Présentation du Cluster West
Créé en 2004, le Cluster West réunit 324 acteurs de la chaîne agro-alimentaire du Grand Ouest (Basse-Normandie, Bretagne, Pays de Loire, Poitou-Charentes) qui représentent 43 milliards de chiffres d'affaires et 130 000 salariés. Au sein du Cluster West, ils mutualisent leurs forces pour conduire des projets collaboratifs.
Tous unis pour obtenir le droit d'expérimenter la circulation de camions de 44 tonnes. Parmi leurs différents projets, les membres du Cluster West se mobilisent actuellement pour obtenir de toute urgence de Jean-Louis Borloo, Ministre de l'écologie, du développement et de l'aménagement durable, le droit d'expérimenter pendant un an la circulation de camions jusqu'à 44 tonnes, aujourd'hui plafonnés à 40 tonnes.
D'abord, une question de bon sens. Le Cluster West fait observer que le bon sens à lui seul impose le passage aux 44 tonnes, pour les raisons suivantes :
- La capacité de fret de chaque camion augmenterait de plus de 15 %, puisque la charge utile passerait ainsi de 26 tonnes à 30 tonnes ;
- À quantités égales transportées, on pourrait économiser la mise sur la route d'1 camion toutes les 6 rotations (4 tonnes x 6 rotations = 24 tonnes) ;
- La fluidité du trafic routier s'en trouverait améliorée ; - La consommation de carburant diminuerait ;
- Les émissions de CO2 baisseraient grâce à la diminution de la consommation de gasoil.
Ensuite, une économie de 60 millions d'euros, au minimum. Le Cluster West a calculé qu'avec le passage aux 44 tonnes, les transports d'aliments pour animaux, de céréales, de lait, d'engrais, d'ingrédients divers et de matières premières destinées aux industries agro-alimentaires éviteraient quelque 225 000 déplacements de camions par an. Cela représenterait une économie globale de 60,6 millions d'euros.
Enfin, il s'agit de préserver la première région agro-alimentaire d'Europe. Le Cluster West fait observer que les entreprises agro-alimentaires du Grand Ouest sont soumises à plusieurs phénomènes de distorsions de concurrence :
- Les entreprises du Grand Ouest sont excentrées par rapport aux zones de chalandise de leurs produits ;
- Les infrastructures de transport autres (transport ferroviaire ou fluvial) sont inadaptées aux flux de transferts de marchandises courts et concentrés du Grand Ouest ;
- Le coût logistique moyen sur le prix d'un produit alimentaire en France (10 %, l'un des taux les plus élevés d'Europe) menace l'ensemble de la filière agro-alimentaire de l'Ouest ;
- Plusieurs régions agro-alimentaires de l'Union Européenne (Pays-Bas, Belgique, Danemark, Italie) autorisent 50 tonnes de Poids total roulant autorisé en charge (PTRAC), voire 55 et 60 tonnes. Et ces charges se retrouvent sur les routes du Grand Ouest.
C'est un enjeu vital pour le Grand Ouest agro-alimentaire. En demandant le droit d'expérimenter pendant un an la circulation des camions jusqu'à 44 tonnes, les acteurs du Cluster West entendent que l'Ouest agro-alimentaire :
- Reste dans le champ concurrentiel ;
- Retrouve de la marge, et des ressources ;
- Consolide et développe des emplois ;
- Participe à l'amélioration durable de l'environnement.
« Une histoire de fou », une situation injuste et insupportable. Le transport de 44 tonnes est autorisé en France pour le transport de certains produits comme les grumes et les betteraves ou à partir d'une usine en situation portuaire dans un rayon de 100 km ou de 150 km. Dès le 101e ou le 151e km, il faut décharger 4 tonnes. « Une histoire de fou ! ».
Plus récemment, dans le cadre de la mise en œuvre de la plateforme Lory-Rail, qui va de Perpignan au Luxembourg, l'autorisation de transporter jusqu'à 44 tonnes a été donnée en pré et post-acheminement à la plateforme. Alors, pourquoi refuser au Grand Ouest ce qui est autorisé ailleurs ?
Une demande ferme. Le Cluster West demande donc à Jean-Louis Borloo, ministre de l'Écologie, du Développement et de l'Aménagement durable, d'autoriser les industries agro-alimentaires du Grand Ouest à expérimenter le transport jusqu'à 44 tonnes, pendant un an. L'État doit aider les entreprises à rester dans le champ concurrentiel européen et à consolider leur compétitivité pour se développer et créer de l'emploi. Les acteurs s'impatientent. Leur demande reste toujours sans réponse, depuis septembre dernier.