Comité Balladur : quinze régions dans l'Hexagone...

Communiqué de presse publié le 20/02/09 14:35 dans La réunification par Mikael Bodlore-Penlaez pour Mikael Bodlore-Penlaez
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Les quinze régions selon les premières informations du Comité pour la réforme des collectivités locales. Carte : Geobreizh.com
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Scénario prospectif d'une réorganisation territoriale de l'Hexagone. Carte : Geobreizh.com

Le Comité pour la réforme des collectivités locales, présidé par Édouard Balladur, doit rendre son rapport le 25 février prochain. La question qui intéresse le plus les Bretons concerne la réunification de la Bretagne et le retour de Nantes dans sa région historique.

Les rumeurs courent et alimentent les discussions de salon. Pour le moment, rien n'est sûr mais on commence à percevoir la physionomie de l'Hexagone. Car le Comité, en plus de réfléchir à la répartition des compétences entre les différents échelons administratifs, voire la disparition de certains, doit également proposer une simplification des structures des collectivités locales.

Dans le lot des propositions, on entend dire, que Balladur (entendez le Comité présidé par Monsieur Balladur) serait favorable à un retour de la Loire-Atlantique en Bretagne. Les actions menées depuis plusieurs années par la société civile bretonne auraient-elles porté leurs fruits ? L'association Bretagne Réunie, mais également le président de la Région Bretagne, le président du Département de la Loire-Atlantique ou une quinzaine de députés bretons ont récemment intensifié leur action. De grands chefs d'entreprises se sont également associés à la démarche, voyant dans la réunification une logique tant économique qu'historique.

La Bretagne n'est pas la seule concernée. Plusieurs régions pourraient être reconfigurées. Dans les propositions de l'appel «Pour une Bretagne belle, prospère, solidaire et ouverte sur le monde», portée par le monde culturel et économique breton, la réunification de la Bretagne devrait amener quelques modifications dans les territoires voisins, qui d'un point de vue historique commencent à intéresser Normands, Vendéens ou Sarthois. En effet, la Vendée pourrait rejoindre le Poitou, région dans laquelle historiquement elle a toute sa place et la Sarthe et l'Anjou une grande région Val-de-Loire.

Selon les informations disponibles pour le moment, le « Comité Balladur » aurait également envisagé la réunification de la Normandie. Une réorganisation territoriale de telle ampleur impliquant une large concertation, ces fusions se feraient sur la base du volontariat. Celle de la Bretagne serait effectuée à titre expérimental. Mais qu'est-ce que cela signifie réellement ?

Mais les propositions iraient plus loin. L'Alsace et la Lorraine pourraient également fusionner. La Picardie serait remodelée. L'Oise intégrerait l'Île-de-France et, de fait, le reste de la région s'associerait au Nord-Pas-de-Calais. Une pétition contre ce projet intitulée «Touche pas à ma Picardie» a d'ailleurs déjà recueilli plus de 15 000 signatures. Plus étonnant, le Poitou s'associerait avec l'Aquitaine pour former une région difforme. Le département de Seine-et-Marne pourrait être scindé en deux pour que sa partie est se rapproche de la Champagne.

Dans ce débat sur la réorganisation régionale, la « taille européenne des régions » est souvent évoquée. Bien que personne ne puisse réellement définir ce qu'est une région à taille européenne, beaucoup s'entendent pour dire que le Limousin ou l'Alsace ne l'atteignent pas. Ainsi, si l'objectif du Comité pour la réforme des collectivités locales est d'arriver à 15 régions au lieu de 22, on peut imaginer que ces régions seront les premières concernées.

Ainsi, au vu des informations ayant filtré pour le moment, il est possible de dessiner la carte de l'Hexagone.

La réforme des institutions pose également de manière plus prégnante le statut des régions. Un premier geste a été fait avec le « droit à l'expérimentation », qui ne dit pas son nom mais pourrait à terme s'appeler « autonomie politique ». Malheureusement, pour le moment tous les projets entrant dans ce cadre doivent passer par les fourches caudines de l'État qui n'est pas prêt à laisser les régions grandir. La Bretagne s'est vu refuser la gestion autonome de sa politique linguistique et de sa politique de l'eau. Il est peut-être temps de penser que, dans le cadre d'une simplification des structures locales, la Bretagne, comme d'autres régions (et on pense tout naturellement à l'Alsace ou la Corse) pourrait bénéficier d'un statut d'autonomie. L'autonomie n'est plus le « gros mot » qui faisait frémir les pires jacobins. Cela correspond aux aspirations de plusieurs élus qui sont de plus en plus sensibles à la gestion la plus efficace au bon échelon. S'il y a expérimentation, c'est bien sur ce point que le Comité pour la réforme des collectivités locales doit proposer des solutions.

Une carte présente un scénario prospectif, plus proche de ce modèle. Ce n'est pas la taille des régions qui compte mais bien leur mode d'organisation humaine et le respect des aspirations des citoyens.


Vos commentaires :
Philippe Agouarch
Jeudi 14 novembre 2024
«Le Poitou s'associerait avec l'Aquitaine pour former une région difforme et sans réel lien historique.»

Je suis désolé mais c'est faux. L'histoire du Poitou et de l'Aquitaine sont étroitement liées, La Gaule Aquitaine comprenait bien sur les Pictons du futur Poitou. Puis, Charlemagne créa en 781 le Royaume d'Aquitaine. Ensuite, au Moyen-Age, les comtes du Poitou sont aussi le plus souvent Duc d'Aquitaine. On parlait d'ailleurs occitan à leur cour.

Voir le palais des Ducs d'Aquitaine - Comtes du Poitou à Poitiers, aussi symbolique que le château des Ducs de Bretagne à Nantes. Voir le site

voir le livre LES COMTES DE POITOU, DUCS D'AQUITAINE, Michel Dillange par exemple mais il y en a plusieurs sur le sujet.


Sébastien Guivarc'h
Jeudi 14 novembre 2024
Il y a tellement d'attente derriere de tel projet qu'il y aura evidemment des mecontents .J'espere au moins que le gouvernement va bien en tenir compte.Cette réforme est de toute façon a faire et ils devront aussi penser un jour, a donner plus de pouvoir(autonomie) au régions et peuples qui le souhaite car on ne peut plus continuer de faire appliquer des lois (qu'elles soient économique ou autre )a l'ensemble du territoire français , sans se soucier de tel ou tel problème qu'elles peuvent causer dans certaines régions. ( Ex: écotaxe...). Naoned e Breizh !! Kenavo !

bossard hervé
Jeudi 14 novembre 2024
À mon avis que la bataille ne fait que commencer. Il s'agit d'un énième tournant dans notre histoire, et jusqu'à présent, nous avons été champion pour les rater tous. Balladur ne prendra pas de risques pour nous. Il y a l'opposition Rennaise, il y a l'opposition Nantaise. Les partisans des PDLL ne se laisseront pas enterrer comme çà, et ils seront les mieux placés pour faire de la propagandes en cas de referundum. Nous aurons soit notre pays réunifié, soiot le GO, soit le statut quo. Tout celà en fonction de nos capacités.

iffig cochevelou
Jeudi 14 novembre 2024
Je constate , avec plaisir, que nos actions n'ont pas été vaines, mais rien n' est encore fait, et le conservatisme français de gauche comme de droite , n'a pas dit son dernier mot . C'est pour cela que je ferais une proposition : des élections approchent, importantes puisqu'elles auront une répercution dans toute l'Europe, alors refusons de voter pour des listes qui n'auraient pas pris en compte la remise en cause de l'exclusion de la Loire Atlantique de la région Bretagne, le fait de calquer les circonscriptions territoriales sur celles des régions, soit pour une Bretagne réunifiée : 5 ou 6 députés européens .

P. Argouarch
Jeudi 14 novembre 2024
Le mot «picard» vient du français «pic». Les Picards étaient au moyen-âge, les travailleurs du Nord du territoire de la couronne qui venaient travailler à Paris. Du moins tous ceux qui ne parlaient pas flamand. Une grande partie de l'Oise ne faisait pas partie de la Picardie , mais avait toujours fait partie de l'Ile de France. Que l'Oise soit réunifiée à l'Ile-de-France ne devrait pas poser de problème à ceux qui pensent que le 44 doit retourner en Bretagne. Ce qui pose problème c'est pas tant ce regroupement de la Picardie avec le Nord-Pas-de-Calais, c'est que la Flandre française, comme le Pays Basque français, comme la Catalogne française et comme la Savoie, ne sont toujours pas reconnues comme des régions à part entière ayant une identité et une histoire propre qui doit être respectée.

Bertrand Finel
Jeudi 14 novembre 2024
Demat !

Je vis expatrié à Nancy en Lorraine, et au premier abord, à la vue de la carte concernant la réorganisation des régions (qui se décidera à Paris entre fonctionnaires parigot-parisiens), je ne peux m'empêcher de sourire... unir l'Alsace et la Lorraine... autant vouloir mélanger l'eau et l'huile !

Déjà, il y a deux Lorraine, une germanique avec Metz pour capitale, (qui parle entr'autre langue le platt, la langue des Francs de Charlemagne) et une autre celtique, dont les villes ont des noms bien gaulois, comme Verdun ou Toul. Le moins qu'on puisse en dire, est que l'amour n'a jamais été profond entre ces deux cultures radicalement différentes !

Quant à l'Alsace, qui défend avec raison son particularisme, tout ce qui vit à l'ouest de la crête des Vosges, c'est ach so, tout «français de l'intérieur» autant dire le même ennemi héréditaire ou presque, que l'allemand qui vit à l'est, de l'autre côté du Rhin ! Quand bien même la Bretagne réintègrera en son sein le pays Nantais qui lui à été volé naguère, il n'en demeure pas moins que si elle continue à vivre comme une province française, même réorganisé, mais toujours dirigée de loin par des incompétents notoires, ignorants et méprisants des us et coutumes des régions, elle n'a aucun avenir !

Celui ci à mon sens, ne peut se concevoir que dans une indépendance totale !


Gèli GRANDE
Jeudi 14 novembre 2024
Je suis d'accord avec Monsieur Philippe Agouarch au Moyen Age L'Aquitaine et le Poitou était liés entre autre par le dialecte limousin de la langue occitane qui a laissé de nombreux vestiges toponymiques en Charente; Charente Maritime; Vienne et Deux Sèvres. Depuis de l'eau a coulé sous les ponts et à la suite de la guerre de «100 ans» la population de ce qui allait devenir aujourd'hui Poitou-Charente a été remplacée par des colons venus du Maine, de l'Anjou et de la Touraine. Nous n'avons ethniquement et culturellement plus rien en commun. Le Parlange qui est le dialecte de cette région n'est autre que du français dialectal avec encore une très petite influence occitane due à la proximité avec le Limousin. La seule partie de Poitou charente que nous revendiquons est justement la Charente Limousine ou confolentais autour de la ville de Confolens. Nous Aquitains de langue occitane donc Gascons, Guyennais ou Limousins de la moitié nord de la Dordogne nous ne voulons pas d'une fusion avec Poitou Charente et notre Président de Région Alain Rousset l'a clairement exprimé et nous sommes à fond derrière lui sur ce point là. Adishatz

PRIGENT Michel
Jeudi 14 novembre 2024
Il est réconfortant de constater que le «rapport Balladur» concernant la carte des régions, est empreint de bon sens et a pris en compte le «re découpage de l'Ouest» proposé par Bretagne Réunie. Il reste maintenant à la mettre en oeuvre.

Comme le font remarquer des intervenants précédents, la partie n'est pas gagnée.En effet, la méthode préconisée par Balladur sur «la base du volontariat» appliqué à une «Bretagne à titre expérimental», c'est à dire en fait laissée au bon vouloir des élus, est d'avance vouée à l'échec.

Tout citoyen un peu au fait des usages de nos hommes politiques, sait que dans notre pays, champion des «comités théodule» (sic De Gaulle) genre Conseil, Instituts, Observatoire, Haute Autorité..., les élus s'ingénieront à créer de nouvelles structures de tout ordre (inter-régionales, départementales, comités de réflexion, syndicats divers, commisions variées...) qui n'auront pour objet que de «complexifier» le problème et de gagner du temps...pour ne rien faire !

D'ailleurs, un journaliste américain, habitué des plateaux télé français le disait, goguenard, il y a peu de temps sur la «3»: «Des discussions à la française» dans la tradition du «blablabla» pour «aboutir à faire capoter les réformes».

Il suffit de constater l'obstination, voire la morgue d'élus tels Ayrault ou Auxiette «...certains élus...et chefs d'entrprise..annexion...colonisation...» pour exclure toute idée de compromis.

L'Etat n'assumerai pas son role d'arbitre et d'exécutif en laissant perdurer (à moins que se soit son objectif) un découpage régional aberrant qu'il a créé de tout pièce par décret ou arrété ministériel depuis...1941. S'il veut éviter désillusion, crispation, rémanence des manifestations en tous genres, il faut qu'il aie le courage de «réparer» par décret ou arrété les «problèmes» qu'il a créés en suivant le même processus anti-démocratique. Même un référendum risque d'être un échec (Antilles, Corse en 2003) car, comme le faisait remarquer un politologue: «Sous la 5è, tous les référendums n'ont servis qu'à sanctionner le pouvoir en place.»


Charles Rouxel
Jeudi 14 novembre 2024
Ce qui est désolant, c'est de constater que l'axe des réflexions du Comité Balladur (le seul du moins qui ait transpiré, car ce Comité travaille dans une surprenante discrétion) est encore une fois un critère technocratique : créer des régions dont le PIB soit à peu près partout le même, et voisin d'une prétendue moyenne européenne, dont le calcul n'est bien entendu pas explicité (ce qui est opaque n'est pas critiquable). On ne peut s'empêcher d'évoquer l'exemple du député Jacques-Guillaume Thouret, qui, au moment où l'Assemblée nationale se penchait sur la création des départements, proposa, le 22 septembre 1879, que ceux-ci soient uniformément «des carrés de 18 lieues sur 18» (soit environ 72 km sur 72). Et d'opposer à cette attitude décharnée l'article 29 de la Loi fondamentale allemande qui déclare que la structure des Länder doit tenir compte des «particularismes régionaux», et des «liens historiques et culturels». Toutes choses qui, non seulement répugnent à nos jacobins, mais qu'ils rejettent, au nom de l'unité et de l'égalité nationales – comprenez : en faveur de l'uniformité, et du vide entre le citoyen et l'Etat. Nous ne savons pas encore ce qui sortira des travaux du Comité Balladur. C'est déjà un très mauvais signe que la réunification de la Bretagne ne soit envisagée qu'à titre expérimental. Mais notons surtout que jamais il n'a été question jusqu'ici que l'adoption de nouvelles frontières entre régions, ou la confirmation des anciennes, soient soumises à un vote populaire : c'est soit un décret, soit une loi qui en décidera. Et là, dites-moi, à quel niveau les aspirations des régions historiques sont elles authentiquement représentées ? Ceux d'entre nous qui se reconnaissent comme des démocrates impénitents exigeront que – pour une fois – les frontières des régions reçoivent la sanction populaire.

Arnaud MAHE
Jeudi 14 novembre 2024
Les changements des régions qui va être avancé par le comité Balladur, pose la problème d'une décision populaire (référendum) ou pas.

Ouest France : «deux hypothèses sont envisageables. Le conseil régional de Bretagne et le conseil général de la Loire-Atlantique engagent le processus de réunification. Mais cette voie, qui laisse la décision aux élus n'a pas les faveurs de plusieurs d'entre eux. Jean-Yves Le Drian lui-même, président de Région souhaite passer par un référendum.»

A mon avis, dans tous les cas, les gens ne sont pas assez informés des avantages de la réunification et ne se sentent donc pas vraiment concernés par ce débat ce qui les rendra que plus réceptifs à l'opposition à la réunification.

L'objectif aujourd'hui, à mon avis est d'informer largement l'opinion, car c'est par elle que se fera ou pas la réunification et c'est elle qui acceptera ou pas les changements. L'initiative de 44=BZh de faire un livret avec questions réponses sur la réunification me semble donc être une riche idée à développer plus largement!


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