Si vous avez aimé le film Braveheart, vous aimerez le livre de Béatrice Balti, William Wallace, Le cri de liberté. C 'est le livre qu'il faut lire si vous voulez en savoir plus et surtout si vous voulez savoir la vérité sur Wallace (1272-1305) et ce qui s'est vraiment passé.
Oui, les Écossais se sont bien révoltés contre la domination anglaise, oui Wallace parlait de «liberté», oui les Écossais étaient conscients de former un peuple distinct dès le Moyen Âge, oui la noblesse écossaise, comme la noblesse bretonne, avait des terres des deux côtés de la frontière et trahissait régulièrement ou jouait les deux camps à la fois quand c'était possible. On se souviendra qu'à Saint-Aubin-du-Cormier, le duc de Rohan, dans l'armée française, avait aussi son fils dans l'armée bretonne. La famille ne pouvait pas perdre – sauf que son fils s'est fait tuer.
En ce qui concerne la bataille de Stirling Bridge, cela ne s'est pas passé comme dans le film. Rappelons que les Écossais au nombre de 4 000 et avec seulement 180 cavaliers, ont battu l'armée anglaise forte de 16 000 hommes. Ils avaient saboté le pont qui s'est écroulé au moment propice, coupant l'armée anglaise en deux. La partie qui avait passé le pont fut exterminée pendant que l'autre ne put que contempler le carnage avant de prendre la fuite.
Par contre, le film passe sous silence les deux ans que Wallace a passés en France après la défaite de Falkirk. C'est là que le roi de France a failli. Son soutien pour l'indépendance de l'Écosse a été nul. Il n'y eut bien sûr aucune liaison avec une princesse française. Par contre la femme de Wallace a bien été passée au fil de l'épée par le shériff anglais de Lanark.
Le film épargne les détails de l'exécution de Wallace en 1305 : d'abord trainé nu par des chevaux à travers Londres, il fut pendu (sans que mort s'ensuive), puis émasculé, ses parties génitales jetées au feu qui brulait devant lui alors qu'il était encore vivant. Il fut ensuite étripé comme du gibier. Après cela, son coeur fut arraché et montré à la foule, encore battant, à la manière des sacrifices pratiqués par les prêtres aztèques. Pour en finir, il fut décapité. Son corps divisé en quatre quartiers fut dispersé aux quatre coins du royaume pour s'assurer qu'aucune tombe ne voie le jour.
Certes Ravaillac en France n'a pas eu un meilleur sort. Sauf que Wallace ne pouvait être un traitre comme le spécifiait la sentence, puisqu'il n'était pas anglais et Édouard Ier d'Angleterre, plus connu sous le nom de Edward Longshanks, n'était pas roi d'Écosse.
Le sacrifice de Wallace ne fut pas vain puisque dans la foulée de cette humiliation, les Écossais unifiés recouvraient leur indépendance à la bataille de Bannockburn en 1314.
William Wallace, le cri de liberté
272 pages
22x15,5 cm
Édité chez : Yoran Embanner
Béatrice B.
Dany