Cela fait trois ans que les quatre filles de Raggalendo écument les scènes, elles ont enregistré deux albums, leur site my space est très documenté, elles passent régulièrement sur les radios régionales ... Elles étaient samedi à la Mouche qui louche pour un concert de promotion du dernier CD. Dans la salle, jeunes et moins jeunes. Une petite fille avec l'éternel rouleau de sopalin sur la tête simulant une coiffe bigoudène, et un monsieur, lui aussi coiffé du même rouleau. Tout comme les vendeurs d'A l'aise Breizh à tous les festivals d'été. Les Raggalendo portent, quant à elles, une véritable coiffe trégoroise, même si les baskets sont argentées et les lunettes noires sur leurs quatre nez.
Elles ont des choses à dire «on a peur de tout, peur d'avoir peur ...», mais l'ensemble laisse sceptique. Le goût de la fête ? De transgresser les tabous ? Peut-on rire de tout ? Est-ce de la bécassinade ou du 37e degré ? Quel est le message ?
Culture, folklore, création ? Plusieurs voix, des rythmes sympas, des filles sans prétention, un jeu de scène qui feint l'improvisation tout en étant travaillé... L'emballage est iconoclaste, mélange tradition et modernité, mais au-delà de la fête arrosée et du carnaval, les Raggalendo vont-elles réussir à émouvoir vraiment ? Quel grain de folie manque à la recette ? Pas le décor, pas les costumes, la sono, le texte ? Quatre jeunes à suivre en tout cas, car elles dérangent...
■