Aujourd'hui à Rennes, Jean-Yves Le Drian à présenté les têtes de liste départementales pour les régionales de 2010 en région Bretagne.
Marylise Le Branchu est tête de liste pour le Finistère, Thierry Burlot pour les Côtes-d'Armor, Sylvie Robert pour l'Ille-et-Vilaine et Jean-Yves Le Drian pour le Morbihan.
Les listes complètes seront présentées le 30 janvier 2010.
Philippe Argouarch
■On a beau regarder leur «programme» régional (si on peut appeler çà un programme), je n'y trouve rien qui se distingue du discours standard convenu habituel qu'on nous sort à chaque élection: emploi, développement, services sociaux, réductions des inégalités...bref aucun volontarisme ni initiative à renforcer les pouvoirs et compétences régionales ne transparait...A l'Ouest, rien de nouveau au PS...on suit la ligne (ou l'absence de ligne) de la direction nationale.
Respectant la prudence du très légaliste J.Y Le Drian, personne n'aborde la question -de la réunification de la Bretagne- de l'extension de ses compétences en matière d'enseignement de la langue bretonne et encore moins d'une bretagne autonome à l'image des autres régions européennes.
Le souci du PS breton, c'est de la «gestion ordinaire» comme le ferait n'importe qu'elle administration, il y manque du souffle, de la conviction, de la motivation à réformer le système centraliste à la Française.
Thierry Burlot, «patron» pour les côtes d'Armor paraît bien sympathique, mais «son programme» est «bâteau», même s'il y vante la «démocratie participative» (comme tout le monde) en oubliant un référendum sur la réunification de la Bretagne.
Sylvie Robert, la «cheftaine» d'Ile et Vilaine est bien introduite dans l'organigramme du PS où elle exerce la fonction de Secrétaire Nationale à la culture (confirmant le coté monoculturel jacobin que d'aucuns lui reproche).
Elle a, comme Mme Lebranchu, une grande puissance de travail (!) puisqu'elle exerce en même temps les activités de- Vice présidente de B4- Vice Pte de Rennes Métropole- Maire adjoint à Rennes.
Il y a bien entendu, le Président sortant JY.Le Drian, chef de file du Morbihan «qui doit toute sa carrière au PS», homme prudent, soucieux de la «légalité républicaine», désireux de ne pas fâcher ses collègues tels Ayrault, Auxiette, Maille, Delaveau...qui parvient lentement à obtenir quelques avancées en matière de subsidiarité en Bretagne.
Reste, ce que j'appellerai, le «révélateur» de la véritable ligne de conduite que sera celle du PS breton, c'est à dire Mme Lebranchu au curriculum vitae bien fourni: Ancienne Secrétaire d'Etat au PME, ex-Ministre de la justice (bien connue des inculpés de Quévert), qui fut Maire de Morlaix...
Contrairement à J.P.Thomin, le bretonnant évincé de la liste PS du Finistère (!), elle ne craint pas le cumul de mandats et de fonctions.
Actuellement-1ére Vice-Présidente de la Région B4, affectée à la «politique territoriale, développement et démocratie régionale» (quel est son bilan!), elle exerce son mandat de députée surtout en tant qu'un des 3 «questeurs» (chargés de la gestion du budget de l'Assemblée Nationale dont les pensions) employant son temps libre (!) en temps que chargée de cours vacataire à l'Université de Brest...
Si elle n'est pas connue comme porteuse de grandes ambitions pour la Bretagne, par contre elle ne manque pas d'ambitions nationales: - Elle participe au PS aux travaux du Club «Réforme» auprès de plusieurs collègues dont Mme Aubry (une copine avec E.Duigou), J Le Garrec, Lamy...dont on attend les propositions !
Le 1er avril 2008(!), elle déclarait se porter volontiers candidate à la succession de F.Hollande, après celle de sa candidature à la Présidence de l'Assemblée Nationale.
Manifestement, la région apparait comme un gadget pour cette dame aux ambitions nationales toujours intactes et qui doit passer bien plus de temps à Paris qu'au «terroir».
La mise à l'écart des «troublions» bretons que sont C.Troadec et JP.Thomin s'explique parfaitement dans ce contexte d'alignement du PS Breton à la pensée conservatrice jacobine de ses mentors parisiens pour qui la «lutte des places» tient lieu de programme aux Régionales 2010.
Pourquoi ce manque de courage ? Mais tout simplement parce qu'il y manque la conviction à changer un système qui «bichonne» ses élus comme nulle part au monde !
Pensez donc: un nombre d'élus/hab,(4 fois supérieur à celui des Etats Unis poutant fédéral) dispatché dans une pléthore de structures administratives aux pouvoirs quasi-inexistants (d'ailleurs on les appelle «conseil», c'est tout dire), soumises «à l'insu de leur plein gré» au préfet exécuteur du pouvoir central (comme dans un Empire).
Et plus on monte dans la hiérarchie politique, plus on jouit d'un statut privilégié, car le «Roi de France» sait récompenser ses zélés serviteurs.
Ainsi, nos députés (y compris européens) et sénateurs disposent d'un crédit «collaborateurs et/ou assistants parlementaires» (de 1 à 5, souvent des parents ou ceux de leurs collègues) rspectivement de 9 000, 15 500 (européens), 7 000 €/mois brut, et de surcroit, ils sont très nombreux comparé aux autres pays mondiaux. Ainsi, nos sénateurs vont bientôt être 348, (les USA: 100, l'Allemagne: 68) alors que nous ne sommes pas un pays fédéral ! D'ailleurs certains pays n'ont pas de Sénat.
Nos députés et sénateurs français ont un statut et un standing certainement inégalé en Europe (au moins):
-Ils travaillent dans des palais royaux (au sens propre) -Une multitude d'huissiers et de policiers les protège... sauf de Green Peace (!) - Voiture et chauffeur sont à disposition - La restauration y est somptueuse, le bar (toujours fumeur ?) bien achalandé - un logement parlementaire est à leur disposition pour les pauvres qui n'auraient pas de logement à Paris - Frais de transport et divers sont couverts...
- Ils ont un statut, un «contrat de travail» qui fait pâlir le plus privilégié des fonctionnaires: - en plus des indemnités collaborateurs vu précédemment ils disposent de 9 000€ brut mensuel d'indemnité, la «paye», autant pour les frais de secrétariat, souvent assumé en grande partie par les secrétariats de Mairie des cumulards députés et/ou Sénateur-Maire.
- Parceque, fait quasi exceptionnel en Europe, nos députés et sénateurs peuvent cumuler des fonctions électives (Mairie, Région, Cons Général...) :ils sont cumulards à 80% (!), dont 20% ont 2 cumuls !
- Ce cumul est encouragé par l'absence totale de controle de l'assiduité, (Mme Lebranchu...au boulot !), on a connu un sénateur absent 3 ans, il est vrai qu'il avait 94 ans !
- Evidemment les cotisations retraite surclassent les «régimes spéciaux»: Double cotisation par année vaut 2 ans de service, le régime ANPE est exceptionel (merci JL Debré), il dure 5 ans et coûte (rapporte) 475 000€.
Pierre Daniel et bien d'autres comprendrons facilement que nos élus «ne vont pas utiliser leur intelligence à leur dépens» (sic Coluche) en remettant en cause un système jacobin-royal qui les traite si bien.
J'ai été bien long à démonter que nous n'avons pas grand chose à attendre de nos élus nationaux en particulier.
Demain, je m'emploierai à vous convaincre que nos institutions européennes seront aussi impuissantes que l'ONU (nonobstant le Traité de Lisbonne) à protéger langues, cultures, autonomie...des «minorités nationales» européennes dont fait partie la Bretagne.
En guise de voeux de bonne Année 2010, j'aurai aimé vous servir un discours plus optimiste !
En effet, les nations européennes et la France en particulier sont confrontés à 2 réalités qui «menacent» leur souveraineté:- la construction de l'Europe (qu'elles contrôlent sans peine, j'y reviendrais plus tard) et la Mondialisation un fait autrement plus coriace.
Le défi de la mondialisation a pour conséquence en France d'accroître le «repli identitaire», (qu'on attribuait volontiers aux régions historiques françaises comme la Bretagne !) de l'hexagone et le débat sur l'«identité Nationale» en dehors de sa finalité électorale interne traduit bien cette tendance.
Pierre n'a pas tort d'affirmer que notre système jacobin est «usé» et «à bout de souffle» en ce sens qu'il stérilise le dynamisme, la créativité, la responsabilité individuelle et collective à cause de son encadrement dirigiste à la soviétique qui au prétexte du dogme «Egalité» interdit toute expérimentation au moins au niveau régional.
Certes, nos libéraux au pouvoir (droite et gauche d'ailleurs héritiers de la bourgeoisie qui fit la Révolution française) savent que seules des règles d'efficacité empruntées au monde économique permettent de s'adapter rapidement aux situations nouvelles.
Ces règles, contrairement aux pays fédéraux en particulier, ils refusent de les mettre en œuvre au niveau politique.
Certes, on «autonomise les universités» on délègue des responsabilités sociales aux départements et mairies (ce qui arrange le pouvoir central financièrement exsangue), mais la réalité du pouvoir reste concentrée au «Grand Versailles» (Paris et Hauts de Sein) siège du pouvoir politique, médiatique et économique.
Transférer une délégation de ces pouvoirs aux «provinces» est inimaginable pour ce pays bâti comme un Empire.
C'est que la France, structurellement est quasiment une exception dans le concert des Nations.
Il suffit de lire l'interview donné par Rocard au Nouvel'Obs le 2 nov 2009 pour comprendre comment s'est constituée la France: «Elle s'est construite militairement par la suprématie militaire d'un territoire (val de Loire) sur les 5 ou 6 autres (Bretagne, Bourgogne...) qui pouvaient prétendre à la suprématie», un peu comme l'hégémonie de la Serbie en Yougoslavie.
Comme l'a dit Besson: «en France, c'est l'Etat qui a construit la Nation.» Ce pauvre Besson, il ne comprend pas, comme Sarkozy que les français n'arborent pas partout, comme les américains, leur drapeau national. C'est que la comparaison est incongrue ! Aux USA, tout le monde est immigré (à part quelques indiens survivants), en France, pays multinational, existent les « aborigènes occidentaux » (Michel Tréguer) nommés par l'Europe « Minorité Nationales », et ils y sont méprisés, ethnocidés, alors qu'aux USA, quitte à tolérer le communautarisme, l'intégration, voire l'assimilation y est naturelle, libre et consentie.
En clair, le territoire vainqueur a imposé le postulat d'une seule Nation française «une et indivisible», monolingue, là où il y avait (il y a) un état multinational...c'est le principe de l'Empire construit par la force des armes;
Le temps n'est plus où Rocard patron du PSU dénonçait les provinces françaises traitées comme des «colonies», à croire que ses convictions se sont adaptées à ses intérêts depuis qu'il sert Sarkozy (maladie répandue).
«ADAPTER» la France ne se fera pas sans douleur, elle risque même de se faire dans la violence au risque de «DISPARAITRE».
Car, que voyons nous depuis 3 ans, depuis «l'ère Sarkozy», une renaissance accrue du Nationalisme que les partis d'opposition suivent sans état d'âme, y compris Bayrou, le «décentralisateur» qui lors d'une interview à Lyon en 2007 répondait à un journaliste qui lui demandait ce qu'était devenu son crédo girondin: «Vous voulez que je me coupe la tête !».
Ségolène, et Hollande (partisan de «l'Europe des Nations», un machin qui n'a jamais existé, de lancer son premier thème de réflexion sur...la «nation» (il ne prend pas de risque), avant de couper court à d'autres débats, forcément moins consensuels (économie, chômage, déficits, institutions...) pas fou, le bougre...pas courageux non plus)...et tous d'entonner le couplet du cocorico ! Ca dure depuis 3 ans ! Cà monte en puissance, ce culte de la Nation !
Et pourtant, ce concept de Nation, activé, voire inventé (Etat Nation) par la Révolution française...que de crimes a-t'il commit depuis 200 ans ! Il est responsable de toutes les guerres européennes et mondiales qui ont trucidées en 200 ans plus d'humains que durant toute l'Histoire antérieure.
Noëlle Lenoir, très qualifiée en matière européenne (entr'autres) a eu raison de dire que «Les Nations ont tuées l'Europe» (BFM: janv. 2009).
Les Nations, c'est Napoléon, Bismarck, l'hitlérisme (national socialiste), Mussolini, Franco, Staline, Pol Pot, Mao...tous de surcroit admiratifs de la Révolution française inventant la théorie de l'Homme Nouveau«, quelle foutaise, quelle gabegie !
L'Etat Nation Français résistera avec la dernière énergie à sa disparition car c'est une construction oligarchique élitiste qui grâce à la trilogie Bourgeoisie (finances, économie), politique (disposant de 55% du PIB), fonctionnaires (janissaires de la République) contrôle totalement le citoyen.
Seul un effondrement économique à la soviétique peut entamer son pouvoir.
Espérons que çà se fera aussi pacifiquement.
Quant à l'Europe, ce »Rotary club" des nations, je diffère encore mon commentaire qui ne sera pas encourageant !
Michel je suis un optimiste lucide,je sais que la france ne se réformera jamais d'elle meme et que les evenements extérieurs l'obligeront. Nous vivons une facon paroxitique de gerer les problemes et notamment le probleme structurel de l'organisation politique du système.Comme une personne atteinte d'un cancer qui attend que la maladie choisisse a sa place sachant que c'est soit la mort soit la guerison et que dans le cas de la guerison,il y aura perte,amputation,(a vouloir se regarder beau on oublie les problemes,et les crises qui en découlent. Je souhaite simplement que tout se regle sans violence,(la revolution des oeillets par ex)Mais cette france la est née dans une violence extrème,craignont qu'elle ne meure dans une violence extreme,en tout cas elle entrainera avec elle les autres dans sa chute.Un de mes ancetres direct est mort dans le genocide vendéen ,et son nom est inscrit sur le mémorial des lucs sur boulogne.Les grands hommes apportant au peuple la lumiere a grand coups de sabres. Le souci pour le monde occidental est geopolitique,La france s'ecroulant comme le bloc de l'est genèrerait une période de cahos mettant en périll'équilibre européen,La bretagne dans cet enjeu ne pese rien et sera sacrifiée ,l'europe ne prendra pas le risque du cahos pour sauver une langue meme vieille de plusieurs milliers d'années. La france dispose du droit de véto a l'onu et peut mettre en difficulté les plus grandes nations la france possede l'arme nucléaire et peu certainement nuire. Je suis lucide mais optimiste car je sais que dans l'évolution des espèces se sont toujours les petits qui ont survécus.Gageons que les années a venir soient pleines de souffrances mais que la liberté est aubout. De toutes facons il faudra pour la bretagne plus d'un siecle pour effacer ces siecles d'humiliations de servitudes,et de destructions.
Le 13 juillet 1789 a 23h 59 mn 59 sec tout allait bien pour louis XVI . Que savons de demain en dehors de celui que nous révons