Bretagne Réunie, épaulée par Alan Stivell, Denis Seznec, Patrick Mahé, le père de la Morandais et Jean-Paul Ollivier, a repris la parole avec force, lors d'une conférence de presse ce matin à Paris. «Le processus de réunification a pris un tour nouveau. La balle est désormais dans le camp de l'Élysée et du gouvernement», ont affirmé des représentants de l'association qui exige «un geste fort de Nicolas Sarkozy d'ici mars 2010». Quelques jours avant le passage de la réforme territoriale au Conseil des ministres, les Bretons montent à nouveau au créneau et font bloc pour restaurer l'unité de leur territoire. Première action sous la forme d'un cortège automobile le 3 octobre entre Rennes et Nantes.
Bretagne Réunie à l'offensive
«Nous demandons que la Loire-Atlantique soit rattachée à la Bretagne à titre expérimental», a plaidé Ronan Le Flécher qui orchestrait la rencontre tenue chez le célèbre cuisinier de la mer Jacques Le Divellec. Devant une quinzaine de journalistes de médias nationaux (AFP, Marianne, Les Échos, La Croix...) ou régionaux (Le Télégramme, ABP, YA!), et sous les caméras de France 3, l'association présidée par Jean-Yves Bourriau a exposé les actions mises en oeuvre par les Bretons lors du débat parlementaire autour de la réforme territoriale et de la campagne des élections régionales de 2010 : rallye automobile entre Rennes et Nantes le samedi 3 octobre, collecte active des délibérations des municipalités en faveur de la réunification, manifestation populaire au premier trimestre 2010 et présence lors des élections régionales de mars 2010.
Recours pour manquement déposé contre la France
Au cours de cette matinée Bretagne Réunie a annoncé avoir été reçue au Conseil de l'Europe à Strasbourg le 25 septembre par Lluis Maria de Puig. Le président de l'Assemblée parlementaire de l'institution européenne a fait part lors de cette entrevue avec Paul Loret (Bretagne Réunie) et Jean-Pierre Lévesque (ICB) de sa décision d'appuyer une plainte pour non respect du droit communautaire déposée contre la France. «La Bretagne est une minorité nationale», a affirmé le Catalan de Puig.
L'union sacrée continue
Plusieurs des 100 signataires de l'Appel à la Bretagne Tout Entière lancé le 10 février ont pris part à ce point presse et manifesté leur soutien au retour rapide de la Loire-Atlantique dans la région Bretagne: l'artiste Alan Stivell, Denis Seznec, les journalistes Patrick Mahé et Jean-Paul Ollivier ainsi que le père de la Morandais, originaire du Croisic. Confortés par les sondages et le mouvement toujours plus fort en faveur de la réunification, ils ont conclus cette matinée sur une note d'espoir :«La Loire-Atlantique en Bretagne n'est plus un rêve. Nous touchons du doigt la Bretagne Réunie.»
Ronan Le Flécher
Lire aussi la dépêche AFP «Loire-Atlantique. Les pro-rattachement à la Bretagne en appellent à Sarkozy»
■Après toutes les actions menées ces dernières années, notamment en Loire-Atlantique par Bretagne Réunie et d'autres collectifs, tant au niveau local (manifs devant la région PdL, tenues de stands, affichages voire taggages !, distribution de tracts, campagne pour les plaques d'immatriculation «44=BZH» interventions auprès des élus-les mairies en ce moment-...) qu'au niveau national (réception à l'Elysée, conférence de presse chez Le Divellec ...) qu'au niveau international (requètes auprès de l'ONU, l'UNESCO, l'Europe), les postulants aux élections régionales de 2010 ne pourront pas dire qu'«ils ne savaient pas». Et pourtant, il semble bien qu'à l'instar des Européennes, je subodore chez nos élus alignés sur les consignes (ou absence de consignes !) de leur état-major parisien, une forte tentation d'escamoter la question fondamentale de la revision des limites régionales. C'est que pour ces messieurs, la réforme des collectivités territoriales qui prétend s'attaquer à leur financement et surtout à réduire le nombre de leurs membres est bien plus importante que l'intérèt général que constituerait la création de régions puissantes et cohérentes comme la Bretagne et la Normandie réunifiées pesant significativement dans l'Europe. Cette fois encore le débat restera polarisé sur les perspectives présidentielles de 2012, dans une confrontation entre les pro et anti Sarkozy, comme si l'avenir du pays se jouait, quelle que soit l'élection, à la ..Cour de Versailles. En attendant, et quelle que soit l'issue des débats parlementaires sur le financement des collectivités, du sort de la taxe professionnelle...les collectivités ont pris les devants en majorant copieusement les impots locaux: -A Nantes: + 11% -En Loire Atlantique: + 32% -En PdL: + 11% (en incluant l'emprunt de 80M€ -6,5% du budget régional- qui n'est qu'un impot différé). (Chiffres relevés à partir de la moyenne des impots fonciers de 2 apparts différents à Nantes.) Dans ces conditions, il y a fort à parier que l'abstention aux Régionales 2010 atteindra des records historiques !
Maintenant, il va donc falloir concrétiser. Pensez qu'en Loire-Atlantique, 28,5 % des habitants de la Bretagne vont devoir choisir aux élections régionales de 2010, pour gérer leur territoire, entre un Vendéen sortant, qui dépense un argent fou en propagande pour nous persuader que sa «région» factice est un paradis, malgré qu'elle ampute encore la Bretagne de sa force industrielle avec son «mur de la honte», 20 après la chute de celui de Berlin, et une Angevine, dont les Bretons l'entendent encore leur conseiller, un jour, de «continuer à jouer de leur biniou et de ne pas s'occuper de politique»...
Vous comprendrez, Monsieur Sarkozy pourquoi nous demandons, au moins, que l'on considère nos bulletins blancs comme des votes exprimés !
Les deux postulants sont dans une phase dans la quelle il faut courtiser, non pas les électeurs mais le parti. Le but est d'être intronisé. S'ils ne se prononcent pas c'est qu'ils ne veulent pas déplaire au pouvoir, a ceux qui vont décider. Cela veut tout simplement dire que le pouvoir , c.a.d la direction de l'UMP et Sarkozy, sont contre la réunification. (ils seraient en fait pour la fusion Bretagne-PDL)
Une fois intronisé, le ou la canditate UMP se prononcera alors pour la réunification. Ca sera bien sûr juste une promesse électorale de plus du genre de celle faite par Le Drian en 2004. La seule promesse qui permettrait à l'UMP de battre Le Drian . Ca sera facile à faire. Il ou elle la fera, et comme d'habitude l'affaire sera remise dans le sac ou dans ce qu'ils appellent la boîte de Pandore, dés l'élection régionale terminée. Les Bretons pro-réunification (la majorité en fait) qui votent UMP ou PS au second tour seront encore les dindons de la farce.
Mais ils se sont prononcés ! Malgorn s'était exprimé à ce sujet à Nantes lors d'une conférence de presse alors qu'elle était toujours en poste à Rennes. Sa position: «La réunification n'est pas un enjeu». Logique, on ne fait pas carrière dans les ministères sans être plus jacobin que les jacobins...
Le Guen a lui aussi donné son opinion lors du débat lancé par N. Sarkozy. Il y était hostile, car il pensait surtout à ce qu'allait devenir «les Pays de la Loire», c'est dire si les bretons sont masochistes...
Donc ces individus ont des positions claires et nettes et s'ils en changeaient, la ficelle serait trop grosse.
A noter que Le Drian avait fait de la réunification un objectif de campagne, et que le lendemain de son élection il annonçait à France 3 «La réunification ne se fera pas avant 40 ans», précision qu'il eut été utile d'adjoindre à sa profession de foi.
Nous sommes menés en bateau. Il faut donc voter breton. Donc Parti Breton, puisque c'est l'unique formation bretonne en lice.