Le collectif Ai’ta !, pour la défense de la langue bretonne, a réalisé ce samedi 13 juin une action « coup de poing » en gare de Gwengamp pour dénoncer l’attitude méprisante de la SNCF envers la langue bretonne et les langues minoritaires en général. Sous le regard étonné et amusé des voyageurs, 200 affiches A3 ont été collées dans la gare et sur les trains à l’arrêt, portant entre autres messages : « Pelec’h ‘mañ ar brezhoneg ? Où est la langue bretonne ? » ; « Trawalc’h a dismegañs ! Assez de mépris ! » ; « SNCF : à nous de vous faire préférer le train… de l’uniformité » ; « Direnket int gant ar brezhoneg ? Ca les dérange le breton ? ». Plus de 25 membres du collectif étaient présents à cette action qui avait pour but de stigmatiser les 4 années de mutisme presque total de la SNCF sur la question du breton dans les gares et les trains (rappellons les dizaines d’actions symboliques réalisées par Ai’ta ! dans les gares, la dizaine de courrier, les demandes de rendez-vous, une pétition avec plus de 3000 signatures, les centaines d’€ d’autocollants dépensés en vain car arrachés systématiquement après chaque action). Tout cela en vain. Or, combien coûterait l’enregistrement d’un ou de quelques messages en breton ? Combien coûterait l’introduction du breton dans les automates ? Combien coûterait de sonder les employés des guichets pour connaître le nombre de bretonnants et les mettre en valeur ensuite par de petites affichettes ? Certainement pas grand-chose. Mais il faut un minimum de volonté. Or la SNCF s’en fout. Mais pas nous.
Les actions se poursuivront tant que la SNCF refusera de s’engager sur la voie du bilinguisme.
Tract de l’action
Mendier…
Cela fait quatre ans que nous mendions. Quatre ans pendant lesquels notre collectif a multiplié les lettres, les demandes de rendez-vous, les actions de sensibilisation. Quatre ans au cours desquels nous avons dépensé des centaines d’euro pour rendre bilingue avec nos autocollants les signalétiques des gares. Simplement pour que la langue bretonne puisse être visible et soit valorisée dans ces lieux publics.
Mais non. Pas d’annonces en breton, pas de possibilité de choisir le breton aux automates, pas un mot de breton visible ou audible. Et nos autocollants, arrachés systématiquement.
Aucune discussion possible. Toujours la même morgue. Mettre en valeur la langue bretonne est insupportable à la SNCF.
A mes grands parents, On a dit que leur langue bretonne les handicaperaient toute leur vie. A mes parents, On a dit que la langue bretonne ne servait plus à rien. A moi maintenant, On me dit que la langue bretonne n’a pas sa place dans les lieux publics. Le discours change. Le mépris et l’hostilité restent. Et en attendant, On a bousillé un trésor de langue parlé pendant plus de mille ans par des générations et des générations, ici, sur ce bout de Terre…
Et on nous contraint à mendier, pour qu’on daigne nous octroyer des miettes… nous qui voulons juste faire vivre notre langue. Mais la SNCF s’en fout. C’est de la thune qu’elle veut. Et les langues, elle les aime, mais seulement si elles rapportent un max. On met de l’anglais et de l’allemand à Vannes et Nantes, on met du ch’timi sur les TGV après le film de Boon… et on envoie chier les Bretons et les Basques qui ont le malheur de demander que leurs langues soient prises en compte et respectées.
Nos langues ne valent rien. Nous le savons tellement bien de l’avoir toujours entendu. Merci à la SNCF pour nous le rappeler tous les jours. Sauf qu’à force de mépriser les gens et leur culture, on s’expose.
L’image de la SNCF, on va la soigner.
■Quand à ces féroces soldats...
Je suis sur que pendant l'occupation 39-45, les gens avaient le même comportement: un résistant présumé, des juifs...étaient arrétés sous leur nez...ils ne voyaient rien, n'entendaient rien, ne disaient rien...«des veaux» disait un grand (très grand !) homme. Il est vrai que l'héroisme n'est pas donné à tout le monde !
A la gare Nantes Nord, une action de «bienvenue en Bretagne» a aussi été tentée il y 2 ou 3 ans, elle a à moitié réussie: responsable SNCF furieux, police ferroviaire en force, police en civil aux alentours....nous étions bien encadrés. Ca a failli dégénérer lorsque «un sbire» a voulu chiper un drapeau breton. Et là aussi, le voyageur regardait ailleurs, en apparence tout au moins.
La «conversation» de Bertrand Finel avec un énarque écrasant la «bretonitude» de sa superbe donne une envie irrépressible de «balancer un taquet» à un tel individu symbole de la morgue de nos «élites» jacobines.