Communiqué de presse du Groupe Mouvement Démocrate au Conseil Régional de Bretagne
Les conseillers régionaux du groupe Mouvement Démocrate comprennent et partagent le sentiment de lassitude et d'abandon qui règne dans nos campagnes. La situation vécue par les producteurs de lait est brutale et violente.
Ils demandent :
-au niveau européen que soient mises en place des règles de gestion du marché,
-au niveau national que soit installée une véritable concertation de la filière pour fixer un prix qui tienne compte de coûts de production,
-au niveau régional d'ouvrir aux producteurs laitiers l'accès au Fonds Régional de Garantie afin de faciliter l'accès au crédit et d'appuyer les démarches des professionnels auprès du gouvernement et des instances européennes.
Les Conseillers régionaux :
Bruno Joncour, Anne-Marie Crolais, Bernard Marboeuf, Isabelle Le Bal, Fabrice Loher, Louis Caradec, Marie-Françoise Droniou
(voir le site) du Mouvement Démocrate Breton.
(voir le site) de David Guillerm, Président des Jeunes Démocrates du Finistère.
(voir le site) du MoDem pour les Européennes.
La Bretagne en cela souffre de la politisation et de la francisation de son syndicalisme, agricole notamment. Il est notoire que la FDSEA est un pilier de la droite républicaine et que son président est toujours in fine remercier par un siège de sénateur... Soulignons le rôle opaque de nombreux barons des chambres d'agriculture dans la répartition des aides européennes sur des critères qui manquent de transparence. Ce syndicat ne représente pas ceux qui acceptent sa tutelle. Comment donc plaindre des gens qui finalement donnent mandat à ceux qui les perdent depuis des décennies ?
Plus encore chaque citoyen européen a le droit à son mot sur cette question, car elle touche à la PAC. Est il normal que l'UE, déjà victime d'un déficit démocratique, d'un vide du sens, de la pression de nombreux lobbys, du chauvinisme de certains états, France en tête, voit ses dotations réservées à 40% pour le domaine agricole qui n'est pas l'enjeu stratégique européen premier ?
Comment soutenir des gens qui avec nos impôts vont inonder des pays beaucoup moins développer et détruire leur propre production ? Ce couple infernal qu'est le pire du libéralisme avec le pire du collectivisme devrait être l'objet d'une remise à plat globale. Les parisiens dans ce domaine sont une fois de plus coupables de ne pas assumer politiquement la réalité, par électoralisme et laxisme. On ose pas dire que l'époque bénie des aides à gogo va se terminer et que la situation actuelle fait en vérité de nombreux agriculteurs des fonctionnaires européens.
Enfin quelle est la qualité du lait que nos impôts financent ? Si nous parlions des antibiotiques avec lesquels on pique les vaches ? Si on les droguait pas, elle ne tiendrait même pas le choc. Non respect de la biodiversité en mettant de la Holstein partout, faisant disparaître notre pie noire bretonne totalement adaptée au pays et qui produit un lait avec un très bon taux de caséine. Car le lait industriel est rejeté par le corps, ne pouvant se fixer sur les os... Ce qui n'empêchera pas les vendeurs de dire que le lait «apporte le calcium dont vous avez besoin» !
Beaucoup trop d'incohérence en termes économiques, civiques, écologiques et humains qui m'ont fait refusé les tracts tendus par ces producteurs que je trouve souvent dépourvu de vision et de sens des responsabilités. Ils ne sont certes qu'un élément de la chaîne et le consommateur a un rôle important dans ce mécanisme, mais nous appeler à passer à la caisse pour un lait aux vertus très relatives, qui sera exporté par subvention dans des pays sans capacité de faire concurrence, le tout au détriment de secteur comme la recherche, l'enseignement supérieur et des projets pleinement européen, voilà qui me laissent très perplexe.
Il est dur de dire aux gens la vérité. Mais parfois, il faut rompre avec la «pétitionnite» qui consiste à soutenir pour soutenir, espérant en retirer un effet de sympathie électorale. C'est le pire de la démocratie, c'est de la «démagogie élective»...