Chaque année, le magazine «Challenge» ('L'économie en temps réel') publie le «classement des 500 plus grandes fortunes de France». Un Breton, François Pinault, a été pendant un temps le détenteur de la première fortune de France, mais ce n'est plus le cas depuis qu'il a confié une grande partie de sa fortune à la fondation qui porte son nom et transmis aussi déjà une grande partie de son patrimoine à son fils François Henri auquel il a confié en 2001 la direction de la holding PPR; François Pinault père n'est plus que la 7e fortune de France, avec tout de même encore 7,3 milliards d'euros.
Le trio de tête est aujourd'hui composé de Gérard Mulliez, patron du groupe de distribution Auchan dont le siège est à Croix (Nord), et qui pèse 21 milliards d'euros, de Bernard Arnault, patron du groupe de luxe LVMH, dont le siège est à Clichy, et qui pèse 18,3 milliards d'euros, et de Viviane Bettencourt, propriétaire du groupe de cosmétiques L'Oréal, à Paris, qui possède 13,6 milliards d'euros. Ce que montre surtout ce classement, c'est la domination écrasante de Paris et de la région parisienne dans le palmarès des grandes fortunes françaises, mais cela n'étonnera personne. Ceci étant dit, les Bretons ne se défendent pas si mal.
Dans la liste de «Challenge», les autres fortunes bretonnes sont les suivantes :
• 16e, Vincent Bolloré, patron du groupe Bolloré, dont le siège est à Pureaux (à la Défense) : 2,97 milliards
• 28e, Yves Rocher, fondateur des Laboratoires Yves Rocher, à la Gacilly : 1,8 milliard
• 64e, Daniel Roullier, fondateur du groupe Roullier - Timac, à Saint-Malo : 630 millions d'euros
• 87e, Yves Guillemot, l'un des cinq frères (originaires de Carentoir), créateurs d'Ubisoft (jeux video) : 430 M €
• 104e, Hervé Le Lous, fils de Jean Le Lous (natif de Plougasnou), patron de Juva Santé (parapharmacie) : 380 M €
• 107e, Christian Roulleau, patron de SAMSIC (services, nettoyage, etc), à Cesson-Sévigné : 380 M €
• 109e, Roland Beaumanoir, fondateur de Cache-Cache (habillement) à Saint-Malo : 360 M €
• 120e, Louis Le Duff (de Cléder), fondateur du groupe Le Duff (Brioche Dorée, etc.), à Rennes : 350 M €
• 140e, Pierre-Yves Legris, patron de Legris Industries, à Rennes : 300 M €
• 149e, Charles Doux, patron du groupe Doux (volailles) à Châteaulin : 280 M €
• 158e, Gilles Martin, patron d'Eurofins Scientific (biotechnologie) à Nantes : 244 M € •
167e, Jacqueline Himsworth-Braud, PDG de Manitou (chariots élévateurs) à Ancenis : 225 M €
• 168e, Marcel Braud, fondateur de Manitou à Ancenis : 223 M €
• 187e, Jean-Pierre Dréau, patron du groupe SNEF (BTP, génie électrique) à Marseille : 200 M €
• 202e, Jean-Claude Bigard, patron du Groupe Bigard (viande) à Quimperlé : 180 M €
• 228e, Bruno Caron, fondateur du groupe Norac (agro-alimentaire) à Rennes : 153 M €
• 233e, Alain Glon, patron du groupe Glon-Sanders, à Pontivy : 150 M €
• 292e, Alain Le Roch, patron d'AES Cheminex (chimie) à Bruz : 111 M €
• 309e, Pierre Le Duff (frère de Louis), fondateur du groupe Super Sports qu'il a récemment vendu, à Chantepie : 105 M €
• 332e, Philippe Padiou, patron de la société Pilote (camping-cars) à La Limouzinière, près de Nantes : 100 M €
• 435e, Claude Quéguiner, patron de Quéguiner Matériaux à Landivisiau : 70 M €
• 440e, Jean-Claude Le Lan, patron d'Argan Immobilier, à Neuilly-sur-Seine : 69 M €
• 457e, Jacques Verlingue, patron de Verlingue Assurances à Quimper : 65 M €
• 486e, Gérard Déprez, patron de Loxam (location matériel BTP) à Lorient : 609 M €
• 498e, Jean-François Torrès, patron d'Altead Transports à Saint-Herblain : 60 M €
Sur ces 25 patrons, qui sont tous des hommes, à une exception près, on trouve des créateurs partis de zéro, souvent autodidactes comme François Pinault, Yves Rocher ou Daniel Roullier, ou bardés de diplômes comme Louis Le Duff (ESSCA) ou Bruno Caron (HEC), on trouve aussi des «héritiers» comme Jean-Louis Bigard, Vincent Bolloré, Charles Doux, Pierre-Yves Legris ou Hervé Le Lous qui ont pris la direction d'entreprises existantes, mais qui ont su leur donner un développement parfois extraordinaire. Leurs domaines d'activité sont extrêmement variés, comme le sont leurs parcours. Ils ne sont pas vraiment représentatifs des entrepreneurs de Bretagne dans leur ensemble et il serait plus intéressant encore de connaître les 2 000 ou 3 000 autres entrepreneurs bretons qui les suivent, en s'intéressant d'ailleurs plus aux chiffres d'affaires de leurs entreprises et au nombre d'emplois qu'elles génèrent qu'aux patrimoines de leurs dirigeants.
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