une empreinte difficile à effacer et a créé une identité française artificielle. Et comment pourrait-il en être autrement ? Chaque individu a son propre itinéraire et son identité découle de cet itinéraire, loin de l'uniformité voulue par l'État central.

Aujourd'hui, les individus peuvent se revendiquer d'identités multiples, voyant là non une contradiction, mais une richesse. C'est ainsi que nous pouvons être tout à la fois Breton, Français, Européen et citoyen du monde, additionnant les identités au lieu de les opposer.

De façon caricaturale M. Besson ne vient-il pas d'annoncer qu'il n'y aurait pas de loi sur les langues régionales avec des arguments d'un autre âge montrant une telle fermeture d'esprit que l'on comprend que lui et ses pairs ne puissent pas trouver une réponse aux questions que pose la présence de cultures multiples dans l'hexagone.

Une partie des problèmes de la société française vient de cette difficulté et ce n'est pas en ranimant le nationalisme du passé et en opposant identité nationale et immigration que les choses vont s'améliorer.

Pour l'Union Démocratique Bretonne,
Communiqué de la Fédération d'Ille-et-Vilaine
Ana Sohier, responsable fédérale adjointe


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