Michael Dodds veut relancer le tourisme breton

Voilà un an qu'un Anglo-Irlandais a pris la direction du comité régional du tourisme de Bretagne. Cet expert a pris la suite de François Vertadier parti avec un parachute doré qui a fait jaser, jusque dans les colonnes du Canard Enchaîné. Retour sur les premiers pas de Michael Dodds en terre armoricaine.

La Bretagne ne cesse de perdre du terrain dans le domaine du tourisme depuis une décennie. L'arrivée de Michael Dodds, 45 ans, au poste de directeur du comité du tourisme de Bretagne (CRT) symbolise cette nouvelle gouvernance voulue par Jean-Yves Le Drian qui résume le défi en ces mots : « Passer d'une économie de cueillette à une stratégie de conquête ». Recruté le 1er septembre 2008 (lire la dépâche ABP (voir le site) et à plein temps depuis le 1er janvier, Michael Dodds a auparavant passé « quinze ans à aider à se promouvoir les villes et régions touristiques françaises, comme la Normandie, le Val de Loire, Bordeaux, Avignon, Saumur, Le Guilvinec ou Saint-Nazaire ».

Cet expert du secteur né à Brighton s'est donc installé à Rennes où sa famille l'a rejoint au printemps : « Pour un professionnel du tourisme, c'est formidable de se concentrer sur une région à forte identité, avec un potentiel touristique. » Une grande partie de son temps a été consacrée à la rencontre des acteurs sur le terrain. Après avoir finalisé au premier trimestre à la stratégie marketing puis élaboré un projet d'établissement pour le CRT et ses 45 employés, le nouveau directeur s'est attaqué à la mise en place des outils. Un pôle développement dont la mission est d'accompagner les professionnels sur des projets d'innovation et thématiques régionales a déjà vu le jour. Le site www.tourismebretagne.com est aussi en cours de refonte. L'équipe précédente a largement privilégié les salons coûteux au détriment d'Internet.

Les Bretons au cœur de l'offre touristique

« J'ai de sacrés doutes sur la pertinence de certaines campagnes de promotion », déclare le successeur de François Vertadier dont les indemnités de départ ont fait du bruit dans le landerneau. Les dépenses de communication de l'ordre de 3 millions d'euros représentaient tout de même les trois-quarts du budget du CRT. Déterminé, Michael Dodds pilote la mise en œuvre du schéma du tourisme breton et d'un plan d'actions adoptés en novembre 2007 par l'assemblée régionale. L'empilement des structures n'est pas pour lui faciliter l'impérieuse tâche de coordination : « Il y a le comité régional du tourisme, les comités départementaux, les offices de tourisme, parfois les Pays et les Chambres de commerce et d'industrie, les réseaux professionnels... Ça fait beaucoup. »

Avec son accent d'Outre-Manche, il met en avant des atouts de notre territoire : « formidable notoriété, attractivité folle, marque Bretagne qui tient la route ». Ce fils d'un Anglais et d'une Irlandaise sait où puiser son s'inspiration : « L'Irlande et le pays de Galles ont gagné le pari du développement touristique, alors que la Bretagne stagne ou s'affaiblit depuis dix ans. Ne faut-il pas commencer par mettre les Bretons au cœur de l'offre touristique comme les Irlandais et les Gallois l'ont fait chez eux ? En Bretagne, il y a surtout des Bretons et une identité très forte. Ils font aussi partie de l'attractivité touristique. »

Ronan Le Flécher