Patxi López est devenu hier Président de la province d'Euskadi (Pays basque sud) grâce aux votes des ses collègues socialistes mais également des voix de la droite conservatrice (Parti populaire) et de l'extrême droite (Union pour le progrès et la démocratie). Il s'agit du premier président d'Euskadi élu par des voix nationalistes espagnoles. López, cadre du PSE présidera le gouvernement avec le soutien du PP. Leur programme : le combat contre ETA (ndlr : ce qu'avait également fait le gouvenrnement du Parti nationaliste basque), le constitutionnalisme et les mesures économiques et sociales.
Le nouveau président a insisté à plusieurs occasions sur le fait que l'Euskadi qu'il présidera «se rapprochera du reste de l'Espagne», une Espagne que López a qualifiée de «pluriel» et dont le gouvernement est selon lui en aucun cas doctrinal. La lutte contre ETA et la défense de la Constitution seront deux des grandes priorités de López. En ce qui concerne la langue basque, le nouveau président a déclaré qu'il ne réduira pas «la dotation économique» des «activités réalisées» dans cette langue, mais que ceci ne réduira pas «le support à la culture basque qui s'exprime en castillan».
Selon les déclarations de López et l'accord conclu entre le PSE et le PP, la législature qu'il a entamé mettra fin au processus d'autodétermination du Pays basque. López a simplement déclaré qu'il négociera avec le Gouvernement espagnol afin qu'on accélère les transferts de compétence en suspens. L'accord PSE-PP stipule le maintien plein et entier du Statut de Gernika (statut d'autonomie du Pays basque sud).
Le débat d'investiture a également permis de prendre connaissance du retrait de la vie politique de Juan José Ibarretxe. L'ex-président basque reproche à López d'avoir bâti un programme «frontiste, faible et instable». Un gouvernement «espagnoliste» qui, selon les termes du compagnon de parti d'Ibarretxe, Joseba Egibar, se contentera de la loi des partis, ces mêmes parties qui ont empêché la gauche indépendantiste liée à Batasuna d'être présente au Parlement basque, malgré le support populaire dont elle jouissait.
Aintzane Ezenarro, principal porte-parole de la gauche indépendantiste basque, Aralar, pense la même chose : le programme de López s'est construit «contre la majorité sociale» d'Euskadi. À court terme, Ezenarro pense que la gauche indépendantiste doit être «l'alternative gouvernementale» du nationalisme espagnol.
Article traduit du catalan : MónDivers.cat est partenaire d'Eurominority.eu
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