Grippe A/H1N1 : les bonnes affaires d'un fabricant breton de masques respiratoires

Dépêche publié le 15/10/09 6:40 dans Economie par Ronan Le Flécher pour ABP
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Les masques anti-grippe A de Sperian s'arrachent comme des petits pains
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Les masques respiratoires à l'épreuve du laboratoire à Plaintel
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Une ligne de production de Sperian sur le site de Plaintel

L'usine du groupe Sperian Protection située à Plaintel tourne à plein régime pour produire des masques de protection en prévention d'une pandémie de grippe A (H1N1). L'entreprise spécialisée dans les masques « bec de canard » doit faire face à une explosion de la demande.

L'entreprise doit faire face à une explosion de la demande, stimulée par la menace de grippe A. Ses clients devront donc s'armer de patience pour recevoir leur précieux masque. Car, « les délais de livraisons de masques se comptent plutôt en mois qu'en semaines », explique Brice de la Morandière, le directeur général de Sperian qui fabrique des modèles destinés aux personnels soignants, pompiers et policiers. Ces masques filtrants de type "FFP2" (certifié, dit "bec de canard" en raison de sa forme) protègent les personnes non malades dans une atmosphère contaminée. D'une durée de vie limitée, ils doivent être changés régulièrement. La fatigue respiratoire occasionnée en raison des filtres reste leur principal inconvénient.

L'été passé, Sperian a reçu du gouvernement une commande d'environ 25 millions d'euros de masques de protection supplémentaires, à livrer fin 2010 au plus tard. « Entre début 2006 et fin 2009, nous aurons livré 230 millions de masques, tous fabriqués à Plaintel », indique Christophe Mathy, chargé de la communication du groupe. L'Etat français a en effet débloqué 80 millions d'euros pour l'achat de 225 millions d'unités sur cette période.

24 heures sur 24

L'usine de confection de masques tourne 24 heures sur 24 pour répondre à la demande. D'ici à décembre, cette entreprise aura recruté cent salariés supplémentaires et augmenté sa production de 60 % : de 100-150 millions d'unités, elle doit passer à 250-270 millions en année pleine. « Pour faire face à la demande, nous avons investi 5 millions d'euros dans notre usine », confie Christophe Mathy qui évoque l'installation de nouvelles machines. En 2006, année de pandémie de grippe aviaire, le groupe Sperian qui compte six mille collaborateurs dans le monde et dispose d'usines au Brésil, en Tunisie et en France avait agrandi son site breton de protections individuelles auditives, oculaires et respiratoires afin de répondre aux commandes de l'Etat.

Ces contrats juteux confortent Sperian au rang des plus gros producteurs français. Le virus H1N1 apparaît donc comme une aubaine pour Sperian. Une bouffée d'air frais aussi pour le leader mondial de la protection individuelle qui a vu son résultat opérationnel divisé pratiquement par deux sur le premier semestre 2009, à 25,3 millions d'euros contre 57,8 millions d'euros.

Ronan Le Flécher


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Dimanche 28 avril 2024

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