Les Langues régionales au placard

Communiqué de presse publié le 10/12/09 6:28 dans Politique par Michel Herjean pour Michel Herjean

Il n'y aura pas de loi sur le sujet. Éric Besson, ministre de l'Identité nationale, n'en veut pas. Vous vous faisiez encore des illusions quand les langues régionales ont été introduites dans le patrimoine de la république française.

A la LBDH nous nous en faisions aucunes malgré les belles paroles de Messieurs Le Fur( UMP) Urvoas (PS) ou de Madame Louarn (UMP), malgré les promesses de campagne de Nicolas Sarkozy ou celles de Christine Albanel, ex-ministre de la Culture pendant le débat sur l'introduction des langues régionales dans la constitution, malgré l'optimisme déclaré de certaines associations culturelles bretonnes.

M. Besson ne s'est pas contenté de contester l'opportunité d'un texte, il a souligné les risques que, selon lui, il ferait courir aux principes d'indivisibilité de la République et d'égalité devant la loi. C'est bien ce que nous avons toujours écrit, ils ont peur.

La France, se réfugiant derrière sa constitution, n'a à ce jour toujours pas ratifié la Charte européenne des langues minoritaires, alors que cette ratification est maintenant exigée pour les Etats souhaitant intégrer l'Union Européenne.

la France n'a pas signé l'article 27 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques adopté par l'ONU en 1966, ainsi que l'article 30 de la Convention internationale des droits de l'enfant. Ces articles font référence aux minorités nationales et au respect qui leur est dû, dont le respect de la langue.

Les déclarations de Monsieur Besson signifie que l'enseignement de notre langue restera sans statut officiel, restera soumis aux diktats des représentants de l'Etat dont la charge semble davantage de veiller au grain que d'assurer un service public de qualité d'enseignement en Bretagne, se devant au regard des Droits fondamentaux de respecter notre identité. Une identité que l'état français met aujourd'hui au placard pour ne pas dire à la poubelle. «Mais n'étais ce pas un des objectifs de ce débat sur l'identité nationale ?»

Le fondement du problème relève d'une idéologie d'Etat, d'un Etat Français qui nous refuse obstinément le droit de sauver notre langue. Tous les jours, une trentaine de locuteurs de breton disparaissent et l'Etat continue de saborder les initiatives pour les renouveler par l'enseignement de la langue.

La LBDH affirme clairement que la politique linguistique de la France ne changera pas. Le cadre normatif français ne peut admettre de peuples différents ou de minorités nationales au sein de la république et par conséquent ne peut tolérer l'expression de signes incontestables de l'existence de ces « minorités », tels les langues. L'Etat français refuse donc de s'engager à leur promotion quand un accompagnement de leur agonie programmée lui convient bien mieux. Pour la LBDH M.Herjean


Vos commentaires :
Pierre CAMARET
Vendredi 27 septembre 2024
La France n'est pas un pays normal .C'est pourquoi je l'ai quittee .Suis actuellement en Australie .Attitude des francais a l'etranger qui veulent y faire souche : La France oui pour les vacances , mais on ne veut pas y rester .Les dirigeants frtancais sont restes dans leur «moule jacobins » L'exception francaise .Les valeurs de la Republique etc... Stupide , moi cela me fait rire aux eclats , comme une bonne blague .

maguerez toinon
Vendredi 27 septembre 2024
Bonne analyse. On fait quoi pour répondre à cette intensification de l'éradication du breton au nom de la mascarade honteuse de l'identité nationale ?Attaquer la france à la cour européenne des droits de l'homme pour non respect de ses engagements ?

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