Dissolution du DTP en Turquie : sabotage de l'ouverture démocratique

Communiqué de presse publié le 27/12/09 6:42 dans Europe par Mona Bras pour Mona Bras

Une nouvelle fois la répression vient de s'abattre sur le peuple kurde de Turquie. En effet, la Cour constitutionnelle a prononcé, ce 11 décembre, la dissolution du principal parti pro-kurde en Turquie, le DTP (parti pour une société démocratique). Ce parti, créé à la suite des interdictions successives des différents partis kurdes (1993, 1994, 2004) avait réussi, malgré les tracasseries politiques et militaires diverses à faire élire 21 députés au parlement turc et, lors des élections locales et régionales de mars 2009, à s'imposer dans une centaine de municipalités dont la métropole kurde Diyarbakir. Le succès le rendait incontournable sur la scène politique turque c'est pourquoi il a provoqué le courroux du parti islamo conservateur au pouvoir (l'AKP) et des partis nationalistes d'extrême droite ( MHP) et de « gauche » (CHP). Le gouvernement d'Erdogan, malgré ses déclarations sur sa volonté d'ouverture démocratique, suite aux pressions de l'Union européenne, n'a pas évité cette grave atteinte à la démocratie qu'est la dissolution d'un parti légal. Cette décision est lourde de conséquence : démission des 21 députés du DTP, arrestation en chaîne de cadres et élus de ce parti, destruction de la démocratie locale et en conséquence radicalisation des actions des militants kurdes. C'est-à-dire tout le contraire du chemin de la paix. Une fois de plus, le gouvernement turc montre son incapacité à tenir une ligne de conduite claire de démocratisation du pays. Cependant le congrès du DTK a immédiatement créé, en place du parti dissous, le BDP (parti pour la paix et la démocratie), preuve de sa détermination à continuer la lutte.

L'Union démocratique bretonne dénonce fermement cette dissolution du DTP et s'associe à l'Union européenne et particulièrement à notre groupe Verts - ALE du parlement européen pour condamner fermement ce recul démocratique. Elle réaffirme sa solidarité avec la lutte du peuple kurde pour la reconnaissance de ses droits culturels et politiques, elle continuera à apporter son soutien aux réfugiés politiques kurdes en Bretagne. Elle est solidaire de l'association « les Amitiés kurdes de Bretagne » qui se démène sans compter pour défendre les droits du peuple kurde ici et là- bas.

Pour l'Union démocratique bretonne, Nicole Logeais, Responsable des relations internationales


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