Perpetuum Mobile : les Berlinois refont le monde du théâtre

Fraîcheur : le mois de juillet breton est décidément automnal et sur les bords du Blavet, devant le cimetière de bateaux de Kerhervy, il ne reste presque plus de poule au riz, les clients sont trop nombreux et Sandra a bien du mal à satisfaire tous ses clients ...

Après une mise en bouche avec le Duo de la vague, de la compagnie «Ailleurs, c'est ici», implantée à Douarnenez, duo de clown et de marionnettiste très original où rire et larmes se succèdent, voici venu le tour de la compagnie Ton und Kirschen Theater. Impressionnant, virevoltant, époustouflant. Tout y passe : le passé nazi, la comedia dell'arte, un enfant-marionnette rescapé des camps ou des champs de mines (ses jambes sont des prothèses en bois terminées par des baskets). On rit, on pleure, mais on n'a pas le temps de se moucher que déjà le bourreau en bottes noires s'est transformé en colonialiste lunatique, le vieillard somnolent en star de rock, la prostituée en femme du monde. Ils sont musiciens, acteurs, marionnettistes, machinistes. Le cheval, la carriole rouillée se transforment, les cerceaux de tonneaux rouillés deviennent un monstre qui chante de l'opéra et qui pleure à grands seaux ... Inénarrable. Ils parlent français avec un fort accent, ou italien, espagnol, anglais, allemand ... Une véritable troupe européenne qui nous parle d'aujourd'hui sans jamais donner de leçon, mais ce sont d'incroyables artistes !