Cécile Corbel chante Anne de Bretagne

Chronique publié le 27/06/09 17:48 dans Cultures par David Raynal pour ABP
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La harpiste Cécile Corbel interprète Anne de Bretagne
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Alain Simon l'auteur-compositeur de ce concert et Laurent Tixier

Quelques mois après la sortie de son troisième album SongBook vol 2, la harpiste Cécile Corbel incarne le rôle-titre d'Anne de Bretagne, dans l'opéra rock crée par Alan Simon au Château des Ducs de Bretagne les 29 et 30 juin. Pour la première fois, la chanteuse partage l'affiche avec un orchestre symphonique et les plus grands noms du folk européen.

Œil bleu Iroise, teint de porcelaine et rousseur gaélique, Cécile Corbel vous emporte dès le premier regard au cœur de son univers arthurien peuplé d'elfes capricieux et de mélodies cristallines. Rien d'étonnant à ce qu'Alan Simon (Excalibur I et II) lui ait confié le rôle-titre d'Anne de Bretagne dans l'opéra rock qu'il a créé et qu'il présente pour la première fois les 29 et 30 juin, dans la cour du Château des Ducs de Bretagne. Duchesse à 13 ans, Anne de Bretagne était une femme enfant. Tout comme Cécile, l'héroïne sylphide de cette fresque grandiose, historique et musicale, qui évolue sur scène avec Nilda Fernandez, Fairport Convention, Tri Yann, Ange, Didier Squiban, James Wood, Laurent Tixier, Pat 'O May, et les chœurs de l'opéra de Gênes... «Depuis le départ, je ne cherche pas vraiment à me personnifier au personnage d'Anne de Bretagne. Je lui prête simplement, l'espace de deux concerts, ma voix, mes doigts et mon âme … » confie t-elle doucement. Côté mise en scène l'auteur-compositeur Alain Simon s'appuie sur le talent de Roque Ségovia qui a mis en lumière des spectacles de Serge Gainsbourg, Michel Jonasz ou Johnny Hallyday. Entre les tableaux musicaux, la voix du comédien Jean-Claude Dreyfus, narrateur pour l'occasion, résonnera du haut des tours crénelées de la forteresse ducale. Il y a quelques mois, Cécile Corbel avait sorti SongBook Vol.2 un troisième album studio aux sonorités diaphanes. Depuis plus de sept ans, elle promène sa sensibilité à fleur de peau aux quatre coins du monde (Etats-Unis, Allemagne, Australie et dernièrement au Paraguay pour un grand festival de harpe international en compagnie de Myrdhin).


Prix Jeunes Talents 2005

Née à Pont-Croix, dans le Finistère en 1980, Cécile ne découvre la harpe qu'à l'adolescence vers 15 ans. « C'était peut-être un peu tard, mais je faisais déjà beaucoup de musique, je jouais de la guitare, j'aimais chanter » explique t-elle. La jeune musicienne fascinée par les 32 cordes de l'instrument ne tarde pas à se former en Bretagne. Elle suit les enseignements d’Elisa Vellia une artiste grecque aujourd'hui de retour chez elle, qu'elle découvre lors d'un concert mémorable au Cap Sizun. C'est la révélation. A 18 ans, le bac S en poche, Cécile décide comme beaucoup de ses compatriotes de partir à la capitale pour y effectuer ses études. Elle se passionne pour l'histoire de l'art, s'inscrit à l'école du Louvre et décroche quelques années plus tard son DEA. Mais le chant des sirènes - ou « selkies » comme on les appelle dans la mythologie irlandaise - reprend bientôt le dessus pour s'imposer définitivement dans la vie de la belle Cornouaillaise. « A Paris, je jouais dans la rue, les pubs, les marchés. En 2002, le Ti Jos, m'a donné ma chance en me permettant de faire un premier concert solo ». En 2005, Cécile Corbel autoproduit un premier six-titres, très ancré et métissé qui contient une magnifique version de « An hini a garan (Celle que j'aime) ». Entre temps, la lauréate du prix jeunes talents 2005 qui donne aussi des cours de harpe est repérée par la maison de disque Keltia. C'est sous ce label quimpérois qu'elle sort en 2006 son premier véritable album intitulé SongBook1 qui rassemble comptines galloises et irlandaises, mais aussi des chansons bretonnes qui parlent de chevaliers errants et de fille damnée sur la lande.


Des premières parties à l'Olympia

Les concerts s'enchainent, la voici bientôt à l'affiche du festival français d'Adélaïde en compagnie de Yann Tiersen et Matmatah. La belle aventure ne s'arrête pas là. Lors d'un concert à Reims, l'artiste fait avec sa harpe électro-acoustique la première partie du très vénéré Alan Stivell. Puis c'est l'Olympia pendant trois jours, toujours en première partie de spectacle, mais cette fois-ci avec Laurent Voulzy. « Ces deux artistes ont su rester très humbles, accessibles, et c'est peut-être encore plus vrai pour Alan Stivell » explique t-elle. De ses parents marionnettistes, Cécile Corbel a gardé le sens de la mise en scène maitrisée, le besoin impérieux de raconter de belles histoires de princesses déchues, sur fond de landes hirsutes et de paysages granitiques. « SongBook Vol.2 est le fruit d'un travail de deux années passées sur les routes avec ma harpe » rappelle la magicienne, en préambule du livret de son album. Douze titres aux accents envoutants, rythmés et initiatiques qui revisitent les contes et légendes des nations celtes, Bretagne « Sans faire un bruit », Irlande « The Great Selkie » ou s'imprègnent des mélopées plus lointaines « En el mar », de l'Espagne séfarade. « Chose nouvelle pour moi, j'ai composé et écrit les paroles de dix titres sur douze. C'est peut-être pour cela que je n'ai pas osé me lancer dans une chanson en langue bretonne que je ne maitrise pas encore assez ».


Duo avec Jimmy Ó Neil

Admirablement servie sur scène par le flutiste et joueur de bombarde de Wig a Wag, Cyril Bonneau, mais aussi par le guitariste Cyril Maurin ou Eric Zorgniotti son violoncelliste, Cécile Corbel dont le jeu est parfois comparé à celui de Loreena Mac Kennitt a surtout la réputation d'être une fonceuse. Elle n'hésite pas à sortir des sentiers battus pour chanter en duo avec Jimmy O'Neil (The Silencers) sur « Lover 's farewell » ou partir harpe en bandoulière en Birmanie pour une série de rencontres improbables. « A l'invitation de l'Alliance française de Rangoon, j'ai eu la chance de jouer en résidence avec un harpiste local, très connu là-bas. Devant la détresse de ce peuple magnifique, j'ai décidé de reverser une partie des gains de mon disque à Info Birmanie, une association française qui défend les droits de l'homme ». Derrière la fée, se cache aussi parfois une reine…


David Raynal

Concert Anne de Bretagne. Billetterie dans tous les points de vente habituels. Tarifs : 35 € debout, 45 € assis. Tarif spécial CE 30 € et 40 €.

Cécile Corbel, SongBook vol.2, Keltia Musique

Site Internet : (voir le site) et (voir le site)


Vos commentaires :
Jeudi 2 mai 2024
Nous y étions !! quelle belle soirée !!

>> lien cree sur le site DiF >> ref art du 20 mai 09 Anne de Bretagne, «la Reine des Bretons» ! Voir le site ;

le redacteur Marilene burlot

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