Le Comité pour la réforme des collectivités locales, présidé par Édouard Balladur, doit rendre son rapport le 25 février prochain. La question qui intéresse le plus les Bretons concerne la réunification de la Bretagne et le retour de Nantes dans sa région historique.
Les rumeurs courent et alimentent les discussions de salon. Pour le moment, rien n'est sûr mais on commence à percevoir la physionomie de l'Hexagone. Car le Comité, en plus de réfléchir à la répartition des compétences entre les différents échelons administratifs, voire la disparition de certains, doit également proposer une simplification des structures des collectivités locales.
Dans le lot des propositions, on entend dire, que Balladur (entendez le Comité présidé par Monsieur Balladur) serait favorable à un retour de la Loire-Atlantique en Bretagne. Les actions menées depuis plusieurs années par la société civile bretonne auraient-elles porté leurs fruits ? L'association Bretagne Réunie, mais également le président de la Région Bretagne, le président du Département de la Loire-Atlantique ou une quinzaine de députés bretons ont récemment intensifié leur action. De grands chefs d'entreprises se sont également associés à la démarche, voyant dans la réunification une logique tant économique qu'historique.
La Bretagne n'est pas la seule concernée. Plusieurs régions pourraient être reconfigurées. Dans les propositions de l'appel «Pour une Bretagne belle, prospère, solidaire et ouverte sur le monde», portée par le monde culturel et économique breton, la réunification de la Bretagne devrait amener quelques modifications dans les territoires voisins, qui d'un point de vue historique commencent à intéresser Normands, Vendéens ou Sarthois. En effet, la Vendée pourrait rejoindre le Poitou, région dans laquelle historiquement elle a toute sa place et la Sarthe et l'Anjou une grande région Val-de-Loire.
Selon les informations disponibles pour le moment, le « Comité Balladur » aurait également envisagé la réunification de la Normandie. Une réorganisation territoriale de telle ampleur impliquant une large concertation, ces fusions se feraient sur la base du volontariat. Celle de la Bretagne serait effectuée à titre expérimental. Mais qu'est-ce que cela signifie réellement ?
Mais les propositions iraient plus loin. L'Alsace et la Lorraine pourraient également fusionner. La Picardie serait remodelée. L'Oise intégrerait l'Île-de-France et, de fait, le reste de la région s'associerait au Nord-Pas-de-Calais. Une pétition contre ce projet intitulée «Touche pas à ma Picardie» a d'ailleurs déjà recueilli plus de 15 000 signatures. Plus étonnant, le Poitou s'associerait avec l'Aquitaine pour former une région difforme. Le département de Seine-et-Marne pourrait être scindé en deux pour que sa partie est se rapproche de la Champagne.
Dans ce débat sur la réorganisation régionale, la « taille européenne des régions » est souvent évoquée. Bien que personne ne puisse réellement définir ce qu'est une région à taille européenne, beaucoup s'entendent pour dire que le Limousin ou l'Alsace ne l'atteignent pas. Ainsi, si l'objectif du Comité pour la réforme des collectivités locales est d'arriver à 15 régions au lieu de 22, on peut imaginer que ces régions seront les premières concernées.
Ainsi, au vu des informations ayant filtré pour le moment, il est possible de dessiner la carte de l'Hexagone.
La réforme des institutions pose également de manière plus prégnante le statut des régions. Un premier geste a été fait avec le « droit à l'expérimentation », qui ne dit pas son nom mais pourrait à terme s'appeler « autonomie politique ». Malheureusement, pour le moment tous les projets entrant dans ce cadre doivent passer par les fourches caudines de l'État qui n'est pas prêt à laisser les régions grandir. La Bretagne s'est vu refuser la gestion autonome de sa politique linguistique et de sa politique de l'eau. Il est peut-être temps de penser que, dans le cadre d'une simplification des structures locales, la Bretagne, comme d'autres régions (et on pense tout naturellement à l'Alsace ou la Corse) pourrait bénéficier d'un statut d'autonomie. L'autonomie n'est plus le « gros mot » qui faisait frémir les pires jacobins. Cela correspond aux aspirations de plusieurs élus qui sont de plus en plus sensibles à la gestion la plus efficace au bon échelon. S'il y a expérimentation, c'est bien sur ce point que le Comité pour la réforme des collectivités locales doit proposer des solutions.
Une carte présente un scénario prospectif, plus proche de ce modèle. Ce n'est pas la taille des régions qui compte mais bien leur mode d'organisation humaine et le respect des aspirations des citoyens.
■Je suis désolé mais c'est faux. L'histoire du Poitou et de l'Aquitaine sont étroitement liées, La Gaule Aquitaine comprenait bien sur les Pictons du futur Poitou. Puis, Charlemagne créa en 781 le Royaume d'Aquitaine. Ensuite, au Moyen-Age, les comtes du Poitou sont aussi le plus souvent Duc d'Aquitaine. On parlait d'ailleurs occitan à leur cour.
Voir le palais des Ducs d'Aquitaine - Comtes du Poitou à Poitiers, aussi symbolique que le château des Ducs de Bretagne à Nantes. Voir le site
voir le livre LES COMTES DE POITOU, DUCS D'AQUITAINE, Michel Dillange par exemple mais il y en a plusieurs sur le sujet.
Je vis expatrié à Nancy en Lorraine, et au premier abord, à la vue de la carte concernant la réorganisation des régions (qui se décidera à Paris entre fonctionnaires parigot-parisiens), je ne peux m'empêcher de sourire... unir l'Alsace et la Lorraine... autant vouloir mélanger l'eau et l'huile !
Déjà, il y a deux Lorraine, une germanique avec Metz pour capitale, (qui parle entr'autre langue le platt, la langue des Francs de Charlemagne) et une autre celtique, dont les villes ont des noms bien gaulois, comme Verdun ou Toul. Le moins qu'on puisse en dire, est que l'amour n'a jamais été profond entre ces deux cultures radicalement différentes !
Quant à l'Alsace, qui défend avec raison son particularisme, tout ce qui vit à l'ouest de la crête des Vosges, c'est ach so, tout «français de l'intérieur» autant dire le même ennemi héréditaire ou presque, que l'allemand qui vit à l'est, de l'autre côté du Rhin ! Quand bien même la Bretagne réintègrera en son sein le pays Nantais qui lui à été volé naguère, il n'en demeure pas moins que si elle continue à vivre comme une province française, même réorganisé, mais toujours dirigée de loin par des incompétents notoires, ignorants et méprisants des us et coutumes des régions, elle n'a aucun avenir !
Celui ci à mon sens, ne peut se concevoir que dans une indépendance totale !
Comme le font remarquer des intervenants précédents, la partie n'est pas gagnée.En effet, la méthode préconisée par Balladur sur «la base du volontariat» appliqué à une «Bretagne à titre expérimental», c'est à dire en fait laissée au bon vouloir des élus, est d'avance vouée à l'échec.
Tout citoyen un peu au fait des usages de nos hommes politiques, sait que dans notre pays, champion des «comités théodule» (sic De Gaulle) genre Conseil, Instituts, Observatoire, Haute Autorité..., les élus s'ingénieront à créer de nouvelles structures de tout ordre (inter-régionales, départementales, comités de réflexion, syndicats divers, commisions variées...) qui n'auront pour objet que de «complexifier» le problème et de gagner du temps...pour ne rien faire !
D'ailleurs, un journaliste américain, habitué des plateaux télé français le disait, goguenard, il y a peu de temps sur la «3»: «Des discussions à la française» dans la tradition du «blablabla» pour «aboutir à faire capoter les réformes».
Il suffit de constater l'obstination, voire la morgue d'élus tels Ayrault ou Auxiette «...certains élus...et chefs d'entrprise..annexion...colonisation...» pour exclure toute idée de compromis.
L'Etat n'assumerai pas son role d'arbitre et d'exécutif en laissant perdurer (à moins que se soit son objectif) un découpage régional aberrant qu'il a créé de tout pièce par décret ou arrété ministériel depuis...1941. S'il veut éviter désillusion, crispation, rémanence des manifestations en tous genres, il faut qu'il aie le courage de «réparer» par décret ou arrété les «problèmes» qu'il a créés en suivant le même processus anti-démocratique. Même un référendum risque d'être un échec (Antilles, Corse en 2003) car, comme le faisait remarquer un politologue: «Sous la 5è, tous les référendums n'ont servis qu'à sanctionner le pouvoir en place.»
Ouest France : «deux hypothèses sont envisageables. Le conseil régional de Bretagne et le conseil général de la Loire-Atlantique engagent le processus de réunification. Mais cette voie, qui laisse la décision aux élus n'a pas les faveurs de plusieurs d'entre eux. Jean-Yves Le Drian lui-même, président de Région souhaite passer par un référendum.»
A mon avis, dans tous les cas, les gens ne sont pas assez informés des avantages de la réunification et ne se sentent donc pas vraiment concernés par ce débat ce qui les rendra que plus réceptifs à l'opposition à la réunification.
L'objectif aujourd'hui, à mon avis est d'informer largement l'opinion, car c'est par elle que se fera ou pas la réunification et c'est elle qui acceptera ou pas les changements. L'initiative de 44=BZh de faire un livret avec questions réponses sur la réunification me semble donc être une riche idée à développer plus largement!