Les possessions françaises dites « d'Outre-mer » connaissent une nouvelle crise, qui s'inscrit dans la continuité du gâchis de la décolonisation française, du fait des obstacles posés sans arrêt par le lobby colonial et le lobby nationalrépublicain à toute évolution vers une véritable démocratie politique et sociale. Ainsi l'échec du référendum de 2003, qui semblait vouloir enfin amorcer une timide évolution, est largement dû à la campagne de peur distillée par ces deux lobbys. La crise de « l'Outre-mer » français est en fait récurrente depuis des décennies, sinon plus, et les replâtrages périodiques à coup d'injections, à plus ou moins haute dose, d'aides supplémentaires ne pourront jamais être de véritables solutions.
Pour cela le Parti Breton, qui peut se baser sur l'expérience du peuple breton confronté à certaines problématiques (centralisme étouffant, négation de l'identité…) que connaissent les peuples guadeloupéen, kanak, guyanais, martiniquais, polynésien, estime nécessaire de véritables mutations pour casser le cycle des crises et instaurer une démocratie apaisée dans laquelle chaque habitant se reconnaitrait et retrouverait sa dignité. En se basant sur le droit international, les territoires inscrits par l'ONU comme territoires à décoloniser (Nouvelle Calédonie, Polynésie, Mayotte) doivent engager une évolution rapide vers l'indépendance. Cela ne veut pas dire la rupture des liens avec la France, ainsi les nouveaux Etats peuvent signer des traités bilatéraux de coopération et d'assistance renouvelant notamment les obligations de la France, comme pour la Polynésie du fait des expériences nucléaires. Dans ce sens, l'abandon immédiat du référendum sur la départementalisation de Mayotte est une nécessité car il va à l'encontre de toutes les règles internationales, l'île étant partie intégrante de l'État des Comores, dont une fédéralisation des structures doit permettre de préserver les intérêts propres de chaque île.
Les territoires non inscrits dans la liste de l'ONU, car ne possédant pas, ou plus, de population endogène au moment de la conquête française, doivent s'engager également dans une profonde évolution institutionnelle et économique. Les mesures d'urgence décidées par le gouvernement français, si elles peuvent momentanément résoudre certains problèmes sociaux, ne changent rien à la situation de fond et n'empêcheront pas de nouvelles crises encore plus violentes. L'évolution doit être institutionnelle, avec la mise en place d'une véritable autonomie accompagnée du départ progressif de « l'administration coloniale » et à terme le choix pour la population de l'indépendance ou non. L'évolution doit être économique, avec la fin de l'économie coloniale et une véritable stratégie de développement basée sur les ressources propres de ces territoires en lien avec une insertion dans leur espace géographique régional.
Ces mesures de bon sens finiront par s'imposer avec le temps, dans l'immédiat elles nécessitent du courage politique, l'évolution proposée s'inscrivant dans le cours de l'histoire. Si la crise actuelle permet enfin d'enclencher un processus de reconnaissance et d'émancipation des peuples « d'Outre mer », elle aura été un acte fondateur dont le mérite reviendra à ses initiateurs.
pour le Parti Breton, le Président, Gérard Olliéric
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