Bretagne Réunie écrit au ministre de l'Éducation : Des propos de Jean-Marc Ayrault repris dans un manuel scolaire de géographie édité en 2007

Communiqué de presse publié le 8/03/09 17:31 dans Cultures par Henry Colliot pour Bretagne Réunie. Comité local Nantes
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L'un de nos adhérents, un résident de Loudéac, nous a signalé l'existence d'un manuel scolaire de géographie abordant la partition de la Bretagne.

Celui-ci qui a pour titre « L'Europe, la France », est paru aux éditions Bréal en 2007, et s'adresse aux lycéens(ne)s des classes de 1ère L, ES et S.

Notre attention s'est portée sur la quatrième partie de cet ouvrage, intitulée « Les régions en France et en Europe » et plus particulièrement sur le chapitre 14 « Le fait régional en France et en Europe », page 268.

Ce chapitre propose différentes études de cas dont celui de la région Bretagne. 

Celui-ci analyse la situation économique de la Bretagne administrative (4 départements seulement) en mettant en évidence les points positifs et les points à améliorer afin que notre jeunesse acquière l'esprit critique positif nécessaire à la compétitivité de nos régions dans le cadre européen.

Ce chapitre fait aussi état de l'identité culturelle particulière de la Bretagne en incluant le département de la Loire-Atlantique, ce qui est tout à fait cohérent avec les déclarations, faisant le même constat, des quatre présidents de la République : Valéry Giscard d'Estaing, François Mitterrand, Jacques Chirac et plus récemment celle du président Sarkozy. 

À notre très grande satisfaction, nous avons aussi noté que la partition de la Bretagne était abordée et qu'ainsi un tabou était enfin levé.

Néanmoins, « Bretagne Réunie » déplore que le projet de réunification soit traité uniquement par l'interview du maire de Nantes parue dans le journal « Le Monde » du 3 juillet 2001, dans lequel Jean-Marc Ayrault, après avoir relégué la culture bretonne à ses strictes dimensions folkloriques, déclare que ce serait une erreur historique d'harmoniser l'espace breton en fonction des hommes et des femmes qui l'ont façonné durant 11 siècles. (1).

De ce fait, « Bretagne Réunie » considère que ce manuel est partial puisqu'il prend uniquement, comme référence, un point de vue purement politique et purement personnel du maire de Nantes, non partagé par l'immense majorité des habitants nantais et du département de la Loire-Atlantique, et qui n'a aucun mandat spécifique pour s'exprimer sur ce point, d'autant que la ville de Nantes ne représente qu'un quart des habitants de Loire-Atlantique et un quinzième de la population de la Bretagne. 

Pour « Bretagne Réunie » l'auteur de ce chapitre prend, de toute évidence, fait et cause pour la vision du maire de Nantes puisqu'il ne fait ni état de la volonté populaire validée par de très nombreux sondages favorables à la réunification, ni du fait que le Conseil Général de Loire-Atlantique a voté dès le 22 juin 2001 un vœu de réunification, 11 jours avant l'interview de Jean-Marc Ayrault, tout comme le Conseil Régional de Bretagne qui a voté, dès le 2 juillet 2001, un vœu allant dans le même sens. 

Ce « parti pris » nous semble indigne des valeurs républicaines d'autant plus qu'il s'adresse à une population exclusivement constituée de jeunes filles et de jeunes garçons.

Par conséquent, nous déplorons que, sur ce dossier, ce manuel scolaire serve de tribune politique alors que celui-ci a pour vocation de mettre en lumière les différents points de vue nécessaires au développement intellectuel de notre jeunesse. 

«Bretagne Réunie» s'interroge également sur le choix par l'éditeur de la publication des convictions personnelles du maire de la ville de Nantes, concernant un sujet ayant des répercussions sur les libertés fondamentales des habitants de la Loire-Atlantique. Les dispositions des articles 10 et 11 de la Charte européenne des droits fondamentaux, et de l'article 10 de la Convention de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales, dénonçant l'ingérence d'autorités politiques dans la liberté d'expression et d'information, nous semblent violées par ce choix éditorial partial.

«Bretagne Réunie» n'a pas l'intention de remettre en cause l'ensemble de cet ouvrage, qui globalement semble poser clairement les problématiques économiques des régions françaises et européennes, mais s'étonne que dès qu'il s'agit des intérêts bretons et de leurs avenirs, ceux-ci sont systématiquement remisés dans les réserves des musées. 

Par conséquent, « Bretagne Réunie » a demandé par son courrier du 3 mars, adressé à Monsieur Xavier Darcos, ministre de l'Éducation nationale, que soient prises, dès la prochaine rentrée scolaire, toutes les dispositions nécessaires pour rétablir l'impartialité du dit manuel scolaire. 


Le secrétaire du Comité local nantais de Bretagne Réunie, Paul Loret



Note (1) Le texte entier dans le livre, encadré page 268 : Interview de J.-M. Ayrault, (maire de Nantes) recueillie par D. Luneau, Le Monde, 3 juillet 2001.
— “Au XXIe siècle et à l'heure de la construction européenne, une région bretonne à cinq départements serait une erreur historique. Certes Nantes est une ville bretonne : nous l'assumons pleinement avec le futur musée des ducs de Bretagne, notre soutien constant à l'école Diwan et à toute la dynamique culturelle bretonne... Mais couper Nantes du sud et de l'est de sa région actuelle serait l'affaiblir. On ne peut pas à la fois construire la métropole Nantes, Saint-Nazaire et se poser la question du découpage régional sans tenir compte de son environnements actuel. Nantes est aussi une ville d'estuaire, une ville portuaire, ayant un rôle à jouer dépassant le cadre de la Bretagne. Nantes a également une dimension ligérienne et vendéenne et le rayonnement de notre métropole s'étend déjà à l'ouest d'un axe qui va de La Rochelle au Mont-Saint-Michel...”


Vos commentaires :
Dimanche 5 mai 2024
Que ceux qui doutent encore de l'appartenance de Nantes à la Bretagne se penchent sur l'histoire du jeune sous-lieutenant d'artillerie Napoléon Bonaparte. Un soir, à Paris il aborde une des filles du Palais Royal et lui fait remarquer qu'elle doit être originaire d'un pays du Nord, car lelle est habillée bien légèrement en dépit du froid de novembre (lui est corse, ne l'oublions pas !). Elle lui répond «Je suis bretonne, de Nantes» à quoi Napoléon répond qu'il connait ce pays là. Ils finiront la nuit ensemble. Ce soir là Napoléon Bonaparte, agé de dix-huit ans perdit son pucelage, ainsi qu'il l'a lui-même raconté. Au moins, pour le futur empereur, n'y eut-il jamais de doute sur le fait que Nantes était bien en Bretagne.
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